[S10] Terrasse (Fini)

Sujet: [S10] Terrasse (Fini) Dim 21 Oct 2007 - 23:03

[Cette troisième partie représente la terrasse. Pour plus d'informations sur les parties Lien.
Rappel : Je vous demande de faire bien attention aux posts précédents. Il va y avoir beaucoup de monde, il faut rester cohérent, et tenir compte des autres personnages qui vous entourent. Un admin ou un modo ne se gênera pas de vous faire remarquer que votre post est Hors Sujet, et de vous montrer du doigt comme celui qui ne respecte pas le jeu. Sur ce, bon RP !]

Derrière le décor du café, se cache une porte vitrée. Pour une bouffée d'air frai, un moment d'intimité, un trop plein de musique, elle permet aux élèves de sortir. Elle donne sur le grand parc, balayé par la brise légère et fraîche de l'automne, qui promène les feuilles brunes et orangées, qui n'ont pas su tenir bon. Seulement, aucune ne vint se poser sur les dalles blanches de la terrasse, ou sur les sièges rouges si confortables, que l'on trouve généralement dans les salles de cinéma. De là, une fois la baie fermée, on entendait plus le son de la musique ou des rires de l'intérieur. La nuit est douce et étoilée. La lune n'est pas pleine et démeure un croissant. Le romantisme n'est donc pas à son comble. Romantisme ou angoisse, tout dépend le point de vue....

Sujet: Re: [S10] Terrasse (Fini) Ven 23 Nov 2007 - 18:58

[ Suite du post d'Erika : Plop ]

La jeune et jolie geisha dut attendre cinq bonnes minutes dans le froid grandissant de cette soirée qui s'annoncait magique avant que le jeune Keen ne vint la retrouver. Le garçon avait retiré sa collerette plastifié et l'avait laissé avec sa grande paille dans un coin de la Grande Salle. Le vent joua quelques temps avec ses cheveux roux et les rubans qu'il avait cousu sur ses manches tandis que le froid mordant de l'air le fit frissoner. Il jeta d'abord un regard circulaire sur la terrasse. Aucun son ne vint perturber le silence de la nuit, pas même la musique de l'intérieur. Le garçon n'avait jamais eu l'occasion de passer sur cette terrasse, si bien qu'il fut évidemment saisi par la beauté du parc. La nuit noire avait un je-ne-sais-quoi de glauque, malgré la lumière de la Grande Salle qui filtrait par la vitre des portes. La jolie Erika était près de la palissade, le regard perdu dans le parc, dos au garçon. Son kimono et la nuit noirs faisaient ressortir son teint pâle et sa silhouette élancée tandis que ses cheveux tirés en arrière la vieillissait quelques peu. Elle était vraiment très mignone. Même de dos. Décidant que la geisha avait assez attendu, Keen alla à sa rencontre, un peu intimidée. Il avait l'habitude de se considérer comme le « grand frère » de la jeune fille, exceptée quand elle se métamorphosait en louve. Mais là, il avait plus l'impression qu'elle avait pris sa place de protectrice tant elle semblait avoir grandi en maturité. De quoi faire rougir le garçon. Pourtant, bravant sa timidité, il se glisse derrière la geisha pour lui déposer un bref baiser sur sa joue fraîche. Puis s'écartant d'un pas, il se justifie en souriant :

« Ca, c'est pour t'avoir fait patienter. »

Sujet: Re: [S10] Terrasse (Fini) Sam 24 Nov 2007 - 12:33

Erika attendait Keen sur cette terrasse si paisible qu'elle en oublia le temps. Ses yeux furent aussitôt attirés par la beauté du parc qu'une lueur faible rendait presque inquiétant. Malgré cela, elle se perdit dans sa contemplation et ne sentit ou n'entendit pas le jeune homme arriver près d'elle, tout comme elle ne sentait pas le froid rafraichir ses joues.
Keen arriva et la fit presque sursauter, comme si elle avait oublier la présence du monde en observant le parc dans la nuit noire. Elle rougit immédiatement à son geste et ne put s'empêcher de sourire. Heureusement que la lumière de la Grande Salle n'éclairait pas trop la terrasse, cachant ainsi ses joues rosies. Elle sourit et s'exprima tant bien que mal de sa petite voix douce :

"Ne t'inquiètes pas, je n'ai pas attendu longtemps et puis, ça me fait plaisir."

