[S18] Sunburn [Hadrian]

Sujet: [S18] Sunburn [Hadrian] Ven 1 Jan 2010 - 21:47

Jeudi, 16h

Rey était assise, le regard vide, contre un arbre, observant l'école, ne pensant pas… Sa tête la faisait souffrir, à un point inimaginable, telle une fournaise où résonneraient les chocs d'une enclume. Vide d'émotions, de pensées, et de quoi que ce soit. Elle arrachait, un à un, les brins d'herbes, en brûlait lentement l'extrémité, jusqu'à ce qu'il ne reste qu'un tas de cendres, tas de cendre qui était déjà assez haut. L'alcool s'était effacé, mais avait laissé des traces, précises dans sa mémoire. Elle tournait, retournait les brins d'herbes, passait une griffe un peu plus sortie pour les ouvrir. Ses cheveux n'étaient pas attachés, tombaient, désordonnés, légèrement lissés, sur ses épaules, glissaient dans son dos, un peu salis par l'écorce. Ses jambes légèrement repliées, mises en valeur par un jean délavé, assez sombre, donnant sur des sandales immaculées, un peu inappropriée au froid qui régnait sur la journée. Bien heureusement, la chaleur envahissait ses membres, agissant tel un halo agitant les molécules l'entourant. Ajouté à ça un débardeur blanc, et un sautoir d'argent, elle ne semblait réellement pas venir du même monde.

Pour une fois, son code couleur orange, rougeoyant, n'était pas de mise. Elle sortit encore l'une de ses éternelles cigarettes, l'allumant d'un souffle. La belle avait résumé sa journée à un seul texto. Elle savait qu'il viendrait. Il l'aimait… Et elle… Et elle ne voulait pas faire comme pour tous les autres, elle n'avait pas le choix. L'école la retiendrait prisonnière aussi longtemps qu'il le faudrait, et ça risquait de durer… Alors elle ne voulait pas passer chaque jour devant lui, sans l'estimer, sans même lui parler, ne voulait pas continuer son jeu pervers dont le but inaccessible était d'oublier ce que l'on ne peut oublier, dont le même but avait d'ailleurs commencé à s'effacer de sa mémoire, n'existait presque plus, car ce jeu était devenu un passe-temps, plus qu'autre chose. Et puis, elle ne voulait pas être seule, face au monde féerique de l'E3, qui l'effrayait plus qu'autre chose, ni même être seule face à la Bête qui grandissait en elle, jour après jour.

Cette seule pensée déchira ses doigts, ces derniers s'arquant légèrement, ses ongles devenant opaques, s'allongeant, lui arrachant un juron, puis fermant les yeux, tentant par un quelconque moyen de gagner sur elle, d'avoir le dessus, de ne plus laisser cette créature jouer avec elle, de l'annihiler, ou du moins de la contrôler. Cela eut l'effet escompté, les griffes se résorbèrent, ne laissant que quelques infimes lignes blanches le long de ses ongles. Soupirer, elle ne pouvait faire que ça, désespérer, et l'attendre aussi, en espérant qu'il vienne, et éloigne le mal de son esprit, bien que lui aussi, il le connaisse, le mal. Sans en avoir l'air, les deux pyromanciens étaient bien engagés dans le chemin des ténèbres. Lui, d'un certain côté par volonté, elle par obligation. Certes, elle n'avait pas cherché à s'enfuir.

Sa mémoire était embrumée… Elle s'était réveillée dans les dortoirs, l'avait-il ramenée ? Cette partie de la nuit avait disparu, elle se souvenait juste de s'être changée, et d'avoir passé la matinée dans sa chambre, la blondasse étant sortie, à écouter de la musique jusqu'à ce qu'elle pense à lui, et envoie le texto. Simple envie de le voir, sans aucune raison précise. Ensuite, elle s'était levée, et était allée au lieu dit, Ipod en main, pour l'attendre, et réfléchir, passer sa journée, simplement, à fumer, et essayer d'évacuer le mal de tête. Pas une seconde elle n'avait dormi, elle n'avait pas mangé, mais n'en avait pas envie. Elle avait vidé quelques bouteilles d'eau, pour tenir, c'était tout…

Journée jusque là passionnante, en somme…

Sujet: Re: [S18] Sunburn [Hadrian] Ven 1 Jan 2010 - 23:49

[ Il est court, on peut même dire qu'il est pourri. Mais tu voulais la réponse avant demain matin alors... ( le gars qui rejète la faute sur les autres >< ) ]

Le parc était moins beau l'hiver que l'été, mais il gardait toujours un certain charme. Le ciel était dégagé, une belle journée en perspective. Pourtant, ce n'était pas cette idée qui devait traversée l'esprit du jeune pyromancien, allongé sur son lit, perdu dans ses pensées. Il rappela à sa mémoire l'odeur exquise de la fille qui avait partagé sa nuit, ses caresses, son regard, sa douceur... Tous ses souvenirs lui revenaient continuellement à l'esprit, et cela ne le dérangeait nullement. Il voulait la revoir, c'était ce qui importait.
Pourtant, ce n'était pas ce que l'on aurait pu croire si l'on s'était trouvé dans la tête d'Hadrian durant la nuit. En effet, il avait fait un étrange rêve, dans les bras de sa belle. Ils avaient passé le « début » de la nuit ensemble. Seulement, le cauchemar qu'il avait fait avait rompu la magie du moment. Il avait songé en rêve à la mort de Rey, et c'était lui qui la tuait.
Elle dormait lorsqu'il s'était réveillé. Il s'était lever doucement, s'était rhabiller, et après avoir enroulé Rey dans une couverture et avoir poser ses affaires sur elle, il la transporta à l'extérieur du bâtiment.
A ce moment là, il était presque six heures du matin, mais l'hiver cachait le soleil bien tard, et la nuit était encore bien présente à ce moment. Il l'emmena jusqu'au cabanon des filles, la chance fit que la porte du dortoir de Rey était ouvert. Il l'allongea sur son lit, et après l'avoir embrassé, il avait rejoint le sien.

Son téléphone vibra.
- Ouais j'ai un ami ! Ricana Hadrian.
Le message venait de Rey, il disait : « Rejoins moi à seize heure dans le parc. »
-T'inquiète que je serais là à seize heures !
Il se dévêtit rapidement et entra dans la douche où il resta une vingtaine de minutes. Les effets de l'alcool s'estompaient rapidement chez lui. Il enfila ensuite un jean, un pull à capuche gris, et son blouson noir et tout en enfilant ses converses il sortit de son dortoir.
Il regretta tout de suite de n'avoir prit d'écharpe et de gants. Mais la flemmardise fit qu'il ne retourna pas dans sa chambre pour se vêtir plus convenablement. Il repéra rapidement Rey. Les quelques mètres qu'il du franchir pour la rejoindre lui parurent être des centaines de mètres.
Il sourit lorsqu'il remarqua qu'elle était si peu habillé, et se penchant sur son jolie visage, il l'embrassa avec ardeur.

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