[Semaine 18] Pauvre panda poilu cherche guide désespérément [ Terminé]

Mardi 8h23

Au loin le soleil s'était levé depuis un moment déjà et les quelques rayons lumineux qui arrivaient à percer l'épais feuillage des arbres qui l'abritaient commençaient à lui chauffer le poil. Il ne s'était toujours pas habitué à son nouveau corps. Passe encore les griffes qui pouvaient encore être utiles et pratiques, surtout quand il s'agissait de se gratter mais les poils partout, en plein été c'était trop pour lui. Cela pouvait paraître étrange mais Toum rêvait d'hiver froid, de -15°c extérieur, de gerçures et de neige.......là oui son pelage lui aurait été d'un grand secours.

Non la solution aurait été qu'il retrouve son ami et pour ça il devait trouver ces fameux sous terrains, ceux dont il faisait mention dans son message. Jusqu'à présent c'était peine perdu, il s'était fait envoyer sur les roses par une fille « au sang chaud » dirons nous, il avait même fait la rencontre avec une montagne de muscle qui le cherchait lui et son compagnon. En y repensant Toum aurait dû essayer d'en apprendre plus sur l'Homme, après tout il était le seul lien pour l'instant avec la disparition de son ami. Une coïncidence ? Peu probable à vrai dire, mais toutes les hypothèses étaient bonnes à prendre.

Il s'étira. Il avait passé une nuit très agitée. Entre les moustiques, la chaleur, et la dureté de son matelas de fortune il avait le dos en compote. De plus il s'était une fois de plus égaré. Dans sa fuite désespéré de l'homme à l'imper noir il avait marché de ci de là et la nuit tombant il avait préféré bivouaquer et dormir pour mieux reprendre les recherches plus tard.
Il poussa un buisson et sortit de son bosquet. Le soleil l'éblouit. Là, sous ses yeux, un spectacle magnifique avait lieu. Du haut d'une butte il pouvait contempler un rivage de nuage, presque sous ses pieds, comme un plancher en coton, plus communément appeler « mer de nuage ». Mais pas le temps pour lui de trop s'éparpiller en sentiments ou en illusions. Il ramassa le morceau de bambou qui lui avait servit d'oreiller et se tourna vers l'horizon. Cette île semblait si grande, comment pourrait-il trouver ces maudits sous terrains ? Au vu des derniers événements il ne pouvait décemment compter sur sa chance seule. Non ce qu'il lui fallait c'était un guide, quelqu'un qui connaisse les lieux. Mais comment aborder quelqu'un sans lui faire peur avec un corps comme le sien?

Tant de question et si peu de réponse. Il s'assit sur un rocher, face à l'infini du ciel. Où devait il se rendre ? Vers le Nord ? Le Sud ? Si seulement il avait au moins une direction. Peu à peu il baissa les yeux vers les nuages. Avec le temps qui s'écoulait, ils disparaissaient peu à peu, comme quoi tout a une fin, même la plus magnifique des choses.

_ Qu'est ce que....

Il plissa les yeux. En contrebas on pouvait discerner une masse blanche....avec un toit et ...

* Une maison.... enfin !*

Il pensait qu'enfin on pourrait le renseigner. Si loin de tout, même avec son corps il pourrait discuter avec la ou les personnes qui devaient vivre ici. Il commença alors sa descente. Il y voyait bien plus que la veille, si bien qu'il pu constater que le chemin qu'il avait emprunter n'était assurément pas le meilleur. Là où lui avait du enjamber plusieurs dizaines de mètres de ronces, d'orties …... il aurait pu emprunter le chemin tout tracé et délimité par de belles pierres de tailles.
Cete fois il passerait par là.