Qu'est-ce-qui lui faisait plaisir ? Dans sa phrase, on pouvait se le demander, aussi se rattrapa-t-elle immédiatement, achevant ainsi de rougir ses joues :

"Plaisir de t'attendre enfin de te voir."

Un nouveau sourire apparut et elle se mit à rire de sa timidité, tout comme de ce qu'elle venait de faire. Elle se sentait un peu bête et cela la faisait rire. Elle se calma soudain, se sentant un peu stupide là-encore et détourna les yeux un instant.

Après s'être quelque peu calmée, elle le fixa de nouveau.
Une question lui brulait les lèvres tant elle était inquiète. Pourquoi avait-il voulu qu'elle vienne sur la terrasse pour parler, quelque chose n'allait pas ? Etait-il souffrant ? Toutes ces inquiétudes tournoyaient dans la tête de la jeune Erika qui n'osait ajouter un mot de plus.
Elle estima préférable de se taire et d'attendre qu'il parle de lui-même. En effet, la jeune fille savait par expérience qu'il valait mieux attendre que quelqu'un parle plutôt que de le forcer à le faire. Mais l'attitude du garçon, de son ami le plus précieux avec Layna, l'inquiétait, elle avait peur qu'il n'ait quelque chose de très grave à lui dire.
Alors qu'elle se posait mille questions, un vent léger vint jour dans ses cheveux comme dans le rubans du costume de son ami. Elle se rendit alors compte que Keen s'était délesté de quelques pièces de son costume et lui demanda alors, posant ses mains sur celles glacées du jeune homme :

"Tu... tu n'as pas froid ?"

Elle sentit le froid de ses mains, et se rendit compte de ce geste quasi-réflex qu'elle venait d'avoir. Elle retira ses mains de celle du garçon et sourit, un peu gênée et espérant ne pas avoir fait de bêtise. Elle resta ainsi attendant la réponse.

Sujet: Re: [S10] Terrasse (Fini) Sam 24 Nov 2007 - 13:50

Le petit geste de Keen fit sursauter la douce Erika qui sembla rougir légèrement, seul signe de timidité, presque instentanément masqué par un sourire chaleureux. Elle répondit qu'elle n'avait pas beaucoup attendu et rajouta que ça lui avait fait plaisir... D'abord désappointé, le garçon ne voyait pas vraiment de quoi elle voulait parler puis Erika se justifia précipitemment en lui disant qu'elle était ravie de le voir, paroles qui arracha un sourire au garçon-soda. Enfin, un court silence s'installa entre les deux adolescents pendant lequel Keen posa ses bras sur la palissade en plongeant son regard dans le noir du parc. Il était gêné et ne savait pas trop comment aborder la « chose », ne sachant pas comment son amie allait réagir. Un petit regard furtif permit à Keen de constater qu'elle semblait plutôt anxieuse. Il devait réagir avant qu'elle ne s'inquiète outre mesure... mais finalement, ce fut la jolie geisha qui stoppa le silence pour lui demander en posant sa petite main sur la sienne s'il avait froid. Puis elle la retira brusquement, gênée, comme si son geste avait dépassé ses paroles ; Keen, un peu amusé, répondit jovialement :

« Ca va, il ne fait pas si froid que ça. »

Il retira ses deux mains du balcon pour étendre ses bras au-dessus de sa tête pour étirer ses articulations. Il ne voyait toujours pas comment aborder la « chose »... Puis son regard se posa sur la palissade de pierre du balcon : à l'emplacement où il avait posé ses deux mains, deux marques semblaient s'être installées. En fait, de la buée s'était installée sur toute la pierre, laissant ainsi les empreintes de ceux qui y laissaient les doigts. Un peu comme quand il neige, les enfants qui s'amuse à écrire des choses sur les vitres des voitures... Après tout, il n'avait qu'a essayer comme ça... Il posa donc son doigt sur la palissade fraîche puis, aspirant une grande bouffée d'air pour se donner du courage, commenca à écrire.

