[S18] Lorsque les colquelicots poussent... (fini)

Sujet: [S18] Lorsque les colquelicots poussent... (fini) Mar 12 Jan 2010 - 23:34

Lundi, 9h.

Riinû étouffa un long bâillement et jeta un coup d'œil rapide au ciel azur, dépourvu de nuage. Voici donc sa première entrée à l'E3, où elle espérait décocher un poste de professeur d'animologie. Elle eut un regard en coin sur sa valise, contenant le peu d'affaires qu'elle avait ramené. D'une main, elle rajusta sa casquette et soupira. La curiosité était plus la raison de sa présence ici qu'autre chose. Mais maintenant qu'elle se trouvait à Laokess, elle commençait sérieusement à se demander si elle avait fait le bon choix. Mais de toute manière, il n'y avait rien qui l'attendait dans le monde réel. Ou du moins, rien qui n'en vaille la peine.

Riinû se baissa et posa sa main sur le sol, les yeux fermés. Elle laissa son corps s'imprégner de la chaleur du sol. Elle sentit les pulsations terrestres se regrouper à l'endroit où sa main se trouvait, pour passer au travers et remonter le long de son bras, lui procurant des picotements de plaisir. Bientôt, les palpitations de son cœur, se calquèrent sur celles de la terre et Riinû sentit tous ses doutes se noyer dans le flot de plaisir que lui procurait ce lien. Elle serait bien ici. Pourquoi partir alors que la terre était si chaude ? Alors qu'elle lui demandait de rester ?
Riinû resta un moment ainsi, se laissant aller à cette union, oubliant son existence et tout ce pourquoi elle était là. Qu'il était bon d'oublier. Même si cela ne durait seulement quelques minutes, ou même quelques secondes.
Enfin, la jeune fille se releva. La rupture quelque peu brutale, l'étourdit pour un court moment, mais elle se reprit très vite. La terre était chaude et tendre. L'air semblait sein. Oui, elle serait bien ici. Afin de marquer son premier contact avec la terre, Riinû se baissa une deuxième fois, inspira un bon coup et se concentra, la main posée sur le sol. Elle commença à retracer l'image d'un coquelicot, symbole de paix et de tranquillité, dans son esprit. Puis, une fois que l'image fut bien formée, elle transposa son image sous sa main, en y ajoutant une dose de volonté et d'énergie. Enfin, doucement, elle retira sa main, sans ôter l'image de son esprit. Il se passa quelques minutes, puis la fleur commença à pousser, et bientôt s'épanouit pour former un joli coquelicot aux pétales d'un beau rouge. Riinû eut un petit sourire, inclina la tête comme elle le faisait toujours pour saluer une nouvelle naissance, attrapa son sac et fit quelques pas en arrière, comme si sa présence menaçait de l'étouffer. C'était son cadeau de bienvenue, son remerciement pour la terre qui l'accueillait à partir d'aujourd'hui, pour une durée indéterminée. Le jour du commencement.

Mais quel commencement au juste ?

[ Pas de connexion depuis Janvier 2o1o, pas d'Absence annoncée, je boucle. ]

Ceux qui gardent le Temps s'assurent de son bon écoulement. Le Sable des événements immobiles s'égrène entre leurs doigts afin que les aiguilles de la Grande Horloge retrouvent l'élan perdu. Les individus se raniment, le Fil du Temps est réparé.

Si Riinû est toute à la contemplation de sa création, Ibenko lui est tout à sa panique. Moira et lui cherchent à rassembler les membres de leur groupe à la fin de la récré' de 1ohoo dans le bureau des pions pour une nouvelle réunion. Il faut dire qu'ils n'en font pas beaucoup des réunions, Mlle ExNihilo préfèrant qu'ils gardent leurs forces pour avancer dans l'enquête. Mais là, il y a eu quelques incidents la semaine passée et le ton est monté entre étudiants et surveillants, ça ne va plus.
Bref, le grand efflanqué aux cheveux épais a les bras plein de polycopiés et il revient des cabanons en courant. Oh, une fugueuse échappe à la prise de l'élementaliste de la terre, le voici qui lève le menton, la suit du regard par réflexe, sa main se tend, ses jambes continuent à se mouvoir et BAM ! Une explosion de papier ! Riinû se verra présenter une déferlante d'excuses du surveillant à la chemise à carreaux qui repartira aussi vite qu'il a surgi, trop embarassé pour réaliser que la demoiselle qu'il vient de percuter est aussi invitée. Moindre mal, dans la précipitation, des prospectus resteront à danser dans l'herbe ; sa mission est accomplie car la demoiselle se met en route.

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