[S18] Ca rouspète sous la couette [Fini]

Le noir était ce qu'accompagnait Legelia depuis sa chute. Mais la perte du temps aussi faisait ses effets, de nombreux rêves vinrent enjouer le sommeil allongé de l'elfe aux cheveux d'ébènes. Des couleurs vives, ternes, des formes géométriques, carrés, triangles, cercles etc... cela pouvait allé du totalement abstrait à un rêve net avec une histoire (même invraisemblable quelques fois). Elle se souvient d'un en particulier avec, des prairies de fleurs bizarres puis d'un ciel de chemises et une plage avec un homme étrange, mais la fin lui échappait. Bref, après tout ce n'était qu'un rêve, même si sa grand mère paternelle lui disait que les rêves étaient censés prévenir un fait futur sous des paraboles ou au contraire explicitement. Ne dit-on pas qu'il faut croire les sages par leur vieille expérience ? Et donc que fallait-il en retirer, que Legelia allait rencontrer un homme body-buildé ? Oui, cela ne lui faisait guère peur, dans tous les cas le seul à pouvoir rester dans son coeur était Alejandro. Ce pauvre Alejandro, elle n'avait plus de nouvelles de lui depuis la capture, et d'y penser cela la rendait nerveuse.
Mais, à penser comme cela.... Legelia serait-elle sorti de son coma ? Un doigt, la main et les jambes, oui tout bougeait. Seulement elle n'osait pas ouvrir les yeux, qu'allait-elle voir ? Un monde futur où elle aurait trente ou voir quarante ans ? Une pièce froide où elle se rendrait compte qu'elle est seule sans amis et proches autour d'elle ? Tout ce qu'elle espérait c'était que personne ne l'ait oublié, mais après tout...Y avait-il vraiment de vrais amis qui ne l'oublieraient jamais ? Elle avait rencontré pas mal de personnes, mais à part Alejandro elle n'avait jamais vraiment passé beaucoup de temps avec. Pour elle les rencontres contaient mais pour eux en était-il de même ? Bien, après quelques respiration rallongés afin de se calmer, Legelia se rendit à l'évidence que après tout ça n'avait pas d'importance. Mieux valait vivre à l'instant présent, Carpe Diem ! Les paupières de la jeune fille s'entrouvrirent lentement, et aucune lumière ne vint les lui faire refermer. Pourtant elle était certaine qu'il y en aurait, un hôpital normalement est très lumineux...

**Où suis-je ?**

Elle essayait tant bien que mal de voir un trait de ses mains qu'elle agitait devant ses yeux, mais rien. Un pincement au coeur vint la foudroyer, serait-elle aveugle ? Peut-être que cela expliquerait tout ça. Elle essaya donc de prononcer quelques mots.

- I... Il y a quelqu...Quelqu'un ?

Aucun sons suivirent, mais Legelia se figea en entendant comme un drap froissé. Quelqu'un à côté... Ou plutôt en dessous bougeait. Il devait être de la même chambre qu'elle. Pourtant Legelia analysa mal que si la personne était en dessous, forcément que celle-ci était en l'air. La demoiselle releva son buste pour se retrouver assise. Elle sortit une jambe du lit, puis l'autre (déjà elle arrivait à bouger, elle n'avait pas perdu l'usage de ses jambes). Mais heureusement c'est avant d'avancer un peu plus qu'elle réalisa que le sol était beaucoup plus bas. Seulement par un vent de panique, elle s'emmêla les pieds dans les draps du lit qui pendouillaient et ne pu trouver une prise avant de chuter lamentablement. Bien, heureusement la jeune elfe avait un corps en « pierre » et que le sol était qu'à environ un mètre de son lit sinon la pauvre Legelia n'aurait à l'heure plus de menton. Les fesses en l'air et son torse étalé contre le sol froid et humide, le réveil de l'elfe présageait une suite bien palpitante.

- Aïe, sal****ie de lit et c****ie de sol dur !

Bon, voilà la Legelia après s'être fait mal, il faut l'excuser elle n'arrive pas à avoir de la finesse dans ses situations là. Elle se relava sur ses genoux à l'aide de ses bras et senti que devant elle il y avait un autre lit. Heureusement qu'elle n'avait pas chuter trop loin sinon elle ne s'en serait pas sortie avec deux injures seulement. Elle tâtonna telle une aveugle qu'elle se croyait les draps mais s'arrêta hésitante sur une bosse.... Elle ne se sentait plus vraiment à l'hôpital, et plus vraiment en sécurité... Elle n'était pas la seule dans cette pièce et ceux qui l'entouraient ne lui inspiraient pas confiance.

Ses paupières étaient lourdes. Vétére sentait qu'elle immergeait de son long sommeil, mais ses yeux refusaient tout bonnement de s'ouvrir. Qu'est ce qui avait bien pu la réveiller? Ah, oui! Des grincement! Quelqu'un n'arrêtait pas de bouger, faisant produire au lit de petits bruits désagréables. Il fallait que quelqu'un l'arrête! La jeune femme avait besoin de sommeil. Elle en avait vraiment besoin. Vétére souleva avec difficulté son bras pour lancer un objet invisible vers, ce qu'elle espérait être, le lit de l'empêcheur de dormir. Après tout ce qu'elle avait vécu, la demoiselle estimait qu'elle méritait un peu de repos. D'ailleurs qu'avait elle vécu au juste? C'était vraiment le brouillard dans sa tête, pour changer. La jeune femme n'avait que des souvenirs vagues et confus. Une cellule, des barreaux, un garde... mort. A cette pensée, son cœur se serra, Vétére aurait bien voulu oublier celui-là! Allez, il ne fallait plus y penser! La suite! Que s'était-il donc passé ensuite? Adel... un gars de sa cellule, se débarrassa de l'autre garde. Awac et elle avait dut transporter leur camarade suite à ce combat sur leurs épaules, même si la meilleurs solution aurait était de laisser ce boulet la-bas. Ils avaient cherché, mais n'avaient trouvé aucune sortie. Piégés, complètement piégés! Puis ce fut la rencontre avec un autre groupe d'élèves qui, comme eux, avaient été enlevés. C'était dingue! Complètement dingue! Et enfin... M**DE! Comment Vétére avait pu se faire prendre? La jeune femme avait vraiment fait attention! Elle savait qu'il y avait un risque, puisse que Zhae avait disparut, mais ils avaient besoin de manger, ils avaient surtout besoin d'eau... D'autant plus que Kayla était blessée. M**DE!
Ou était-elle maintenant? Quelle importance... l'élémentaliste de l'air était une fois de plus prisonnière. Il y avait cependant une différence avec la dernière fois... Elle avait un lit et comptait profiter de cet objet douillet jusqu'à ce qu'on la vire de force!

« I... Il y a quelqu... Quelqu'un? »

-Ya personne! La ferme! maugréa la jeune femme dans sa barbe en réponse à ce chuchotis bas et incertain. C'était bien le genre de ce grincheux, de faire du bruit pour rien, ne pensant qu'a sa petite personne, sans se dire que d'autres pouvaient vouloir encore dormir.

Tient? Il s'était fait attraper lui aussi? Ça n'étonnait pas Vétére. Ce gars n'était pas capable de se débrouiller tout seul. Et dire qu'elle avait pleuré pour lui... la honte. Il ne fallait plus y penser, juste fermer les yeux et rejoindre Morphée!... Mais l'empêcheur de dormir n'était pas de cet avis. Le lit de la jeune femme se mit un trembler et quelques instant plus tard un grand BOUM se fit entendre, suivis de quelques jurons.
C'était bon! Il avait gagné! Vétére rejeta sa couette et se redressa avec brusquerie, pour ensuite pousser un grand cri de douleur. Elle venait de ce cogner le haut du front contre le lit d'en haut. Elle allait avoir une belle bosse d'une jolie couleur bleue. L'élémentaliste de l'air se laissa retomber sur l'oreiller, les mains plaqués contre l'endroit douloureux. Elle inspira un grand coup et se redressa sur les coude, puis tourna la tête, le regard haineux, vers le coupable présumé. Je dis présumé, car à cause de l'absence de lumière elle ne distinguait pas la personne.

-ADEL! Je te jure que si tu ne la ferme pas, je t'enfonce ton nez dans ton crane et je te coupe la langue pour te faire taire!

Si Vétére avait su que la personne qui venait de se casser la figure n'était pas celle qu'elle croyait, sa réaction aurait, peut être, été tout autre... Ou peut être pas... Dans tout les cas, toute envie de dormir avait définitivement quitté la demoiselle.

-Dire que je me retrouve encore prisonnière, murmura la jeune femme plus pour elle même que pour les autres.