Lorsqu'il traca le « J », il repensa à sa rencontre avec Erika ; près du lac, elle, insouciant chaton, lui, plongé dans son livre, ce n'est qu'à la fin de l'après-midi qu'ils échangèrent leurs premiers mots.
Lorsque son doigt traça la courbe du « e », il songea à la métamorphose en louve de son amie, le soir même de leur rencontre. Au tout début, il avait eu si peur et finalement, il avait su trouver dans le pelage si doux de l'Animal une confiance infinie.
Puis vint le « t », affublé de son apostrophe. Là, ce fut l'image de Kirlim à la bibliothèque qui lui revint en mémoire. Lorsqu'Erika avait pris sa défense, parce que Keen se faisait un peu secouer par le colosse. La veille de son duel.
Et il écrivit le « a », se rappelant alors de son duel avec Kirlim. Quelle journée ! La jeune fille, inquiète, les avait épier en louve puis, sous sa vraie forme, avait giflé de toutes ses forces l'Elémentaliste de la Terre pour avoir frappé l'étudiant.
Puis il repensa à Sen au « i ». Sa première "dispute" avec la jeune fille. Il avait même cru qu'Erika était tombée amoureuse de ce tombeur orgueilleux. Il en était si amer qu'il avait fait la tête à la jeune fille pendant plusieurs semaine.
Vint les réconciliations au « m ». Retour des vacances, encore près du lac, elle venait de vivre des moments si difficiles avec ses parents que la rancune de Keen avait fondu comme neige au soleil. Ils avaient mangé le soir dans la Grande Salle et avait joué cartes sur table autour d'un délicieux bol de riz.
Puis il conclut avec le « e » tout en commencant à se demander si il n'avait pas fait une bêtise... Quoiqu'il en soit, il ne pouvait plus faire marche arrière ; ce geste n'avait duré quelques secondes mais pour Keen, il venait de voir défiler devant ses yeux plusieurs heures. Enfin, se tournant lentement vers son amie, il attendit sa réaction, rouge comme il n'avait jamais été.

Sujet: Re: [S10] Terrasse (Fini) Dim 25 Nov 2007 - 0:52

La réaction de Erika fit visiblement rire Keen ou du moins l'amusa car c'est d'un ton jovial qu'il lui répondit qu'il n'avait pas froid. Puis il commença à jouer avec la palissade, ce qui arracha un sourire amusé et tendre à la jeune fille. Elle l'observa jusqu'au bout, durant les quelques secondes qui suivirent. Il écrivait un mot, et Erika, curieuse, le regardait à la dérobée pour savoir quel mot il écrivait. D'ailleurs, elle avait l'impression qu'il s'adressait à elle, et ce ne fut que lorsqu'il eut finit de l'écrire qu'elle se rendit compte à quel point cette intuition était fondée.

"Je t'aime", c'était les mots inscrit dans la buée, sur cette palissade, et c'étaient les mots que visiblement Keen ne pouvait prononcer. Au début, Erika se demanda s'il s'amusait toujours, s'il était sérieux, si c'était bien pour elle, si ... le regard et le teint du garçon lorsque leur yeux s'entrecroisèrent lui en répondit long sur les questions qu'elle se posait. C'était bien pour elle, et il était sérieux.

Sans prévenir, un flot d'émotions et de souvenirs, confus, s'emparèrent de la jeune fille qui marqua un léger mouvement de recul.
Tout ce flot de souvenirs. Leur première rencontre autour d'un lac si paisible, la première fois qu'elle s'était transformée en louve devant lui, leur rigolades, leur discussions, leur disputes ... Tout ceci lui revint en tête en un instant.
Lorsqu'elle ouvrit à nouveau les yeux et que les images se dissipèrent un peu, elle le vit, là, devant elle, attendant visiblement une réponse. Que répondre ? Elle-même ne savait pas si ...