Mardi 9h35

La chaleur se faisait déjà oppressante. Il tira sur la cordelette qui dépassait de son bout de bambou. Un bouchon se retira facilement. A l'intérieur, de l'eau. Si promis pas d'alcool cette fois, l'enjeu était bien trop important, il s'agissait de retrouver son beau corps d'homme, sinon, comment pourrait il draguer de nouveau ?
La descente n'avait pas été trop longue, même si il ne se souvenait pas avoir tant marché la veille. Certainement avait il coupé.
Quoiqu'il en soit, il arriva devant la maison. Il s'agissait d'une maison tout a fait ordinaire et qui, avec un peu d'aménagement, aurait pu être un resto sympa. Mais passons. Il s'approcha de la porte. Dessus il y avait un écriteau, comme une petite plaque en bois. Il y avait écrit quelque chose mais le climat changeant et les années avait effacé une grande partie de l'inscription. On ne pouvait discerner que quelques lettres. Il y avait deux mots commençant par « D ». D******* Darck. Certainement le nom du propriétaire. Il recula un peu pour faire le tour de la maison lorsqu'il marcha sur une petite boîte, l'écrasant partiellement. Il se baissa. A l'intérieur, il y avait des morceaux de papiers jaunis par le temps. Sur ces derniers on pouvait lire la présentation de certaines personnes, apparemment élèves de cette fameuse école qu'est l'E3. On aurait dit des lettres de motivation. Toutes avaient pour but de mettre au jour les plus aptes à devenir les disciples de …...Daïsuke Darck. Voilà ce qu'il y avait sur le panneau: Daïsuke Darck. Toum ramassa la petite boîte, essaya de recoller les morceaux en vains.
Il passa la tête par une des fenêtres.

_ M'sieur Darck ? ….. Daïsuke ? Y'a quelqu'un ? J'ai marché sur votre boîte je suis désolé...

Aucune réponse. A vrai dire le propriétaire ne devait pas être passé ici depuis bien longtemps. Soudain, derrière lui, il entendit un bruit. Il se retourna, scrutant l'orée des bois et attendant de voir ce qu'il en sortirait; espérant désespérément que ce serait quelqu'un capable de l'aider.

Wigzi était resté trop longtemps enfermé. Enfermé dans son cabanon, dans les salles vides de l'E3, dans sa solitude. Il ne faisait plus rien de ses journées, se contentant de suivre les cours, de manger ce qui lui était nécessaire et retourner dans son cabanon pour dormir. Si bien qu'il n'était maintenant plus qu'un robot qui ressassait les mêmes gestes, sans but précis, laissant le temps couler sur lui, impassible. Passif.

Et comment aurait-il pu en être autrement ? Qu'aurait-il pu bien faire ? Mener l'enquête sur la disparition des élèves, quelle question ! Nombreux de ses amis avaient disparu. N'importe qui normalement constitué aurait cherché à comprendre, à savoir... à trouver. Pas Wigzi. Comment était-ce possible ? Connaître le fin mot de cette histoire ne l'intéressait pas ? Non, non, non et non. Là était le problème. Wigzi avait peur de trouver ce qui se passait, et d'être confronté à un problème qui le dépassait. A quoi bon savoir lorsque l'on sait que de toute manière, on ne pourra rien changer ? Il n'y aurait rien de plus frustrant que de comprendre sans pouvoir agir...

Seulement, là, le petit lutin n'en pouvait plus d'être dans cette étrange ambiance où tous prétendent se plier en quatre pour chercher les élèves disparus et où aucun ne ramène ne serait-ce qu'une mèche de cheveux flamboyante, que Wigzi désirait tant revoir. Il s'était faufiler en dehors de l'enceinte de l'E3 et s'était dirigé vers le Pic du Levant.

Quelle idée stupide !

Il n'avait pourtant pas eu de problème sur le trajet. Les animaux sauvages qui hantaient la forêt s'étaient faits discrets et aucun surveillant ne l'avait interpelé. Et alors qu'il arrivait au Pic du Levant, voilà qu'il se retrouva face... à une bête immense !

Mais quelle idée stupide !

Wigzi avait refusé jusque là de se rendre dans les souterrains par peur de tomber nez à nez avec un de ces monstres qui rôdaient là bas. Et voilà qu'il se jetait droit dans la gueule d'un autre ! Jamais il n'avait vu de bête pareille à celle qui se tenait face à lui, quelques mètres plus haut. Le poil noir et blanc, haute d'une dizaine de mètres et des griffes acérés prêtes à lacérer sa proie. Bien sûr, cela était du point de vue du petit Wigzi, qui, par ses origines de lutin, mesurait moins d'un mètre. Affolé, il tira machinalement son bonnet péruvien sur ses oreilles pointues et s'empressa de faire demi-tour. L'animal l'avait forcément repéré. Il fallait vite qu'il prenne de l'avance, qu'il prenne ses jambes à son cou et mette le plus de distance possible entre ce monstre et lui.