Je ne t'en voudrai pas. Keen ouvrit un œil, puis le deuxième. Qui avait parlé ? Le noir qui s'ouvrit à lui lui arracha un frisson tandis qu'il referma les yeux, pour plonger un court instant encore dans son petit monde onirique. Là d'où il venait, les étoiles sont si proches que l'on peut les saisir en tendant les bras. Là d'où il venait, on se lance des hortensias pour se faire la guerre. Là d'où il venait, on emprunte les arcs-en-ciel pour aller dire bonjour à son ami. Qu'il fait bon vivre chez moi... ! Pour un peu j'en aurais oublié la magie, Laokess et le tutti quanti de ce qui anime... enfin pourrit mon quotidien. Pas de manoir de verre, pas de professeur à la barbe grisonnante. On apprend par baisers, on s'échange des bouts de rien et l'on ne donne que ce que le primat du cœur vous conseille. Mais là d'où il vient, on n'y accède que la nuit, lorsque les yeux se ferment et le sable se répand sur les visages paisibles des endormis. Et n'y pénètre pas qui veut, il faut faire battre le tambour du petit Keen si l'on veut avoir une chance de profiter de l'Éden. Quoique... ? Un frisson parcourut de nouveau l'échine de l'Aquamancien. Je suis seul. Il fit rapidement un tour sur lui-même et chercha d'un regard paniqué où avaient-Ils tous pu passer. Il chercha sous chaque brin d'herbe, il demanda à toutes les marguerites et grimpa jusqu'à la Lune pour avoir une vue d'ensemble. Il parcourut son petit monde cent jours et cent nuits mais il ne Les retrouva pas. Pas de Wigzi. Pas d'ExNihilo. Pas de Mendeleïev.

Pas d'Erika.

Keen rouvrit alors les yeux et la Vérité s'offrit à lui, Lilith infernale. Tout ce qui s'était passé ces derniers temps, de son retour de l'hôpital, de la gifle assignée par celui qu'il considérait comme son père, de son enlèvement et de sa dispute avec Erika. Il avait rompu. Pire, il l'avait rejetée, s'était fait détester d'elle. Un kaléidoscope de sensations, d'images et de sons parcoururent son corps, défilèrent devant ses yeux ou chantonnèrent à son oreille tandis qu'il sentit une goutte danser le long de sa joue. Je l'aime encore. Il fallait y réfléchir à deux fois avant de lui briser le cœur. De dépit et de rage, Keen se recroquevilla sur lui-même, son visage s'enfouit dans ce qui devait lui servir d'oreiller et se permit un gémissement inaudible. Un monstre, tu es un monstre ! chantonna une voix moqueuse à son oreille. Ses mains griffèrent nerveusement ses genoux ramenés à lui. Qu'est-ce qui avait bien pu passer dans sa putain de tête ?! Lorsqu'il rouvrit ses yeux embués, il crut percevoir dans l'obscurité le visage hilare de Mendeleïev. Un monstre, tu es un monstre ! Un clignement d'yeux rageur fit disparaître la chimère et Keen se retrouva rapidement seul, avec ses regrets.

Le garçon crut distinguer un mouvement dans les ténèbres, pas très loin de lui. Des voix. Qu'importe, ça n'est pas la sienne... Il se redressa lentement, comme s'il venait de sortir d'un sommeil de cent ans. Il n'en était pas sûr mais il crut entendre un bruit de verre cassé dégringoler dans sa poitrine. Sans doute les débris de son cœur. Ses pieds vinrent effleurer le sol glacial qui acheva de le ramener à la dure réalité de son existence. Ses mains battirent l'air devant lui, tentant d'atteindre les ombres qui se muaient dans l'obscurité mais ses doigts tremblants ne découpèrent que le vide.

« Erika... ? » se prit-il à murmurer. Où Diable était-il tombé ?

Une ombre se profilait dans le rêve de la jeune fille.
Parcourant les terres de son enfance, elle ne reconnaissait ni les maisons, ni les gens, pas même sa famille, bien que leur visage ne lui rappelle vaguement quelque chose, comme une impression de déjà vu. Seule l'odeur, celle que l'on garde de ses premiers souvenirs d'enfance, de tel ou tel paysage, telle ou telle ambiance, et les couleurs caractéristiques des terres qu'elle avait si souvent foulées par le passé lui affirmait qu'elle était chez elle. Chez elle, ce mot résonnait dans sa tête tandis qu'elle avançait, laissant les paysages défiler. Finalement, l'ombre qu'elle poursuivait, ou semblait poursuivre, ne ralentissait jamais, elle avait beau essayer d'attirer son attention, elle avait beau marcher du plus vite qu'elle en était capable, rien n'y faisait, l'ombre s'éloignait. Finalement, comme toujours, le sentiment d'être seule l'envahit, elle, la petite manipulatrice de la terre qui se cherchait sans cesse des amis. La solitude lui faisait peur dans la vie, et voilà qu'aujourd'hui, elle s'immisçait jusque dans ses propres rêves ...
Oui, la jeune fille rêvait, mais ça, elle ne pouvait s'en douter, c'était évident. Son rêve se déroulait donc, contre sa volonté, et prit un tournant quelque peu étrange. Incapable de savoir où elle se trouvait, les images se succédaient à une vitesse étourdissante. Ainsi, elle put revoir la rencontre avec l'ombre, puisque son visage lui était caché, aux abords d'un lac qui semblait être celui de Laokess, puis venaient des images d'une bibliothèque, à nouveau le lac, le réfectoire, le bal ... les images ralentirent pour ce dernier élément, laissant à la jeune fille la possibilité d'apprécier le "je t'aime" inscrit timidement par l'ombre dont elle n'arrivait pas à se souvenir. Pourtant, sa voix lui disait quelque chose. Enfin, vint leur balade au coucher du soleil, ou était-ce un lever ? Peu importait, ils se retrouvaient dans une pièce obscure, enfermés, séquestrés et ... elle finissait seule. L'ombre la délaissait, à nouveau, elle s'éloignait, comme si les barreaux de leur prison n'avaient pas existé. Ce fut sur cette impression que la jeune fille se réveilla.

Elle mit quelques minutes à reprendre ses esprits, tentant en vain de comprendre son rêve. Comme amnésique, rien ne lui revenait en tête en dehors de celui-ci. De ce qui se passait autour d'elle, Erika n'en savait rien. Elle mit encore quelques secondes à se rendre compte qu'elle ne voyait rien, et encore un peu de temps pour se rendre compte qu'on parlait dans la pièce. Mais elle ne connaissait pas les voix, dont l'une semblait énervée, aussi s'abstint-elle de parler.
Le noir, encore l'obscurité ... elle se rappelait enfin, sortant de la torpeur de son rêve. Ils avaient été enfermés, ils, Layna, une jeune fille dont elle ignorait le nom et ... un jeune homme ? Elle n'était plus très sure, néanmoins, elle se rappelait clairement d'une dispute, et d'une tentative d'évasion en se changeant en rat. De toute évidence, elle avait échoué ! Ce qui était d'autant plus évident, c'est que l'élémentaliste n'était pas dans la même pièce, en effet, elle se rappelait parfaitement l'absence de tout meuble dans sa prison. Ses yeux mirent quelques temps encore avant de s'habituer à l'obscurité, lorsque ce fut fait, elle essaya de "voir", ou plutôt devait-elle dire deviner, ce qui l'entourait.

La jeune métamorphe décelait un mur, une espèce de porte juste à côté de son lit et ... rien. Serait-elle seule ici ? Son rêve et sa peur lui revirent, aussi lorsqu'elle entendit son prénom, tourna-t-elle la tête, ses souvenirs lui revenant au son de la voix qui les prononçait.
L'ombre était avec elle. Comment avait-elle pu oublier qui il était, Keen, celui qui désormais ne devait plus rien être pour elle, car tel était son choix mais qui l'appelait. D'une voix timide, elle appela, honteuse de son rêve, de son amnésie passagère :

" Il y a quelqu'un ? Keen ? Layna ? "

Sa voix tremblait presque, elle n'aimait pas le noir, elle en avait peur. Des larmes lui montaient à la gorge, tandis que la réponse se faisait attendre.