Ses paupières se refermèrent à nouveau, et elle réfléchit. Qu'éprouvait-elle pour lui ? De l'amitié, de l'affection ou ... de l'amour ? Des images défilèrent à nouveau sous ses yeux clos. La première fois qu'elle l'avait vu, elle l'avait trouvé attachant et gentil. Puis elle l'avait défendu contre Kirlim dans la bibliothèque, et au lac, allant même jusqu'à gifler le colosse. A chaque fois, elle avait agi sans réfléchir, sans se poser de questions ou se soucier des conséquences. C'était par amitié pour lui.
Mais et la fois où il ne lui avait plus parler et l'avait éviter ? Ne s'était-elle pas sentie mal au point d'en pleurer et de le chercher partout ? N'avait-elle pas été soulagée de le revoir. N'était-elle pas heureuse quand il était à ses côtés ? N'était-elle pas soulagée de le savoir toujours là pour elle.

Toutes ses pensées se bousculaient dans sa tête lorsqu'une question, une seule, surpassa toutes les autres. Aurait-elle fait cela pour quelqu'un d'autre ?
A nouveau, elle se rappela la première fois qu'elle l'avait vu, et la réponse lui vint immédiatement en tête. Non, elle ne l'aurait fait pour personne d'autre, aussi égoïste que cela puisse paraitre. Elle l'avait sans doutes toujours aimer pour avoir agit ainsi. Ce qu'elle prenait pour de l'amitié avait été toujours était de l'amour pour le jeune homme ?

Cette réflexion, cette évidence même, n'avait pris que quelques minutes à naitre dans l'esprit de la jeune fille, alors que pour elle, des heures s'étaient écoulée. Du moins avait-elle cette impression, aussi, lorsqu'elle rouvrit les yeux, elle fut presque étonnée que Keen n'est pas bougé. Elle s'avança, ses doigts effleurèrent la palissade et se posèrent avec douceur sur les mots éphémères qu'il avait écrit. Elle ferma les yeux, les joues à nouveau rouges, et se tourna vers lui. Lorsqu'elle les rouvrit, les mains toujours posées avec délicatesse sur les mots qu'il n'avait pu qu'écrire pour elle, son regard rouge sang se posa sur le regard bleu de l'élémentaliste. Son coeur battait à tout rompre maintenant qu'elle savait.

Un sourire paisible étira ses lèvres et sa tête vint se caler dans le cou du garçon, telle était sa réponse, la main posée sur ses mots écrit le long de la palissade, et la tête dans son cou, elle se sentait bien, heureuse. Comprendrait-il cette réponse, faisait-elle erreur ?
Pour le moment, la jeune fille répondait à sa façon à ces mots silencieux.

Sujet: Re: [S10] Terrasse (Fini) Ven 30 Nov 2007 - 17:54

Au début, la jeune fille réagit comme prévu : son teint vira du blanc au rouge et elle recula d'un pas. On la sentait presque paniquée mais elle sû garder son calme, reprendre ses esprits, fermer les yeux. Elle resta quelques secondes silencieuses, quelques secondes qui parurent infiniment longues, pour Keen comme pour Erika. C'est une épreuve stressant pour les deux, pour Roméo comme pour Juliette : le Montague attend douleureusement une réponse les larmes aux yeux tandis que la Capulet panique, ne sachant que faire. Tandis que la jeune fille réfléchissait rapidement, Keen reporta son regard sur la balustrade. Le givre avait déjà entamé la glaciation des quelques lettres écrites d'une main tremblante. Il en revenait même pas : lui, pauvre adolescent timide avait réussi à déclarer sa flamme. Désormais, il était sûr d'une chose : quelque soit la réponse de son amie, il partait gagnant. Au moins avec le prix de consolation : le Courage. Courage qu'il avait puisé dans son coeur, Courage qu'il croyait enfoui voire même inexistant. Courage qui avait échappé à tout contrôles et qui avait saisi la main de Keen pour tracer ces deux mots sur la glace : « Je t'aime ». En soit, c'était une victoire.

Erika avait choisi : elle rouvrit les yeux mais cette fois le timide regard écarlate avait mué en un regard de braise, tendre et déterminé ; sa main pâle vint se poser sur les « sentiments » de Keen tandis qu'elle vint poser sa tête dans son cou. Un peu pris de court, Roméo ne sut pas trop quoi faire. Ce geste lui avait subitement rappelé le soir de leur rencontre, lorsqu'il avait plongé son visage dans le pelage soyeux de la Louve. Désormais, les rôles étaient inversés. Mais pourtant, un goût amer resta dans la bouche de Montague : la réponse était oui ou non ?

