[S18]Un nouveau travail [Libre]

Lundi de la semaine 18: 14 heures 30.

Cela faisait longtemps que Mao attendait cela: arriver devant l'E3. Il avait passer près de quatre heure à attendre et à prendre l'avion avant d'arriver sur Laokess. C'était un lundi, un merveilleux jour pour lui qui venait tout juste de quitter l'armée, il y a peu de temps. Ses supérieurs s'étaient un peu inquiétés pour lui: il avait faillit mourir, et ils devaient sûrement se dire qu'il était un peu traumatisé. Mais ce n'était guère le cas. Bien qu'il ne savait pas si il pouvait encore regarder en bas, alors qu'il était à une grande altitude.

Le jeune homme fixa l'établissement. C'était une merveille. Il n'avait rien vu d'aussi beau. Dire qu'il allait surveiller des élèves dans une des merveilles du monde... c'en était trop pour lui. Certes il l'avait mérité en entrant dans l'armée, en effectuant des missions pour voir des personnes mourir. Mais il ne pensait pas qu'il méritait cela. Est-ce qu'un lieutenant comme lui avait le droit de poser un pied à l'intérieur du bâtiment? Peut-être que oui, peut-être que non. Mais de toute façon, il n'y avait personne pour juger cela.

Habillé de vêtements militaire bleu, et tenant à la main sa valise, Mao restait immobile, bouche un peu ouverte, profitant de la vue de l'établissement. Si il avait un appareil photo, il en aurait prit une. Malheureusement, quelque chose gâcha sa vue. Oui, quelque chose. Vous savez, ces genres de choses qu'on voit partout, mais surtout dans les zoo? Ben oui, c'était ça; un élève. D'ailleurs, se dernier le poussa et passa son chemin sans rien dire. Le chinois se retourna brusquement et dit:

"Et "pardon"? C'est pour les chiens? Non mais...!"

N'entendant aucune excuse sortant de la bouche de l'élève, Mao soupira et se retourna avant de donner sans le vouloir un coup de valise à quelqu'un. Tiens, pour une fois que ce n'est pas lui qui se fait pousser. Le jeune sourit, un peu gêné.

"Veuillez m'excusez, dit-il."

Talia n'avait pas eu affaire à un calendrier depuis longtemps, mais après tout, quelle utilité en aurait-elle eu dans sa forêt ? Elle a vécu au gré des saisons, jusqu'à présent, et savoir que l'on était un jeudi n'allait pas changer grand chose à sa vie. Après trois jours d'essais infructueux, la sauvageonne avait réussi à quitter sa forêt, pour regagner la civilisation et son lot d'humains. Seul un empathe aurait pu sentir à quel point elle pouvait être terrifiée ; sur son visage, elle n'exprimait qu'une froide neutralité, décourageant quiconque de l'approcher.

Elle du trouver son chemin toute seule, d'ailleurs, se fiant seulement aux descriptions que le jeune homme qu'elle avait laissé mourir lui avait données. Son épée sans lame pendait à con côté, la garde coincée dans sa ceinture, la longue arrête battant sa cuisse. Elle arriva donc à l'E3, cette étrange bâtisse de verre, immense. Le soleil de cette journée se reflétait sur les murs, éblouissant Talia, qui plissa un peu plus les yeux, avant de se mettre à l'abri à l'intérieur, dans le hall.

C'était déjà une bonne chose de faite : elle avait trouvé le courage et la force de sortir de sa forêt, et maintenant, elle allait affronter la civilisation. Un instant, elle perdit la vue, à passer d'une trop vive clarté à un endroit plus sombre, aussi, elle ne put éviter le léger coup de valise qu'elle prit dans la jambe. Aucun grognement. Elle toisa simplement l'importun de haut en bas : bravo le premier contact humain depuis trop longtemps ! Il devait avoir son âge, et venait visiblement d'arriver, lui aussi. Talia ne sourit pas, ou ne tenta même pas d'avoir une tête sympathique. Elle se contenta de dire de sa voix grave :

- Pas de mal.

Ses yeux habitués à la nouvelle luminosité, bien moins aveuglante que celle du dehors, Talia observa son nouvel environnement : Ah ! La civilisation et son confort moderne. Ca lui avait presque manqué. Pourtant, ce n'était pas son genre de se précipiter sur les sièges pour s'y affaler. Elle avança un peu, se demandant où elle devait aller pour proposer ses services. Bien sûr, elle débarquait de nul part, et n'attendait pas qu'on lui déroule le tapis rouge. Elle se retourna vers Mao ; il avait l'air aussi nouveau qu'elle, mais pourtant, Talia décida quand même de lui demander :

- Je viens d'arriver - comme vous. Mais savez-vous où je dois aller ? On m'a dit qu'un poste de professeur pourrait me convenir.

Une fois de plus, le tout avait été dit sur un ton mielleux et parfaitement sociable. (hem.)

Celle qu'il avait sans le vouloir se retourna et lui dit qu'il n'y avait pas de mal. C'était tant mieux, et cela rassura le jeune homme qui se demandait si elle ne disait pas cela par ironie, ou bien avec antipathie, puisqu'elle avait parler d'une voix grave. Il lui sourit toujours, et regarda les environs. Il sentait son cœur se serrer. Si tous ses anciens collègues voyaient ça, ils quitteraient tous l'armée pour venir dans cet établissement. Allez! Plus de soldats dans l'armée chinoise. Il allait avancer dans les hall, quand la jeune femme qu'il avait pousser lui adressa la parole, d'une façon agréable:

"Je viens d'arriver - comme vous. Mais savez-vous où je dois aller ? On m'a dit qu'un poste de professeur pourrait me convenir."