[ Edit : je tiens à préciser que je n'ai pas cherché à repartir dans les feux de l'amour (avec Keen) mais qu'il fallait bien que je redémarre de quelque chose, et la situation amoureuse d'Erika était la dernière chose écrite en S17, vala ^^"]

En fin de compte, elle n'en savais rien. Peut être qu'elle n'était plus prisonnière, peut être qu'elle était de retour à l'E3, peut être que tout était terminé, peut être que... Il y avait décidément beaucoup de « peut être », mais rien de certains. Tout ce qu'elle pouvait faire, c'était supposer, espérer et attendre qu'on lui apporte des réponses. Cependant au fond d'elle, Vétére avait comme l'impression qu'il était loin d'être fini, ce calvaire. Si on l'avait vraiment sauvé, ne l'aurait on pas changé? Ne lui aurait on pas soigné les blessures qu'elle avait aux mains et aux genoux? Ses mains étaient toujours poisseuses, les fines coupures picotaient sous le passage de ses doigts fins et ses vêtements sentaient toujours aussi mauvais. La jeune femme ne s'était pas douché depuis un certain temps et ça la mettait mal alaise.
Après avoir poussé sa gueulante contre le grincheux, elle se laissa tomber sur l'oreiller, vidée de toute force, de toute aura combative. Vétére n'avait plus envi de bouger, plus envi de réfléchir, elle avait déjà donné et ça n'avait pas marché. Et puis, elle n'avait aucune raison de s'enfuir d'ici. Personne ne l'attendait nul part, personne ne la connaissait et le pire c'est qu'elle ne se connaissait pas elle-même. L'enjeu en valait-il vraiment la chandelle? La demoiselle commençait à en douter. Elle passa une main sur son front trompé de sueur pour en écarter quelques mèches de cheveux qui lui tombaient sur les yeux et par la même occasion chasser ses idées noires. Ce n'était pas son genre de se résigner ainsi, d'autant plus qu'à l'E3 elle avait une chance -aussi infime soit-elle- de retrouver le fil de son passé.
Un murmure se fit entendre. Une voix fluette, mais masculine appelait quelqu'un. Vétére retint sa respiration, cette voix ne correspondait à aucune qu'elle connaissait. Ce n'était pas celle d'Adel, ni celle d'Awac, ni même celle de l'extraterrestre. Apparemment, la jeune fille s'était retrouvé avec un inconnu... heu non, avec des inconnus... Un autre chuchotis se fit entendre à l'autre bout de la pièce. Une fille... Qui étaient-ils? Pouvait-elle leur faire confiance? Étaient-ils aussi de Laokess ou, une autre sombre histoire les a conduite ici? La jeune femme ne savais que penser et préféra donc garder le silence, ils avaient eut largement le loisir d'écouter sa voix mélodieuse quelques minute plutôt.

Quelqu'un se déplaçait dans la chambre. Vétére entendait d'imperceptibles bruits que produisaient les vêtements en se plissant ou en se frôlant. Elle remonta sa couette jusqu'au nez, méfiante, prête à se débatte à la moindre attaque. C'était peut être la grincheux, qui se baladait cherchant un mauvais coup à faire, ou peut être pas... . Dans tous les cas ça n'avait rien de rassurant! Tout d'un coup la pièce s'éclaira. Surprise, la jeune femme faillit laisser échapper un petit cris. Une petite flamme dansait au bout des doigts d'une magnifique jeune fille. Elle regardait au tour d'elle d'un air méfiant. Vétére se détourna de la contemplation de l'élémentaliste du feu, pour poser son regard clair sur les autres occupants de la chambre. Comme elle le pensait, un garçon et une fille et à sa grande surprise le grincheux n'était pas là. Elle ne connaissait aucune des personnes présentes, ce qui ne la rassurait pas du tout... .

« Qui êtes vous? »

La demoiselle hésita un instant avant de répondre. Devait elle donner son vrai nom? Enfin... pourquoi pas? De toute façon, s'il lui arrivait de se sentir menacée, elle pourrai toujours en changer. C'est ça qui est bien dans l'amnésie... Pas de carte d'identité, pas d'identité tout court.

-Je suis Vétére! Heu... j'viens de l'E3... . Je crois que je suis prisonnière!

Anxieuse, elle attendait que les autres réagissent.

[ Mwah, un mois de retard ? Jamaaaais. *Se fait tout petit* Désolé >w< ]

C'était bien la sienne, la mélodie de sa voix le plongea dans une profonde torpeur. Un instant, il avait espéré la retrouver, un court instant seulement il s'était pris à croire qu'elle pourrait le récupérer. Ce n'est que maintenant qu'il comprit ô combien Erika était bien la dernière personne qu'il souhaitait voir ici. Tout dans son corps semblait hurler "vas-t'en !", tout dans son regard implorait qu'on le laisse seul. Ça n'était pas au goût de Monseigneur le Destin qui en n'avait pas terminé avec l'Aquamancien.

Alors qu'il cherchait un moyen de s'échapper de cette situation douloureuse, un flammèche vint lécher de sa lumière les ténèbres environnants, dissipant les ombres de la nuit. Un frisson parcourut immédiatement son échine. L'Eau et le Feu ne font pas bon ménage, c'est bien connu, aussi Keen eut un geste de recul en apercevant la silhouette qui faisait jouer la flamme du bout des doigts. Il ne desserra pas les dents lorsque la jeune femme demanda d'une voix plutôt froide qui ils étaient. Un court silence régna dans la salle et une voix plutôt féminine vint le rompre en premier. Vétère, E3, prison. Trop d'informations en même temps pour quelqu'un qui vient de sortir d'un sommeil forcé. Keen recula instinctivement vers son lit dans son dos pour s'y asseoir en grimaçant. La tension due à l'Élémentaliste de Feu était telle qu'il semblait en avoir oublié Erika.

« Keen Corail, Aquamancien. »

Il ne fit pas trop d'efforts pour essayer de rendre son ton cordial. Le Keen de la veille n'existait plus. Remarque, il ne savait pas combien de temps il avait dormi... Peut-être que cela faisait plusieurs jours qu'il avait été enlevé. Qui sait ? Quoiqu'il en soit, le garçon était si oppressé par la lumière de la flamme qu'il ne reconnut pas le visage délicat de Legelia.

« Éteints-moi ça, tu veux ? »

Son ton était hostile et, bien que mal à l'aise, il n'hésita pas à darder du regard l'elfe qui s'amusait à le narguer de la sorte avec ses doigts brûlants.

L'obscurité oppressante disparut d'un coup, tandis qu'une flamme dansait au bout des doigts de la jeune fille qui venait de butter manifestement dans un des pieds de son lit. Erika observa alors la jeune fille en question, elle était jolie, du moins d'après ce qu'elle pouvait déceler à la lumière de la flammèche. Elle l'entendit prononcer quelque chose mais sa peur, trop tenace encore pour disparaitre totalement, l'empêcha de comprendre ce qu'elle avait dit. Elle n'en saisit le sens que lorsqu'elle entendit d'un coin de la chambre une voix féminine répondre qu'elle s'appelait Vétéré et une autre, masculine et au combien chère à son cœur, préciser qu'il se nommait Keen. Soit dit en passant, elle avait eut du mal à reconnaitre cette dernière, tant la douceur d'antan l'avait quitté.
Erika tenta donc de se calmer, elle ne connaissait personne mis à part Keen. Où était Layna ? Aucune idée, mais elle espérait que cette dernière ai pu s'enfuir et soit en bonne santé, bien que d'être toujours enfermée pour sa part lui soufflait que son amie était encore elle-même prisonnière. En effet, elle connaissait assez l'elfe pour savoir qu'elle ne partirait pas sans elle. Il n'y avait donc plus qu'à croire dur comme ferme qu'elle allait bien ... et à se concentrer sur la situation présente. A la lueur de la flamme, elle remarqua que la pièce était sans fenêtre, sans issue mis à part la porte dont son lit semblait empêcher l'ouverture. Génial, après l'obscurité, encore pire, une pièce close ! Ce n'était pas son jour, ce n'était pas son ...

La voix de Keen, dure à son gout, la tira de son angoisse. Mais ce ne fut pas pour la calmer, bien au contraire, n'était-il pas en train de demander à l'elfe d'éteindre la seule chose qui lui permettait de ne pas sombrer dans la folie la plus totale ? D'une voix stressée et apeurée par l'éventualité qu'elle obéisse, elle dit donc, précipitamment :

" Erika Narada, élève à l'E3. S'il-te-plait, n'éteins pas la lumière ! "

En elle-même, elle détestait l'aquamencien d'avoir émie une telle requête. Il savait pourtant pertinemment que d'être dans le noir et enfermée étaient ses phobies les plus terribles. Sans s'en rendre compte, elle lui lança un regard noir devant tant d'égoïsme. Dans ses yeux, la peur brillait ainsi que l'envie de sortir d'ici. Elle observa alors la jeune elfe qui avait parlé la première et lui demanda, timidement :

" Et ... et toi ? Comment t'appelles-tu ? "

Elle la trouvait jolie, ses traits fins lui rappelaient ceux de Layna. Tous les elfes étaient-il ainsi ? Elle en aurait été jalouse dans ce cas si elle ne s'était pas appelé Erika. Un sourire tout aussi timide naquit sur ses lèvres. Elle n'avait pas envie de faire peur, en effet, elle se doutait que sa tête devait déjà faire peur à voir, d'une part du fait de la fatigue et d'autre part à cause de l'angoisse.
Elle ne cessait de fixer la flamme, comme un espoir dans l'obscurité des ténèbres. C'était exactement ça, même si la métamorphe savait qu'elle devrait quitter cet espoir s'ils ne tenaient pas tous à finir asphyxiés. La manipulatrice de feu utilisait bien l'oxygène de l'air pour la combustion non ? Elle se garda bien de faire part de ses nouvelles inquiétudes. Entre les ténèbres et l'asphyxie, elle choisissait la moins pire, du moins pour l'instant ...

" Nous sommes prisonniers ? " ne put-elle s'empêcher de demander malgré l'évidence de leur situation.

