Lundi 21h18
Un témoin ? M*rde fais ch*er ! On passe au plan B. Oui, je m’occupe de le prévenir. Oui, le plan B. Quand ? Han ben la semaine prochaine non ? Pfff ben dans la matinée bord*l !
« Plan B ». Le souterrain reprit en écho l’étrange refrain. « Plan B », « plan B », « plan B ». Plus il progressait, s’amplifiait, plus les gens s’affairaient. Les pas précipités, les airs inquiets et tendus, les ordres brefs mais sans appel. Ca grouillait derrière les murs. Des insectes au travail, sous terre, des fourmis qui rassemblent leurs provisions. Toute une organisation en ébullition.
Des hommes allaient et venaient dans la fourmilière, tantôt habillés de noir, puis de blouses blanches, des dossiers, des machines ou des armes sous le bras. Aidés de la discrétion de la nuit, ils progressèrent vite, plus vite que prévu. Bientôt les dernières ombres sortirent du souterrain, par une porte dissimulée.
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Mardi, 09h21
Unité 3. Demande autorisation d’exécuter le plan B.
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Accordé.
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Mardi, 09h25
Le soleil est déjà levé depuis quelques heures. Il illumine la scène, le monticule de terre sous lequel on le sait, s’étendent les couloirs rocheux, sous lequel un bon groupe de personnes avait vécu ces derniers temps. Les rayons lèchent affectueusement cette enveloppe de terre. Ils la consolent. Ce n’est qu’un mauvais souvenir. Elle ne recouvre que des gravats. La partie ouest de ses souterrains s’est écroulée. Elle ne souffrira plus.
Le soleil restera son seul ami. Impossible de savoir qu’elle s’est vidée, que ses couloirs se sont effondrés, vue de l’extérieur. Personne, personne n’avait entendu ses gémissements sourds, tout aussi sourds que les explosifs qui lui avaient effacé tout ce qu’elle renfermait...