Le jeune homme regarda les alentours, tout en disant:

"Ah vous aussi êtes venue vous embaucher ici. Mmmh... je ne suis pas sûr mais..."
*Encore un professeur qui me hurle dessus pour ne pas avoir fait mes devoirs.. ils vont tous le faire ou quoi?*

Mao tourna en direction d'une porte au loin. Cela devait être la salle des professeurs, vu qu'un élève venait d'en sortir et avait l'air fâché. Heureusement qu'il savait lire les pensées des gens, mais pour des cas comme ça. Il entendait tous ce que les élèves disaient dans leur pauvre tête de moineau et tout en même temps. Horrible chose pour ses petites oreilles qui préféraient ne rien entendre du tout. Le chinois montra du doigt le porte et répondit:

"Je crois que c'est par là. Mais je n'en suis pas sûr et certain. Permettez-moi de vous accompagner, et si ce n'est point l'endroit que vous cherchez, de vous aider à y trouver."

Talia suivit le regard de Mao, imprégnant son esprit de quelques détails supplémentaires sur l'endroit - ça pouvait servir, si un jour, elle décidait de se téléporter ici. Elle avait été idiote de s'adresser à quelqu'un qui, visiblement, venait d'arriver aussi. Pourtant, il sembla avoir une bonne intuition en désignant la porte qui semblait être celle de la salle des professeurs. En tout cas, il était bien sympathique, de chercher à l'aider ainsi. Mais après tout, il servait ses propres intérêts aussi, puisqu'il venait dans l'espoir d'un poste, tout comme elle. Ce serait dommage qu'elle doive le faire ramper à ses pieds, s'ils postulaient pour le même travail. Car pour Talia, il n'était pas question de laisser un autre élève, ou même un professeur de cette école, finir comme ce garçon dans la forêt.

Elle grogna donc un vague "Mmh." quand il lui proposa de l'aider. Elle prit les devants, mais s'arrêta au bout de quelques pas seulement. Allons ! Elle avait été une personne civilisée, à une époque ! Elle pouvait bien faire quelques efforts avec la première personne qu'elle rencontrait. Ca ne la tuerait pas de lui serrer la main, seulement ! Talia fit donc volte face, se dirigea vers Mao, et...

Une sorte de peur lui tordit le ventre. Elle passa à côté de Mao, et grogna un vague :

- Je dois prendre l'air.

Pourquoi avait-il fallu qu'elle se justifie ? Elle ne lui devait rien, il n'était qu'un inconnu - le premier contact qu'elle avait avec la civilisation depuis longtemps. Une fois dehors, elle se plaque contre le mur, leva la tête vers le ciel. Son visage était toujours fermé, et elle clôt les yeux, respirant calmement. Elle avait vécu, ces dernières années, entourée d'arbres, et ressentait un malaise, ici, qu'elle mettait sur le dos d'une forme légère de claustrophobie. Talia resta ainsi quelques minutes, prenant un bon bol d'air qui lui remit la tête sur les épaules. Ne pas vouloir s'attacher aux gens ne signifiait pas qu'elle devait être aussi impolie avec quelqu'un qui lui avait proposé son aide. Elle fit donc demi tour, à nouveau, pour regagner le hall d'entrée.

Sauf que Mao avait disparu, entre temps. C'était bien sa veine !

Mao regardait toujours la porte tout en la désignant. Il était sûr et certain que c'était là. Après tout, il y avait eut cet élève qui se plaignait d'avoir été disputé. C'était bien dans cette direction la salle des professeurs. Puis, il regarda la jeune femme. Il ne s'était point présenté, et elle non-plus d'ailleurs. Est-ce qu'il devait le faire? Après tout, n'était-ce pas poli de le faire en premier? Mais il hésitait. Certaines personnes disaient que la première parole revenait à la femme. Qu'elle devait se présenter en première afin de pouvoir se présenter à son tour, comme si elle avait permis à l'homme de pouvoir lui adresser la parole. Aussi, en Chine, pour serrer la main d'une femme, il fallait que cette dernière tende la main. Et non, ça ne doit pas être l'homme qui tend la main en premier. Peut-être était-ce les femmes qui devaient se présenter en première.... Mais d'autres disent que ce doit être les hommes qui doivent le faire en premier. Quelles personnes écouter? Telle est la question! Il décida enfin de se présenter lorsque la jeune femme parla:

"Je dois prendre l'air. "

Mao la regarda partir. En effet, elle semblait mal aller. Mais peut-être était-ce le trac? Il faut dire aussi que lorsqu'on va postuler pour un nouvel emploi on a mal au ventre. Il hésita à la suivre et lui demander comment elle allait, mais d'un côté, il préférait la laisser seule. Lorsqu'il avait envie d'aller prendre l'air, il avait souvent envie d'être tranquille. Peut-être que cela valait de même pour la demoiselle. Il prit son bagage, laissa échapper un soupire en regardant derrière lui, et disparut au beau milieu des élèves....

[HJ: Désolé, pas d'inspiration]

» [S18] [libre] arrivé dans un nouveau monde
» [S14]A la chasse(libre)
» [S.16] Solitude? {libre}
» [S17] Dégourdissements ¤Libre¤ [Fini]
» [Pic]Seul.....[libre]