[ Désolée, j'avais écrit un texte mieux mais du coup, je n'ai pas pu le poster et là je suis en manque total d'inspiration XD ]

Vétére frissonna. Non pas qu'il faisait particulièrement froid puisqu'elle avait sa couette sur elle, mais à cause de cette ambiance. Les trois autres personnes présentes dans la chambre semblaient tellement sérieuses, différentes de celles qu'elle avait croisé jusqu'à aujourd'hui. Elle ne se sentait vraiment pas à l'aise. Et cette sensation la poussait à se renfermer. C'était ridicule ! Plus encore même, débile, mais voilà... La jeune femme était comme ça. Tout à l'heure, pourtant, elle avait exprimé sa colère sans gène. Qu'est ce qui avait changé depuis ? Ah oui, la fille qui se tenait debout n'était pas du même élément qu'elle et ça la gênait. Le feu... rien que d'y penser, elle en était dégoutée !
Le garçon prit la parole après elle, ce qui tira l'élémentaliste de l'air de ses sombres pensés qui devaient l'être moins que ceux du jeune homme, au vu de son expression dure et froide. Il cherchait quoi, là? A se rendre antipathique ? Pourtant, ce n'était pas de ça dont les prisonniers avaient besoin. S'ils voulaient s'en sortir, c'était en en gagnant la confiance des autres. Bah... Le sale gosse avait dut mal dormir ! Puis ce fut la fille près de la porte qui se présenta. Elle avait parlé d'une petite voix attendrissante et apeurée. On aurait dit une petite poupée, fragile. Erika semblait se raccrochait à cette petite flamme que créait Legelia et que Vétére arrivait difficilement à supporter.

Alors comme ça, la jeune fille qui se tenait debout avait déjà été prisonnière et tous les quatre, ils étaient de l'E3. Vraiment bizarre ! Ce n'était pas la première fois que l'élémentaliste de l'air se retrouvait avec des élèves de cette école. Cela lui était arrivé par deux fois. Mais que pouvait-on bien vouloir à des adolescent comme eux ? Il était vrai, qu'ils n'étaient pas comme les autres humains, possédant un plus... Mais de la à ce qu'on les kidnappe !

-Heu... Moi aussi, je me retrouve dans la même situation. J'ai était, jusqu'à je ne sais pas quand, emprisonnée avec trois autres personnes. Nous avions réussi à nous échapper de notre cage. Par la suite, j'ai rencontré trois autres personnes, elles aussi élèves de l'E3. J'ai fini par me faire prendre et depuis, je ne me souviens pas... C'est vraiment bizarre, tous ces élémentalistes prisonniers...

Vétére avait parlé d'une voix basse, ne regardant personne en particulier, laissant ses yeux claires vagabonder dans la pièce. Tout d'un coup, la jeune femme remarqua quelque chose sur le mur de droite près de la porte. Un interrupteur ! Elle se leva précipitamment, manquant de tomber et se cogner une nouvelle fois le front, puis se dirigea vers la chose qui allait mettre fin à son malaise et satisfaire le petit grincheux. Elle devrait peut être présenter Keen à Adel, il s'entendront surement bien.
La demoiselle appuya sur le bouton tout en lançant à l'élémentaliste de feu:

-Tu vas pouvoir éteindre des flammes !

Un sourire satisfait se dessina sur le visage fin de la jeune femme.

Il y a des moments comme cela où en une fraction de seconde tout bascule....

Legelia avait une bonne intention (pour une fois) envers les trois personnes dans cette pièce... Et voilà qu'on lui parle mal, qu'on lui envoi des regards noir.... Et qu'on la provoque ! Elle s'était obligée à garder son calme et ses esprits pour ne pas faire paniquer la compagnie mais ce jeune Keen avait dépassé les bornes.

Revenons un peu en arrière, allons-y doucement. Legelia avait fait venir une source de lumière grâce à l'élément qu'elle maitrisait, le feu. Plusieurs flammèches s'étaient éparpillées aux quatre coins de la pièce afin de mieux voir l'ensemble. certes elle ne remarqua pas tout de suite l'interrupteur et Vétére la devança et alla l'activer. La lumière fut ainsi plus vive, venant du néon légèrement grésillant au dessus de leurs têtes. Elle alla pour éteindre ses flammes après que la fille le lui demanda -pas très gentillement déjà, mais ça allait- et là intervient Keen qui dans un pétage de plomb vient lui parler sur un ton totalement dénué de respect et lui prenant violemment la main, faisant éteindre les flammes et lui serrant de plus en plus fort.

Elle l'avoue, Legelia tomba des nus sous l'effet de surprise, et c'est pour cela qu'elle ne réagit pas sur le coup. Ainsi Erika la devança aussi et vint claquer violemment le jeune garçon énervé en face d'elle. Ce geste paraissait irréel, cette jeune fille ressemblant à une poupée, giflant ce jeune.... Voyou. Il semblait rempli de sentiment aussi, les yeux de la demoiselles se remplir de larmes aussitôt l'acte terminé. La voyant ainsi Legelia oublia qu'elle voulait bien rajouter une couche de bleu sur cet imprudent. Bien que cet oubli ne fut qu'éphémère, elle compatis durant un instant et se tût. Erika prenait sa défense, et à travers sa tristesse elle parvint à aligner quelques mots. Legelia compris qu'il ne valait mieux pas lui parler, juste le temps qu'elle se calme. ou dans tous les cas ne pas revenir sur son geste envers Keen.

Malgré elle, Legelia ne comprit pas pourquoi Keen avait réagit comme cela, ils s'étaient pourtant bien entendu près du Lac. Pourtant elle ne parvint pas pour autant à oublier se qu'il venait de faire, comment avait-il osé la traiter ainsi ? Ce garçon lui arrivant aux épaules n'avait aucun droit. Elle finit par bouger à nouveau après tout ce remue ménage. Sa main droite endolorie vint choper fortement le bras de Keen. Une poigne de fer se resserra sur sa peau et Legelia le remis droit face à elle sans le lâcher et son index gauche vint frapper son torse à plusieurs reprise:

-Hey Keen, maintenant tu te calme, et au lieu de t'emporter comme ça pense un peu aux autres ! Si tu ose une nouvelle fois me toucher ou que ce soit Erika ou Vétére je t'assure que tu t'en souviendra. On est enfermé, on ne sait pas pourquoi et par qui, et toi tu trouve qu'il est mieux de se mettre à dos plutôt que d'essayer de trouver une solution ?

Legelia lâcha son emprise sur son bras, ses yeux flamboyant se détachèrent des siens et elle se dirigea vers le lit contre la porte.

- Je ne veux pas te manquer de respect Keen, je t'apprécie. Sur ce coup là tu as fait l'imbécile.... Legelia se retint, elle pensait que ce mot était de trop, il ne fallait pas réveiller une nouvelle dispute ou éveiller une bagarre. Bref.... Bougeons ce lit, Erika a raison !

Elle se retourna vers Vétére et afficha un sourire au coin des lèvres...

-Tu m'aides ?

Legelia n'attendait pas vraiment d'excuses envers Keen vu l'état d'esprit qu'il manifestait. D'ailleurs cela la stresser, si il avait la mauvaise idée de se rebeller encore plus la situation dégénèrerait surement, et qui sait ce qui adviendrait? Pour Legelia le principal était de sortir d'ici, simplement sortir, et voir par la suite.

Que la lumière soit ! Et la lumière fut ! Le néon inonda la pièce de son doux rayonnement, grésillant un peu. Vétére en fut soulagée. Ce n'est pas qu'elle avait peur du noir comme la petite poupée, mais disons qu'elle pensait que ça allait détendre un peu l'atmosphère qu'elle sentait pesante. Très pesante même. De plus, Legelia, ne s'épuisera plus en faisant danser les petites flammèches et son malaise disparaitra. Mais les événements qui ont suivis furent loin d'être ceux auxquels la jeune femme s'attendait...
Légélia fut un peu longue à réagir après que Vétére ait appuyé sur l'interrupteur. Elle ne le faisait surement pas par méchanceté, mais le petit teigneux le prit pour tel et l'agressa. L'elementaliste de l'air qui pensait que tout le monde allait se détendre, vit ses espoirs se réduire en néant. Toujours près à la porte, la demoiselle observait la scène de ses grand yeux clairs sans vouloir y prendre part. D'une certaine manière, elle se sentait étrangère à tout ceci. Tous trois semblait avoir des liens, s'être déjà rencontré. Malgré cela, la tension ne diminua pas, au contraire même. Il n'y avait pas besoin d'être télépathe pour savoir ce que les trois jeunes gens ressentaient...

Breeeeeef ! Le mélodrame allait-il un jour se terminer ? C'est pas que ça manquait de rebondissement et d'action, mais ils avaient peut être -je dis peut être- mieux à faire, non? Pour citer quelques exemples de choses à accomplir, ils pourraient essayer de sortir d'ici, puis trouver les autres prisonniers, puis retourner à l'E3 et tirer les choses au clair sur cette étrange histoire. Mais bien sur ce n'étaient que de simples propositions. Après tout rien ne urgeait, c'était pas comme si quelqu'un pouvait débarquer bientôt et couper court à leurs interrogations et leurs espoirs de sortir d'ici. Non, bien sur que noooooon !