C'est ce qu'il s'apprêtait à faire, lorsqu'il entendit la bête... parler ! Avec un sursaut de surprise, le bonhomme tendit l'oreille et se rendit compte que cet animal s'adressait à quelqu'un en français ! Sa curiosité légendaire prit le dessus sur sa peur - elle aussi légendaire. Non sans prendre de précaution, il sortit de sa cachette et lança à la cantonade :

Et toi là bas ! Qu'est-ce que t'es exactement ?

Ce que j'entends par précaution ? Eh bien disons que Wigzi avait troqué ses joues rebondies, ses yeux bleu vert fatigués, sa petite taille, et son bonnet péruvien pour un corps grand et musclé, celui d'un homme d'une quarantaine d'années, aux cheveux noirs et longs, au regard sombre et fier. Sa mâchoire carrée, ses grosses mains, la barbe de trois jours, l'aventurier beau gosse tel que l'imagine toutes les jeunes filles hystériques.

En métamorphe confirmé, Wigzi prévoyait toujours dans son petit sac quelques affaires te rechange. Il avait donc pu revêtir un pantalon, un débardeur et des chaussures noirs adaptés à sa taille. C'était le choix sur lequel il s'était arrêté après avoir longuement hésité sur la jupe courte et les talons hauts.

Toum ne s'était pas trompé, pour une fois. Un homme sortit des buissons. Le jeune Panda n'eut pas le temps de se présenter que l'inconnu l'interrogea déjà sur son physique. Décidément les gens ici était bien étrange, entre le monstre de muscle qui le cherchait, les élèves qui l'évitaient, et cette demoiselle qu'il avait essayer de draguer.......
D'un coup d'œil il aperçut son reflet dans une des vitres. C'est vrai qu'avec un corps pareil il n'attirait pas forcément la sympathie et puis l'homme qui venait d'apparaître était peut être le propriétaire des lieux. En y réfléchissant bien si tel était le cas, cela semblait normal qu'il parle à Toum de cette façon, lui qui venait de passer les 30 dernières minutes à observer l'intérieur de la maison de fond en comble et qui avait de plus exploser la boîte qui se trouvait devant la porte. Ce n'était qu'une simple boîte en bois mais de nos jours certaines personnes accordent tellement d'importance aux futilités qu'il lui semblait normal de s'excuser. Il s'approcha de l'homme, assurément bien plus vieux que lui et, arrivant à seulement quelques mètres de lui, brisa le silence avec sa voix de minot sortant de l'adolescence:

_Je........Ben c'était la soirée, pis y'avait cette fille, et puis là mon ami, celui qui a disparut, il m'a transformé et puis il a disparut dans les souterrains, et puis la fille elle m'a lancé des boules de feu …..alors j'ai cassé votre boîte. Ah Oui et y'a eut ce gars aussi en manteau qui cherche mon pote qui a disparut, parce qu'on était un peu saoûl en faite......

Et tout en déblatérant son histoire, dans un souffle haletant, il gesticulait bras et jambes. Avec quelques lasers et un bon son rock on aurait pu monter un spectacle hors du commun qui aurait cassé la baraque !

L'Homme restait là, froid. En s'écoutant, Toum se rendit compte que, même si tout était clair dans sa tête, par un procédé miraculeux, les mots qui sortaient de sa bouche rendait le récit incompréhensible. Il respira profondément, et essaya de se lancer une nouvelle fois.

_ Voilà, un ami m'a transformé par erreur en ce que vous pouvez voir. Malheureusement, il a disparut et je suis depuis quelques jours à sa recherche. Apparemment il aurait disparut dans des souterrains et j'ai beau cherché, pas moyen de mettre la main dessus.

Il s'arrêta un instant, réfléchit. Sujet, verbe, complément d'objet.....Non cette fois il avait été clair, du moins bien plus que précédemment. Il posa ses yeux sur la boîte.