Il savait, par expérience personnelle, qu'un simple enlacement peut vouloir dire : « Non, désolée... ».

Puis il vit son sourire. Calme et détendu. Déterminé. Elle avait fait son choix. Et son visage répondait mieux que sa bouche ; alors lentement Roméo posa ses mains dans le dos de sa Juliette tandis que sa tête vint se poser timidement aux côtés de celle de sa bien-aimée.

Pour certains, c'est un dialogue de sourds. Pour les plus sages, c'est là le véritable symbole de l'Amour. Il n'est jamais trop tard pour lire Shakespeare.

Erika sentait son coeur battre à tout rompre. Keen avait-il compris que la jeune fille l'avait choisit mais qu'elle était incapable de pouvoir le lui dire ? Elle commençait à douter et finissait par croire que chaque battement de son coeur allait être le dernier si l'attente se poursuivait ainsi.
Erika se sentait comme une petite souris affolée par les griffes d'un chat au loin. Heureusement pour la demoiselle, Keen avait toujours su la comprendre en tant qu'ami et aujourd'hui encore, il la comprenait assez pour savoir ce qu'elle tentait de lui faire passer. Elle sentit la tête de celui-ci se poser tranquillement ou fébrilement auprès de la sienne. Un simple geste qui pouvait paraitre anodin mais qui montrait beaucoup pour les deux jeunes gens. Comme un baume pour son coeur, ce simple geste calma le rythme cardiaque de la jeune fille.
Qu'allait-il se passer après cette déclaration ? La jeune fille n'osait trop y penser, le simple fait de se dire qu'il faudrait affronter le regard du garçon, le simple fait de devoir rentrer dans cette salle de nouveau, tout cela la faisait frissonner. Elle aurait aimé que ce moment dure toujours.

A bien y réfléchir, elle avait sans doutes rêvé de ce moment depuis le jour où le garçon avait croisé son chemin de chaton égaré, près du lac. Elle ne se posa pas plus de questions, elle aurait le temps d'y penser après, plus tard, profiter de l'instant, voilà ce qu'elle faisait.

[Désolée je ne suis que peu inspirée ce soir mais je ne veux en aucun cas te pénaliser ><]

« Lève-toi, belle aurore, et tue la lune jalouse, qui déjà languit et pâlit de douleur, parce que toi, sa prêtresse, tu es plus belle qu'elle-même ! » Ces vers Shakespeariens sont trop désués au goût de Keen qui pourtant ne peut que constater que la scène qu'il vit en ce moment se rapproche étrangement de l'acte II scène 2 du sentimental-eau-de-rose-gélatineuse Roméo et Juliette. Tous deux, complices de la nuit, traqués par des parents sévères, qui se retrouvent comme deux enfants à qui l'on a interdit de se voir. Oui, deux amants sous la pleine lune, sur un balcon aux arabesques de pierre, enlacés pour ne plus jamais se séparer. Un petit concerto de violons ne seraient pas de refus mais on s'en passera... Bref, les deux Elémentalistes semblent ne pas vouloir se lâcher mais le Temps, dans un excès de jalousie, pousse le Montague à repousser gentiment sa bien-aimée tout en soufflant d'une voix douce :

« Hélas ! il y a plus de péril pour moi dans ton regard que dans vingt de leurs épées : que ton oeil me sois doux, et je suis à l'épreuve de leur inimitié. »

Son visage se fend d'un sourire un peu gêné et il lâche :

« Pardon, c'était plus fort que moi. »

Son regard se repose sur le parc. Il se sentait un peu stupide, il devait faire quelque chose. C'était le moment de prendre la Capulet sous le manteau de la Nuit et de partir loin des châteaux et des cérémonies pompeuses qui gênent tant les deux amants... Le Roméo passe donc une jambe par-dessus la balustrade, lance un sourire sincère à Juliette puis se laisse tomber. La hauteur n'est pas si grande, il parvient à atterir sur ses jambes. Puis, relevant les yeux vers le balcon, invite son amie à en faire de même en soufflant de nouveau :

« O céleste, céleste nuit ! J'ai peur, comme il fait nuit, que tout ceci ne sois qu'un rêve, trop délicieusement flatteur pour être réel. »