« Mais ... on pourrait essayer de sortir ... si on bouge le lit. Non ? »

C'était Erika qui venait de parler de sa voix fluette et tremblante. Apparemment, ils s'étaient enfin décidés à faire quelque chose. Legelia, après une dernière réplique à Keen, adhèra à l'idée de la petite. Elle se tourna ensuite vers Vétére pour lui demander son aide.
La demoiselle lui rendit son sourire, avant de faire quelques pas en avant pour observer la disposition de la pièce.

-Heu... je veux pas dire que votre idée est mauvaise, mais en bougeant le lit, on risque de faire plus de bruit qu'autre chose sur ce carrelage. En plus il n'est pas nécessaire de le bouger pour pouvoir ouvrir la porte. Ceux qui nous ont mit ici ont bien dut le faire, non ? A moins qu'il sachent traverser les murs...

La jeune femme avait parlait sur un ton doux. Elle ne disait pas ça pour vexer qui que ce soit, mais il fallait rester logique et ne pas perdre de temps en faisant des choses inutiles. Elle posa sur les deux jeunes femmes un regard complice, pour leur montrer ses bonnes intentions et sourit.

-Il faudrait déjà voir si la porte est verrouillée -ce qui va surement être le cas- et réfléchir à un moyen de l'ouvrir sans bruits... Personnellement mes pouvoirs ne vont être d'aucune utilité pour cette tache.

Eh bah... Faudrait qu'elle pense à réfléchir plus souvent. Ça lui évitera des nombreuses gaffes... Bref, elle se dirigea vers la porte et abaissa la poignée, même si au fond d'elle, le jeune fille sentait cet acte inutile, mais bon... Qui ne tente rien, n'a rien et puis comme ça ils seront fixés. A sa grande surprise, la porte était ouverte. La jeune femme poussa un long soupir de soulagement et se tourna vers ses camarades, le visage rayonnant. Elle ne dit rien, car au vue de son expression les autres avaient du comprendre. Elle entrouvrit la porte très, très doucement, le cœur battant, à l'affut du moindre petit bruit et passa une partie de sa tête pour voir ce qui se trouvait à l'extérieure.

[Dur, dur, la reprise du Rp. ]

Et fort heureusement, la petite tête de Vétére, passa inaperçue aux yeux du garde à droite de la porte. Il était vêtu d’un ensemble de cuir noir, portait une arme à feu collée contre sa poitrine avec sa main droite et une ceinture munie des seringues et d’un talkie walkie. Ses cheveux gras et emmêlés insinuaient qu’il n’avait pas fait un tour dans la salle de bain depuis un moment, et les cernes sous ses yeux, qu’il en était de même pour un bon lit douillet. Il regardait à droite, à l’opposé de la chambre. Ce qui permit à la pauvre petite prisonnière de mieux voir ce qui se passait à l’extérieur de leur cellule…

Une odeur de désinfectant donnait l’impression qu’ils se trouvaient dans un hôpital…Un couloir aux murs blancs immaculés était illuminé par des néons, qui lui donnaient un air froid et sinistre. A droite donc, le garde les empêchait de voir le reste du couloir. A gauche, par contre, trois portes identiques à celles des prisonniers prenaient place du même côté que la leur, tandis que le mur d’en face, situé à environ quatre mètres, restait vierge et démuni de toute ouverture.

La partie gauche du couloir, la seule visible donc, n’était pas bien longue. Elle se terminait moins d’une dizaine de mètres plus loin, sur une porte métallisée. Les boutons sur le côté ne faisaient aucun doute sur sa fonction : un ascenseur…

Mais la première chose qui a dû choquer Vétére était le silence. Pas un seul bruit ne parvenait de l’extérieur…

[C’est court, est-ce que vous trouvez cela assez précis ? Vétére, je te permets de poster à la suite, pour éviter de faire un tour à blanc, puisque ton personnage est le seul à avoir vu ce qu’il se passe dehors.]

[Post vraiment vite fait, désolée.]

Vétére senti très nettement son cœur manquer un battement lorsque ses yeux se posèrent sur le garde. Fort heureusement pour elle, il ne regardait pas de son côté. Retenant sa respiration, la jeune femme essaya de graver dans sa mémoire le plus de choses et le plus rapidement possible, avant que le garde ne remarque la présence de la petite tête au regard clair. Ceci fait, elle se retira et ferma la porte avec douceur, tout en faisant signe aux autres de ne faire aucun bruit le temps de cette opération.

La demoiselle poussa un profond soupir, tandis qu'elle essayait de contrôler au mieux les tremblements de ses mains. Elle savait à quel point les hommes d'ici étaient redoutables. L'un d'eux devait d'ailleurs, en ce moment même, souhaiter sa mort ainsi que celle de ses anciens camarades. Pour peu que celui-ci était au courant de la mort de l'autre, Vétére ne donnait pas cher de sa peau. Le coup des larmes n'allait surement pas marcher une deuxième fois. La jeune fille secoua sa tête, pour reprendre ses esprits devant les regards interrogateurs du reste de leur petit groupe.

-C'est pas d'un plan pour ouvrir la porte dont on va avoir besoin..., chuchota la demoiselle.

Elle raconta à Keen, Legelia et Erika, ce qu'elle avait vu à l'extérieur, ce qu'elle avait ressenti face à ce silence de mort. Ce couloir blanc donnait vraiment la chair de poule et l'odeur lui faisait penser à un hôpital. Maintenant, ils étaient surs qu'ils étaient prisonniers au vu de l'arme que portait le garde sur la poitrine. Sa main dessus indiquait qu'il était prêt à s'en servir. Il semblait que les quatre jeunes étaient considérés comme dangereux pour employer de tels effets pour les surveiller. Et que pouvaient bien contenir les seringues à la ceinture du gardien ?

-Je me demande bien ce qu'il y a dans les autres chambres... Il y a-t-il d'autres prisonniers ? Enfin, en attendant, il nous faut un plan pour se débarrasser du geôlier. Fini les disputes puériles, on se serre les coudes maintenant. En disant cela, Vétére avait fixé le petit teigneux, Keen. Bon, vous avez quelque chose à proposer ?

La jeune élémentaliste s'assit en tailleur par terre, attendant que quelqu'un prenne la parole. Comme à son habitude, Vétére s'éleva d'une dizaine de centimètres dans l'air sans faire exprès et tous ont pu voir son pouvoir secondaire.
Il allait falloir qu'ils réfléchissent sérieusement à un plan. Il n'était plus question pour la jeune fille de foncer tête baissée. Sa première évasion lui avait apprit que la précipitation n'était pas très bonne dans ce genre de situations. Ils avaient de sérieux risques de mourir ou d'être gravement blessés. Vétére avait laissé, pour quelques temps, son côté tête de linotte, se forçant à se comporter en adulte qu'elle était. Après tout, son passé pouvait attendre.

[J'ai pas repris tous les éléments du post du Mj vu que vous l'avez lu et que ça servait à rien que je redise la même chose, mais faites comme si je vous ai tout raconté dans les moindres détailles.]

Erika ne suivait plus vraiment ce qu'il se passait.
Keen, Legelia ou même Vétére avaient-ils parlé ou bougé, sans doutes, mais pour sa part, elle cherchait une solution. Pas forcément à comment sortir de là, bien que ce fut le plus pressant, mais une solution pour se sortir de ce qui semblait un cauchemar sans fin. Si seulement elle pouvait cesser de penser à l'élémentaliste d'eau, tout n'en serait que plus simple ! Elle pourrait alors redevenir la véritable Erika; la petite timide et gentille fillette ... et serait au moins utile à quelque chose.
En réalité, la jeune élémentaliste ne reprit connaissance du monde extérieur que lorsque Vétéré revint dans la chambre, après avoir passé la tête par la porte qui s'était avérée ouverte. Quels idiots ! S'ils avaient regardés plus tôt, ils auraient pu sortir bien plus vite d'ici et éviter les disputes puériles. Ou pas. Car lorsque la jeune fille, dont elle ignorait presque tout, raconta ce qu'elle avait vu, Erika ne pu s'empêcher de penser que sa découverte ne les avançait pas beaucoup. Oui, comme elle le disait et à entendre les précisions qu'elle leur avait donné sur ce qui se passait dans ce couloir, ils leur faudrait un plan pour sortir du couloir ... Au final, ça revenait toujours au même, ils étaient prisonniers et incapables de trouver quoi que ce soit qui ne les fasse avancer un tant soit peu.