_ Ah Oui j'oubliais, je m'appelle Toum. Je......Est ce que cette boîte vous appartient ?

Il tendit la boîte à l'homme, ne sachant pas s'il s'agissait bien du propriétaire de la maison. Il fouilla le fond de sa pocha avec sa main libre et en tira une bourse.

_ Pourriez vous m'emmener jusqu'au souterrains ? Je peux vous payer s'il le faut ...

Il attendait la réponse de l'homme avec impatience, la vie de son ami en dépendait peut être....

Difficile pour le petit Wigzi de garder son sang froid. Il avait dû se contenir pour ne pas hurler quand il avait vu la bête approcher. Même si tout son corps lui hurlait de s’enfuir, il resta immobile. Cela aurait été complètement stupide. A quoi bon prendre l’apparence du bel homme courageux et brave si c’était pour décamper à toutes jambes que son ennemi esquissait un petit geste ?

Quoi qu’à l’entendre parler, il n’avait pas l’air d’un ennemi. Juste un pauvre homme perdu, sur qui la malchance s’était abattue. C’est du moins ce qu’il voulait laisser croire, pensa Wigzi. La méfiance du lutin lui souffla que la confusion du début, de l’espère de gros ours devait sûrement être due à un problème de conscience : ce type était en train de le baratiner ! Et quoi de plus normal que de bafouiller lorsque l’on est en train de sortir un aussi gros bobard ? Cependant ce gars était plutôt doué. Prendre ainsi Wigzi par les sentiments. Lui sortir l’excuse de l’ami disparu dans les souterrains… Ce type-là n’était pas bête ! Il savait certainement que quasiment tout le monde dans cette partie de l’île avait perdu un être cher, et que tous se tournaient vers les mystérieux souterrains.

Particulièrement Wigzi. Le témoin de première loge. Il avait croisé Adarion, suite à la disparition des élèves. D’Irys, de Keen. Il l’avait entendu maudire les bêtes et jurer leur mort. Et il l’avait vu partir vers les souterrains. En revanche, il ne l’avait jamais vu revenir…

Loin d’être naïf, Wigzi aurait dû refuser, flairant le piège à plein nez. C’est qu’il n’était pas bête le Wigzi… Quoi ? Qui a parlé de paranoïa ? N’y a-t-il rien de louche, lorsqu’un parfait inconnu, soit disant transformé en monstre vous invite, dans son désespoir, à vous rendre dans le lieu d’où provienne les disparitions ? N’est-ce pas plutôt une invitation pure et simple à allonger la liste des enlevés ?

Seulement le lutin était piégé.

Non, non, je n’habite pas cette maison. Je… je suis juste de passage dans le coin… Je…

Gagner du temps… Il n’avait aucune excuse digne de ce nom à servir à ce parfait inconnu. Il était mort de trouille à la simple idée d’imaginer les souterrains. Alors penser s’y rendre avec cet homme louche le rendait carrément malade !

Sauf qu’encore une fois, il arborait la tenue sombre et le regard fier. Rambow aurait-il pu refuser un tel appel à l’aide ? Un homme avec une telle carrure pouvait-il avoir peur des bêtes qui rôdent dans les souterrains ? Non, décidément non, Wigzi s’était piégé tout seul en se métamorphosant en aventurier sans peur et sans reproche. Avec l’aide de sa narratrice, il faut l’avouer… Avec une moue résignée, il finit par lancer :

Oui, bien sûr, je sais où se trouve les souterrains.

Et comme un homme tel que lui défend la veuve et l’orphelin, il ajouta à contrecœur :

Je vais vous y conduire ! J’avais justement quelques comptes à rendre avec ces monstres sanguinaires ! Ces bêtes à cornes. Elles sont féroces mais pas bien fufutes !

Quitte à jouer le bel homme courageux, autant en rajouter. Faire peur à cet inconnu et pourquoi pas lui faire changer d’avis… De toute manière, Wigzi savait que, finalement, il n’y avait pas beaucoup de risques pour qu’il l’accompagne dans les souterrains. Ils étaient condamnés.