Erika profitait de l'instant, comme si pour elle, le temps avait cessé d'exister. Mais le Temps tourne, continue d'avancer et chaque seconde qui s'écoule marque la fin un peu plus proche de ce moment privilégié.
Les vers que Keen lui souffla la rappelèrent à l'ordre et sans savoir pourquoi, elle rougit. Il lui sourit d'un air gêné, comme si ce qu'il venait de faire lui paraissait idiot, elle lui sourit, un doux sourire qui lui disait mille choses à la fois.
"Ne t'excuse pas",voilà une des milles choses que son sourire voulait dire. Elle le sentit pourtant gêné car son regard la quitta pour le parc. De sa petite taille, Erika ne voyait rien du parc, caché par Keen. Celui-ci la lâcha pour se diriger vers la balustrade et ... passa par-dessus. A cet instant, Erika laissa échapper un petit cri de terreur et se précipita vers le coin où son Roméo venait de disparaitre.

C'est un Keen souriant qu'elle retrouva, un peu plus bas, dans le parc. Il l'appelait à le rejoindre mais la jeune fille avait peur. Peur de sauter, en effet, un kimono n'ai pas ce qu'il y a de mieux pour sauter une balustrade, même si votre Roméo vous attends en bas. Erika hésita, puis sourit.
La petite louve noire aux yeux de sang venait d'apparaitre. D'un bond léger et gracieux, elle atterrit près de Keen. Cet instant lui rappela furtivement leur première rencontre. Comme la nature faisait bien les choses ...

Doucement, la louve s'approcha, et doucement encore, elle enfouit son museau dans le coup du jeune homme. Comme si Erika ne pouvait plus se passer de cette présence rassurante. La louve céda la place à la jeune geisha vêtu de rose et de noir.

"Où veux-tu aller ? " demanda-t-elle au jeune homme dans un souffle.

La Capulet fit son apparition au balcon. Vue d'en bas, ses yeux de braise brillaient plus que jamais. Elle sembla hésiter quelques secondes puis finalement, laissa place à la Louve au pelage blanc. L'Animal sauta habilement par dessus la balustrade de pierre et atterit en douceur sur l'herbe fraîche, à quelques mètre de Keen qui s'accroupit pour plonger sa main entre les deux fines oreilles d'Erika. Puis, lentement, la Louve reprit son apparence première, celle de la jolie et frêle geisha au teint blanc et aux cheveux élégemment tirés en arrière. Son regard écarlate plongea dans dans le regard azuré de Keen et elle demanda de sa voix cristalline où il voulait aller. Où ? C'est une bonne question... Le garçon lâcha lentement son Erika et se leva, lançant un regard circulaire autour de lui. On n'y voyait pas grand-chose et seule la silhouette fine des arbres se détachaient du ciel chargé de nuages... Il lâcha alors :

« Je ne sais pas. Mais je meure d'envie d'y aller. »

Il se retourna et replongea les yeux dans ceux d'Erika :

« Pas toi ? »

[ J'me désengage. Tu peux poster une dernière fois si ça te dit =p ]

Erika le regarda, souriante et amusée par sa remarque. Elle mit un petit temps à répondre à sa question et de sa voix douce, elle répondit enfin :

"Tant que tu y est, j'y suis."

Elle sourit, un sourire à la fois doux et amusé, comme elle aimait les faire pour cacher sa timidité. Elle lui prit la main et l'attira vers le parc. Où allait-elle s'arrêter, elle l'ignorait, mais tant qu'il était là, tout se passerait bien. Finalement, la vie avait du bon et la petite Erika venait de s'en rendre compte. Elle sourit, puis continua, Keen sur les talons.
Le vent était doux; un peu frais, et jouait dans ses cheveux, défaisaint quelque peu sa coiffure. Cela ne la génait pas, et puis quelques mèches qui volent par ci par là n'ont jamais tuée personne.
Ses yeux de chat scrutait l'obscurité, cherchant sans vraiment chercher, un endroit calme et serein comme il en existit tant ici, dans l'école, dans ce parc. Elle trouva ce qu'elle cherchait.

[ Pas terrible >< Je me désengage donc ^^ ]

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