[S9] Réveil difficile [fini]

Deux semaines d'absence... Deux semaines de noir complet. Un petit trou noir dans une vie qui sera probablement longue... Très très longue.

Alors que l'infirmerie était vide et, comme toujours, incroyablement calme, une cascade de boucles roses qui faisait à présent parti des meubles, aussi immobile et froide que chaque chose présente dans la grande salle, ondula légèrement, geste qu'on ne lui avait pas vu depuis une éternité.
Une paupière se souleva légèrement, puis se referma immédiatement, comme aveuglée par la lumière.

Une jeune fille se trouvait là, étendue dans la même position depuis un peu plus de deux semaines, branchée à tout un tas d'appareils utiles ou pas.

Quelques secondes s'écoulèrent puis quelques minutes, puis enfin quelques heures sans que rien ne se produit jusqu'à l'arrivée d'une femme en blanc. Elle s'approcha et, fidèle à ses habitudes, consulta une drôle de machine qui lui apprit le court réveil de l'adolescente. Elle jeta un coup d'oeil bienveillant aux boucles roses de la jeune fille puis à son teint décidément trop pâle.

L'infirmière tira un siège, attrapa un journal puis commença à le lire à haute voix. Si l'adolescente s'était réveillée, peut-être entendait-elle la lecture quotidienne des dernières nouvelles ?
Au bout d'une demi-heure, la femme jugea sûrement la séance de lecture terminée car elle reposa le journal sur la table de nuit puis rangea son fauteuil à sa place. Elle regarda un instant sa malade puis regagna la porte en quelques pas, elle éteignit la lumière puis quitta la pièce en prenant grand soin d'en fermer la porte.

Le calme était plat et seul le souffle de la jeune élève, preuve régulière et presque inaudible qu'elle était toujours en vie, berçait le silence. Ce souffle si régulier s'accéléra puis se fit bruyant pour redevenir régulier.
La jeune fille se réveillait, pour de bon cette fois-ci. Les yeux de l'adolescente se posèrent sur un bouton qui, elle le savait, était relié à quelqu'un qui pourrait l'éclairer un peu sur le pourquoi du comment. Bien que dans le brouillard, elle atteignit le fameux bouton et se laissa retomber mollement sur le matelas.

Quelques courtes minutes plus tard, une femme en uniforme, probablement l'infirmière, s'arrêta sur le seuil de la porte, elle regarda sa malade puis afficha un léger sourire en comprenant qu'elle était éveillée.
La femme s'approcha puis tira le siège sur lequel elle faisait la lecture habituellement pour s'y assoir. Ce geste effectué, elle engagea la conversation :

- Bonjour
- Bon... jour
- Comment te sens-tu ?
- Euh... Bien, je crois...
- Te souviens-tu ton prénom ?
- Layna
- Ton élément ?
- L'eau
- Parfait

L'infirmière saisit des papiers qu'elle remplit précipitamment.

- Qu'est-ce que je fais ici ?
- A toi de me le dire

La femme croisa ses jambes, posa ses papiers et son stylo sur ses genoux et fixa Layna d'un oeil attentif

- Je... Je ne sais pas
- De quoi te souviens-tu ?
- Avant mon réveil ? Hum... De pas grand chose, je lisais un livre je crois, pas moyen de me souvenir le titre mais le contenu était intéressant...
- [TITRE DU BOUQUIN]
- OUI ! C'est ça !
- Et tu ne te souviens de rien d'autres ?
- Non, rien... Dites, euh... Je vais pouvoir sortir quand ?
- Demain si tout va bien.
- Et je suis ici depuis combien de temps ?
- Deux semaines et un jour.
- Merci
- De rien.
- Et...
- Oui ?
- Vous pouvez débrancher tout ça ?
- Pas tout non
- Ah... Merci quand même...

La femme se leva

- Je repasserai demain, profites-en pour te reposer, quelqu'un t'apportera à manger ce soir.

Avant même que Layna pu dire un seul mot, l'infirmière avait disparu.
Le soir même, comme promi par la femme qui s'occupait d'elle, quelqu'un vint lui apporter à manger en lui souhaitant un bon appétit, ce qu'elle ne se fit pas prier.
Le lendemain, elle était sur pied et pu sortir de l'infirmerie, bien que toujours faible.