Bon, Vétére avait dit qu'il y avait un garde, et chose importante, il ne regardait pas dans leur direction. Voilà où s'était arrêtée la jeune fille, n'écoutant plus les autres. Il lui semblait qu'ils parlaient et échafaudaient des plans mais elle n'en aurait pas mis sa main à couper. De son côté, la petite demoiselle voyait se profiler un plan dans son esprit. S'il y avait trois autres portes dans ce couloir, Layna devait être derrière l'une d'elle, et sinon, elle prendrait le risque de se faire prendre, mais elle ne laisserait pas sa sœur de cœur ici. Quant à ses compagnons d'infortune, elle ferait en sorte qu'ils s'enfuient, avec ou sans elle.
Timidement, la demoiselle aux yeux rouge sang prit la parole :

" Je ne suis pas sure, mais j'ai une idée. "

Elle attendit d'être sure de ses mots et que tout le monde ne l'écoute pour parler, puis, tout aussi timidement, elle reprit, mais d'une voix un peu plus faible, plus hésitante. Elle n'était pas du genre à se lancer des fleurs, alors prendre la parole dans le groupe, proposer ses idées et un éventuel espoir de sortie ... tout ceci faisait un peu trop pour elle sans doutes.

" Je pensais que Vétére aurait pu m'ouvrir la porte, je me change ensuite en insecte et m'arrange pour atterrir devant l'homme armé. Ensuite, je me retransforme devant lui en humaine ... il sera sans doute surpris mais du coup, il ne regardera probablement pas la porte qui sera du côté opposé ... "

Elle s'arrêta pour reprendre son souffle. Le plan n'était pas fini, mais quelque part, elle n'était pas sure d'arriver à faire cela, non pas qu'elle soit fatiguée ... mais avait-elle envie de les aider au point de se mettre en danger ? Oui, probablement. De toute façon, ils n'avaient rien de mieux. Pour les dommages collatéraux, on verrait ensuite.

" Legelia, tu n'auras qu'à te faufiler derrière cet idiot et l'assommer, ou le bruler. Enfin le neutraliser. "

Voilà, elle s'embrouillait mais c'était dit.

" Désolée, c'est tout ce que j'ai trouvé. "

A nouveau, la jeune fille se renfermait dans son doute. Ah doute quand tu nous tiens ...

[ Bon, vu que Keen ne donne pas signe de vie et que ça fait 2 semaines, je poste en sautant son tour, je suis désolée. Et puis, encore plus désolée pour ce Rp, j'ai eu du mal à m'y remettre ! ]

[aucun problème Erika ton post est super ! ^-^ ]

Tous cela semblait absurde. Où étions nous ? Dans un film d'action tout droit sortie de l'imagination de Tarantino ? Legelia se demandais maintenant pourquoi elle s'était réveillée de son affreux coup sur la tête. Mieux aurait-il valu qu'elle dorme jusqu'à la fin. Quatre étudiants de l'E3 pouvaient-ils faire fasse à ses ennemis, sachant que surement personne ne s'étaient réellement jamais battu? La jeune fille au cheveux d'ébène commençait à douter dans tous les cas.

Vétére referma la porte doucement en faisant signe de se taire... Déjà c'était mauvais signe, puis tout le reste ne faisait qu'empirer. D'ordinaire Legelia était optimiste pour toute chose, mais là... Tout allait trop vite, aucun moment de repos face, pourtant, à ce qui se passait qui donnait une atmosphère pesante et stressante.

Legelia fit comme tout le monde pourtant, travailler encore ses méninges pour trouver une solution posée, réfléchie et surtout efficace. Quand elle, jouait aux échecs avec sa mère plus jeune, sa tactique n'était pas de ravager au plus vite les pions adverses, mais d'en perdre le moins possible. Elle ne supportait pas perdre des hommes que se soit aux échecs ou dans d'autre jeux. Alors c'est pourquoi cette situation l'a stresser, aucune perte pour sauver, c'était ce qu'elle voualit avant tout. Le plan devait être alors d'autant plus réfléchie.

Erika pris la première la parole en expliquant son idée... Rien de ce qu'elle disait ne plus à Legelia. Elle avait eu une idée bonne, certe, mais trop irréfléchie pour elle, se mettre en danger pour les autres ainsi était idiot. Legelia décida d'intervenir pour la résonner.

"Oublie ça."

Le silence suivit, elle réfléchissait afin de sortir des arguments compréhensibles pour tout le monde.

"Te mettre en danger comme cela ne servira peut être à rien Erika. Qu'est-ce qui te dis qu'il sera surpris? S'il nous garde, que tes informations, personnelles sont écrites sur ton bras... Qu'il est seul pour quatre étudiant élémentalistes... Crois tu vraiment qu'il ne dégainera pas son arme illico et te tuera sur place dès la transformation faite ? Il doit être formé pour ses cas éventuels, alors mieux vaut prendre des grandes, très grandes précautions. J'ai la télékinésie comme second pouvoir, se sera pour moi alors facile de lui rentrer la tête dans le mur en un revers de main. Si quelqu'un a une bonne diversion qui pourrait le surprendre au moins une seconde, sans se mettre en danger pour autant... Je pourrai en profiter pour chauffer son arme, il ne pourra pas l'utiliser... Et ensuite je lui défonce le crâne contre le mur... Si l'on va assez vite il n'aura même pas le temps de dire "ouf"..."

Legelia s'arrêta là, elle avait dis le principal de son plan. Maintenant peut être avait-elle oublié quelque chose que quelqu'un d'autre remarquerai. Elle espèrait aussi que l'un d'entre eux aurait une idée de diversion, parcequ'elle n'en avait aucune à l'instant même.

Tous se plongèrent dans leurs pensées. Erika fut la première à proposer un plan d'action, mais le truc c'est qu'il y avait de grandes chances que l'un d'entre eux ne s'en sorte pas et ça, c'était hors de question. Vétére avait déjà une mort sur la conscience et s'était suffisamment lourd à porter pour en rajouter une autre. La fillette était vraiment naïve, elle voulait bien faire, protéger les autres au péril de sa vie, mais se rendait elle compte du mal qu'elle ferait à tout le monde si elle était blessée, ou pire ? Pas sur... Erika était comme une enfant, d'une pure innocence, qui semblait penser que du moment que les autres pouvaient s'en sortir sa vie n'avait pas d'importance, mais c'était faux.
Legelia était de l'avis de Vétére, ce plan était insensé. Son discours était bien construit et devait suffire à dissuader la jeune élémentaliste de terre à le mettre en place, cependant Vétére ne pu s'empêcher d'intervenir.

-De plus, il y a une autre faille dans ton plan. Certes, le garde regardait de l'autre côté quand j'ai passé ma tête, mais cela ne veut pas forcément dire que ce sera toujours le cas, si je réouvre la porte. On peu dire que j'ai eu beaucoup de chance de passer inaperçue. Et comme l'a dit Legelia, il n'hésitera pas à tirer, sa main est sur son arme. Et Legelia, je pense aussi que l'effet de surprise le fera agir sans réfléchir et un coup c'est si vite parti... Je ne sais pas si c'est une bonne idée de le surprendre trop... Vous imaginez le boucan que ça va produire ne serait ce qu'une seule détonation. Vu le silence qui règne dans le couloir, ça ne risque pas de passer inaperçu ! On réussi à en neutraliser un et une dizaine d'autres arrive...

Comment faire ? Ils avez beau avoir des pouvoirs hors du commun, ça ne changeait rien, tant que l'homme avait l'arme à la main, leur action était limitée. Comment faire pour l'en débarrasser et agir assez rapidement par la suite pour qu'il n'ait pas le temps d'alerter d'autres gardes avec son talkie walkie ? Ça la dépassait.
Attendez, attendez ! La la miss aux cheveux ébène avait dit qu'elle avait pour pouvoir la télékinésie ? C'était bien le truc qui permettait de bouger les objets ? Son don devait bien être utile à quelque chose d'autre qu'a exploser le crane du gars contre le mur, parce que si l'on commençait par ça, il aurai largement le temps de tirer sous le coup de la surprise de se faire bouger.

-Je pense qu'il faudrait d'abord se débarrasser de son arme ou à la limite de lui, mais très, très, très rapidement. Legelia, t'as dit que t'avais la télékinésie comme pouvoir secondaire. Tu pourrais pas enrayer son arme ou un truc dans le genre, en bougeant quelque chose ? A la limite s'il te voit passer la tête, il te dira de retourner dans la chambre, mais peut être que t'auras le temps d'agir en baratinant...

Mais en y réfléchissant, Vétére ne savait pas si le jeune femme serait capable de déplacer quelque chose qu'elle ne voit pas (un truc dans l'arme). Ce n'était peut être pas une si bonne idée, mais trop tard, la question était posée.

-Je me demande aussi, ce qu'il y a dans les seringues. Si seulement ça pouvait être du somnifère, ça nous allégerais bien la tache... la jeune fille parlait toute seule, les yeux dans le vague, puis tout d'un coup elle releva la tête vers l'élémentaliste de feu. Ou à la limite tu dérègle son talkie walkie -il doit bien y avoir un bouton pour régler la fréquence- qu'il ne puisse prévenir personne et on le fait venir à nous en prétextant un malade. Quelqu'un sait bien jouer la comédie ?