Ouf, enfin. Décidément cet homme était vraiment bien tombé car après tout, si Toum ne l'avait pas croisé, qu'aurait il pu faire ? Marcher et traverser l'île de part en part sans jamais tombé sur les souterrains était le pire scénario mais certainement le plus probable pour quelqu'un de seul et qui ne connaît pas les environs. Mais heureusement son sauveur était là, sortit tout droit des fourrées, une chance qu'il passait par là.....par hasard. En y réfléchissant bien c'était même carrément miraculeux que quelqu'un passe par ici alors que la seule chose à voir était une maison vide depuis des lustres.

Au vu des derniers événements, Toum décida de se méfier du quadragénaire. Et tout en l'écoutant parlé, le jeune panda sentit ,comme un malaise, comme s'il l'emmenait à contre cœur. Certes il était devenu tout poilu mais après les déclarations qu'il venait de lui faire, il n'y avait plus aucun doute possible quant à ses motivations, pour Toum tout paraissait limpide. Il se retrouvait face à un dilemme. Il devait absolument se rendre dans les souterrains, pour des raisons évidentes, mais si cela mettait en jeu sa vie, est ce que l'opération en valait la peine? Mais surtout, si l'inconnu se mettait à l'attaquer, Toum serait il dans la possibilité de le battre ? De se battre ? Car même s'il avait des connaissances en combat et qu'il dominait plus ou moins le vent, il n'appréciait pas tellement la violence, à vrai dire il était même plutôt pacifique.

Une chose restait sûre, plus il passait de temps à réfléchir et plus les chances de retrouver son ami en vie devenaient minces. Il devait réagir. Il rangea sa bourse dans sa poche. Tiens, encore un élément qui venait s'ajouter dans la liste du côté « contre aller avec cet homme ». Comment quelqu'un pouvait il refuser qu'on le paie. Certes il n'avait pas l'air dans le besoin mais rien qu'avec la détresse dans laquelle se trouvait Toum, l'homme aurait dû savoir qu'il était en position de force et accepter un max d'argent......le panda lui l'aurait fait. Il ne se faisait plus d'illusion depuis longtemps, désormais aidé un inconnu sans se faire rémunérer ou ne serais ce que récompenser devenait rare, si rare que la confiance qu'il avait en l'inconnu à cet instant était nulle.

Mais l'heure n'étant pas aux interrogations, il décida tout de même de le suivre. Après tout peut être que sa paranoïa soudaine et naissante issue des derniers événements liés à sa métamorphose le rendait un peu anxieux et que cet homme était tout simplement un bon samaritain. Il devait faire confiance aux gens, il n'avait pas le choix de toute façon. Avec une telle allure si quelqu'un l'écoutait et le prenait au sérieux, Toum devait en profiter car ils ne seraient certainement pas foule à vouloir lui adresser la parole.

Et puis d'un coup, le quadragénaire lança une phrase qui ne laissa qu'un frisson dans le dos du jeune homme. De cette phrase il n'avait retenu que quelques mots : monstres sanguinaires, bête à corne et féroce. De quoi pouvait il parler ? C'était quoi une bête à corne ? En tout cas cela n'avait pas l'air amicale. Et pourquoi l'inconnu voulait il en découdre si ils étaient si féroces ? Et s'il aidait Toum, n'était ce pas plutôt avant tout pour avoir une aide afin de se battre contre ces choses ? Cela ne lui plaisait pas tellement comme idée.
Puis il se remémora le message téléphonique de son ami. Il avait cru entendre des grognements. Lui avait mis sa sur le compte de la qualité de l'enregistrement mais en y repensant il ne s'agissait absolument pas de crépitements, grésillements ou tout autre son caractéristique des réseaux téléphoniques présents partiellement ou des vieux combinés presque hors d'usage. Non il y avait réellement des grognements. Désormais les doutes qu'il avait devenait confirmation. La vie de son ami était bien en jeu et il devait donc se dépêché au plus vite car si ces monstres étaient aussi horribles que ça, il ne tiendrait pas longtemps seul, surtout qu'apparemment il y en avait plusieurs.

_Allons y ! Je n'ai pas une minute à perdre !

Il se faisait plus pressant, plus décisionnaire, certainement parce qu'il venait seulement de comprendre ce qui était en jeu.

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