Hé bah dis donc... Miss tête de linotte n'avait jamais été aussi bavarde de sa vie, enfin façon de parler car sa vie se résumait à très peu de choses... Bref, elle lançait les idées comme ça. Aux autres de voir si l'une d'elles pouvait convenir.

[ Je n'ai pas encore eu l'occasion de m'excuser auprès de Legelia pour mon retard... bref, cela est dû à plusieurs raisons personnelles, bien que cela n'excuse en rien le fait que je n'ai pas prévenu mon absence. Je m'excuse du retard. ]

D'un coup, comme on souffle une bougie, tout le courage, toute l'animosité qui animaient le jeune Élémentaliste s'évanouirent en une seconde lorsqu'il fut giflé par la fille de la Terre. Non pas qu'Erika frappait fort, au contraire ses vains efforts pour maîtriser la situation pouvaient paraître touchants, voire ridicules, mais parce que, lorsqu'on avait été aussi proche d'elle que Keen, on pouvait aisément se rendre compte à quel point ça lui était difficile de porter la main sur qui que ce soit. Aussi, quand le garçon comprit à quel point elle le méprisait désormais, il baissa les armes, cessa le conflit. Du loup enragé n'en restera qu'un louveteau intimidé qui recula contre le mur, comme pour s'y enfoncer, tandis que sa joue rougissait. Ses yeux n'osaient se planter dans ceux de son amie, tant la timidité le rongeait ; ce n'est qu'alors qu'il comprit qu'Erika n'était plus rien pour lui. Parce que jusqu'à présent, elle était celle à qui il s'adressait sans pudeur, parce que désormais, elle était celle qui ne pouvait plus capter son regard.

Legelia, d'abord animée par la colère, menaça le garçon avant de s'adoucir quelque peu, puis finalement se désintéresser complètement de celui par qui la dispute avait commencé. Les évènements se succédèrent, sans que le jeune Corail ne puisse faire quoique ce soit. Affalé contre le mur, il observa Deus Ex Machina, que l'on appellera par commodité Vétére entrouvrir la porte pour faire un point sur la situation. Après son rapport, les trois jeunes femmes s'étalèrent en théories toutes plus fumeuses les unes que les autres dans l'espoir de trouver LE plan qui les sauvera toutes de là. À vrai dire, Keen ignorait si elles avaient l'intention de l'aider à s'échapper lui aussi, à vrai dire il s'en foutait. Ou plutôt, il se foutait de Legelia et de D... Vétére, c'était Erika qui attirait toute son intention. À quoi pensait-elle en ce moment ? Toutes ses pensées étaient-elles tournées vers un hypothétique moyen de secours ? Ou cherchait-elle un quelconque échappatoire au regard de son ancien ami ? Malheureusement, ça semblait plus être la première option en rigueur, et Keen se maudit dix fois de ne pas avoir tenu tête à Legelia.

Et si... ? Et si simuler une bagarre ferait intervenir le garde ? Qu'allait-il faire, les laisser s'entre-tuer ou intervenir ? Sans doute entrerait-il dans la pièce et, azimuté, il ne ferait pas attention qu'on essaye de le mettre hors d'état de nuire. Okay, il faudrait pour cela qu'il est le Q.I. d'une moule mais on peut se permettre d'espérer. Et puis, si Keen ne faisait pas un tant soit peu d'effort pour essayer de sauver le groupe, il risquerait fort d'être laissé tombé à la première occasion par le tiercé gagnant des jeunes femmes.

Se ragaillardissant, il se redressa subitement et s'exclama à vive voix, d'un ton hostile :

« Mais vous êtes complètement stupides, ma parole ! »

Voyant que les trois regards s'étaient rivés sur lui, il pointa l'index sur la porte en posant le second sur ses lèvres, puis il reprit en serrant fermement le bras de l'Élémentaliste de Feu :

« Tu te prends pour qui pour me parler de la sorte ! Erika et moi sommes assez grands pour nous débrouiller tous seuls ! »

Il se tourna vers Erika et hésita un instant. Ce qu'il s'apprêtait à dire lui faisait mal à l'avance mais le souvenir de la gifle lui redonna confiance :

« À moins que ta maman ne te manque ? Je t'effraie, Miss J'ai-Peur-Du-Noir ? »

Il s'en serait donné des claques. Ou pas.

La jeune élémentaliste craignait d'être allée un peu trop loin.
Elle-même n'était pas sure d'avoir le courage et la force mentale de faire ce qu'elle avait avancé quelques minutes plus tôt. Quelques secondes plus exactement. Était-elle prête à mettre sa propre vie en jeu pour celles d'inconnues ? Même si elle aimait Keen, même si les deux autres filles n'avaient pas mérité leur sort, en serait-elle seulement capable ? Erika n'eut pas à se poser la question trop longtemps car déjà, la manipulatrice des flammes intervenait pour la houspiller. Avait-elle remarquer son hésitation ?
Non, Legelia lui démontrait tout simplement la bêtise de sa remarque, de son idée. Personne n'est un super héros ... et jouer au jeu dangereux ne mènerait qu'à leur perte. Jeu de main, jeu de vilain ! Vétére acheva de faire comprendre à la petite demoiselle aux yeux rouges qu'elle avait eu tord de penser être utile. Non, en réalité, ça c'était ce que pensait Erika, parce que les filles n'avaient fait que lui exposer les dangers de son idée. Elles avaient tenté de la préserver de tout risque inutile. N'osant affronter leur regard, et sachant pertinemment que son ancien petit ami n'allait pas la soutenir pour un sou, la jeune Narada se décida à fixer le sol tout en écoutant l'échange en cours.

Legelia comme Vétére parlaient, mais il fallait l'avouer, elle avait perdu le fil de la conversation. Voilà sans doutes pourquoi le ton comme les propos de Keen la troublèrent et semblèrent comme la réveiller de sa torpeur. Quoi ? Il n'avait pas compris qu'il fallait qu'ils agissent ensemble et non les uns contre les autres pour espérer s'en sortir ? C'était ...
Erika leva la tête juste au bon moment pour voir que le jeune homme indiquait la porte d'un doigt et de l'autre, semblait vouloir montrer qu'on entre dans son jeu. Que cherchait-il ? C'est en regardant la porte qu'il leur indiquait que la demoiselle comprit. Une dispute ! S'ils faisaient du bruit, le garde risquait de venir voir ce qu'il se passait et à ce moment là, Legelia n'aurait qu'à lui jeter quelque chose à la figure pour l'assommer. Mais bien sur ! C'était brillant. Malgré elle, la petite Erika se mit à sourire devant tant d'ingéniosité. L'aquamancien avait su trouver une solution sans risque pour ses congénères prisonniers.
La dernière réplique cingla aux oreilles de la manieuse de Terre comme une ceinture sur la peau d'une pauvre femme. Déstabilisée, Erika se demanda alors si elle devait le prendre au sérieux ou si là encore, son ami ne faisait que colmater le jeu qu'il venait de lancer. Elle opta pour la seconde option, de peur de croire un peu trop ce qu'il lui disait. Les larmes aux yeux, et pour cela, elle n'avait pas besoin de se forcer, elle hurla :

" J'ai peur du noir et alors ? Moi je n'agresse pas tout le monde sous prétexte que j'ai mal dormi ou que je me sens seul. Contrairement à d'autres, je ne pense pas avoir un égo surdimensionné monsieur-je-sais-tout. "

La petite jeune fille allait sans douter trop loin. Espérait-elle seulement que Vétére et Legelia avaient compris là où ils voulaient en venir en la voyant ainsi en colère. Décidément, Erika connaissait Keen comme si elle lisait dans un livre ouvert. Le garde viendrait-il ?

[ Je réponds dès maintenant car je ne suis pas bien sure de pouvoir après >.<" ]

[No souci Keen on à tous quelques retards par ci par là avec les vacances^^ (en passant je m'excuse du mien )]


Le cerveau en ébulition, Legelia tentait de trouver un plan infaillible afin de sortir tous d'ici vivant. Transformation, diversion, violence.... Tout y passait mais rien ne lui garantissait une perte nulle. Et malgré le fait que le seul garçon ne disait mot, elle ne voulait pas le perdre, il devait après tout avoir des personnes qui... l'aiment -difficil d'imaginer pour l'elfe aux cheveux d'ébène, une grimace s'afficha durant cette pensée- pour ce qu'il est.

Elle regardait Vétére en face d'elle, aussi dans une concentration et la jeune Erika plutôt perdue dans ses pensées. Ce qui lui reteint son attention fut Keen qui, plus tôt semblait retiré, là, maintenant semblait trifouiller quelquechose dans sa tête. Aurait-il décidé d'aider ?... M'enfin mieux valait le laisser cogiter seul, Legelia retomba dans ses tentatives de fuite imaginaires.
Le silence reignait désormais, les regards se croisaient furtivements de temps à autres, mais pas un mot.
Pourtant Legelia n'arrivait plus à se concentrait sur un plan, alors que son regard se perdit sur une des inscriptions -celle d'Erika- elle cherchait le "pourquoi" de leur présence ici. C'est vrai, au final ils étaient tous dans des salles, séparés en plusieur groupes de quatre personnes, mais rien ne se passait. Aucune personne n'était venu les voir rien que pour leur dire la raison qu'ils avaient sur leur enlèvement. Serait-ce un exercice de l'école afin de les évaluer sur leurs compétences de fuite? De tactique en groupe? Si l'on réussit que se passera-t-il ? Et si nous échouons?... Alejandro lui manquait, était-il sorti lui, était-il dans une des salles voisines ? Cela se pourrait bien... C'est alors que Legelia décida d'inspecter, une fois le garde mis hors d'état de nuire, les salles alentours. Quite à être abandonnée par les autres, il fallait qu'elle sache... Tout cela était trop mystérieux pour être passé à l'oubliette une fois les portes ouvertes vers l'extérieur. Puis, elle n'imagine pas si elle partait sans retrouver Alejandro... Ce serait inimaginable, c'était sûre maintenant... Elle fera tout pour partir de cet endroit avec lui et tous les élèves enfermés -au passage oui-.

Une voix retentit comme si on hurlait dans un mégaphone. Keen pointait la porte avec un doigt sur sa bouche. Non mais il nous dit de nous taire alors qu'il... Aurait-il un plan ? Vive la discution avant, pour expliquer.
Le bras de la jeune elfe se compressa sous l'emprise que ce jeune garçon fit avec sa main, et alors la provocation suivit, face à elle-même et Erika qui pourtant se faisait bien discrète.
Au fond de Legelia, elle savait que ce n'était que comédie, mais le regard que portait le jeune fille au yeux rouge sur Keen le lui confirma... En tout cas ce qu'elle avait deviné c'est qu'elle devait répondre à la provocation, l'occasion de laminer ce petit insolant gratuitement la remplie d'exitation. Le sourrire aux lèvres et les flammes dans le regard Legelia répliqua après Erika -c'était avec elle qu'il devait se battre, pas la jeune Erika, elle semblait fragile par rapport à elle-.

-Dis donc morveux, si tu veux on va s'expliquer de façon plus claire tu veux ? sa voix sonnait forte, puissante et convaincue.

Ses compétences aux arts martiaux tirés tout droit de sa famille elfique allaient lui être d'une grande aide. Elle empoigna la main de Keen sur son bras de son autre main et la pivota brusquement de façon a ce que le jeune homme se retrouve un genoux à terre la main dans son dos en un clin d'oeil. La poigne de l'elfe était forte, elle ne tentait pas de lui épargner la douleur.
Ses lèvres se rapprochèrent de l'oreille de Keen et elle chuchota:

-Désolée mais il faut que se soit crédible alors ne compte pas sur ma douceur, n'hésite pas à hurlait de douleur.

Sa tête se releva légèrement et regarda tous les visages autour d'elle... Puis elle revint chatouiller l'oreille du jeune homme à terre avec ses lèvres.

-Alors, môssieur, la suite du plan ?

Oh non ! Ça n'allait pas recommencer, ces disputes. Pas encore ! Pas maintenant, alors qu'il y avait du nouveau ! Pff, Vétére avait bien assez mal au crane comme ça, pour aller se prendre la tête avec les autres. De toute façon, elle avait déjà fait fonctionné le peu de neurones qui lui restait et quand au reste de son cerveau, il était mort suite au coup qu'elle s'était prise en se réveillant. D'ailleurs, en passant sa main sur son front, la jeune femme constata que sa bosse avait pas mal grandi depuis ces quelques minutes. Elle devait être belle avec son front en relief, tient ! Bref, tout cela pour dire, que l'élémentaliste de l'air n'avait absolument pas remarqué que la dispute était une simple comédie.
Son regard clair scrutait la chambre, sans jamais s'arrêter sur ses camarades. Ce n'était pas elle qui disait qu'il fallait être solidaire, un peu plus tôt ? Oui bah, fallait pas en demander trop à le demoiselle. Mais bon, peut être que si elle avait prêté un peu plus d'attention aux autres, elle aurait vu ce qu'ils essayaient de faire, d'autant plus que le comportement de Legelia qui, un coup criait et un coup chuchotait à l'oreille de Keen, était des plus explicites. Non, non, la jeune fille ne vit rien. La seule chose qui la préoccupait depuis quelques instant était un petit bruit...

Groïk... groïk...
Vous vous demandez ce que cela pouvait bien être, n'est ce pas ? Eh bien, c'est très simple, c'était le bruit de son estomac. Bah quoi ? Elle n'avait pas mangé de puis un certain nombre de jours surement. Vétére se demandait bien, combien de kilos avait-elle bien pu perdre en une semaine. Deux, trois... peut être plus, peut être moins. Mais dis donc, c'était tout à fait le moment de se poser ce genre de questions... C'est sur, quand on était prisonnière depuis plus d'une semaine, qu'on ne savait pas ce qui se passait, ni pourquoi on avait été kidnappé, on pensait toujours à son poids... Pour sa défense, Vétére se dit qu'elle ne pouvait pas réfléchir le ventre vide et c'est alors qu'elle vit ce qui allait la sauver. Youpi ! Du pain et de l'eau ! La jeune fille se précipita vers la nourriture, ignorant toujours ses camarades d'infortune.
Les mains tremblantes, elle se saisit du pichet et le porta à ses lèvres pour avaler une longue gorgée, manquant de s'étouffer dans sa précipitation, puis arracha un bout de la baguette et mordit dans son morceau à pleines dents. Qu'est ce que ça faisait du bien. Vétére avait l'impression de revivre, même si le goût pâteux dans sa bouche persistait.

La dispute continuait sans elle. Étant donné que la jeune femme n'avait rien comprit à ce qui se passait, elle en fut agacée. Pourquoi ne pouvait-on as s'entendre et réfléchir normalement, comme des adultes responsables ? Voilà ce qu'elle se disait. Comme c'était mignon. Naïve petite fille imbécile, encore une peu et elle nous sortait le slogan « Peace and Love ». Brefouille, la demoiselle n'y tenait plus, il fallait qu'elle dise un truc.

-Eh bah moi, j'ai envi de faire PIPI ! Rien à fout' d'vos histoires !

Heu... Plus débile tu meurs ! Non contente de sortir une connerie, elle n'avait pas parlé, mais hurlé. De plus son envie était réelle et assez pressante. Si personne ne la retenait, elle irait surement tambouriner à la porte pour qu'on l'emmène aux toilettes...

[C'était un post qui ne sert à rien... u.u"]

[Vétére, je n’ai pas précisé dans mon premier post que vous deviez avoir faim, puisque vous avez été bien nourris. Il me semble avoir évoqué le fait que vous avez été bien traités… Mais bon, ton personnage peut avoir faim, hein, mais je tiens à préciser qu’il n’en mourra pas ^^].

Ca remuait là-dedans. Et ça remuait grave !
Si le garde n’avait pas fait attention à la petite tête curieuse qui s’était faufilée dans son dos, il n’avait pu ignorer les jérémiades qui commençaient à lui taper sur le système. Et ils étaient que quatre là dedans ? Parce qu’ils en faisaient un bruit… ! Et vas y que je te critique, et vas y que je réplique, et vas y que je la ramène et vas y que je crie pour un rien… De vrais gamins ! Au bout d’une quinzaine de minutes de vociférations, le garde arriva à deux conclusions…

La première était qu’il fallait intervenir ou tout l’étage allait bientôt venir se plaindre du raffut que les prisonniers causaient.
La deuxième était qu’il n’aurait jamais d’enfants.

Et c’est après avoir pris cette décision inévitable à son sens, qu’il ouvrit la porte des gêneurs sans ménagement. Son arme à feu pointée devant lui. Elle ne contenait en fait aucune balle mais de mystérieuses fléchettes, mais ça, les gamins n’en avaient aucune idée. Le cylindre passa alternativement sur la belle femme aux formes généreuses, sur la petite aux yeux rouge sang – brrrr, ça fait peur – sur l’hystérique qui avait une envie pressante et enfin sur le pauvre garçon au milieu confronté aux trois énergumènes décrites ci-dessus.

L’apparition du garde ne les surprit visiblement pas. Pourtant, il avait de quoi faire peur… Non, je ne parle pas de l’arme mais de ses cheveux gras en bataille. Et de ses yeux noirs, injectés de sang par le manque de sommeil qui lançaient des éclairs sous ses sourcils froncés. Et de ses cernes qui creusaient des abîmes sous ses yeux et qui auraient pu le faire passer pour un loup garou…

La ferme ! Ca suffit ! Vous vous croyez où ? Dans une cour de récré ? Vous êtes des prisonniers bande de merdeux ! Et je suis chargé de vous le rappeler. Donc écoutez moi bien espèces de monstres… Le premier qui la rouvre je le fais taire pour de bon ! Est-ce que je me suis bien fait comprendre ?

La remontrance ressemblait fort à celle d’un professeur en plein cours, s’adressant à des élèves bavards. Mais l’arme qu’il pointait rendait ses menaces beaucoup plus crédibles. Et beaucoup moins discutables…