Barbec'
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.

Barbec'


 
AccueilRechercherDernières imagesS'enregistrerConnexion
Le Deal du moment :
Display Star Wars Unlimited Ombres de la Galaxie : ...
Voir le deal

 

 [Semaine 14] Un souffle de cristal entre ses blanches mains [ Fini ]

Aller en bas 
3 participants
AuteurMessage
ExNihilo Rin
Intendante
Intendante
ExNihilo Rin


Féminin
Messages : 1870
Age : 41
Citation : Le bonheur vient de l'attention aux petites choses et le malheur de la négligence des petites choses
Pouvoir : Glace et Eau
Race et âge : Humaine, 22 ans
Inscrit(e) le : 30/12/2006

[Semaine 14] Un souffle de cristal entre ses blanches mains [ Fini ] Empty
MessageSujet: [Semaine 14] Un souffle de cristal entre ses blanches mains [ Fini ]   [Semaine 14] Un souffle de cristal entre ses blanches mains [ Fini ] Icon_minitimeLun 25 Fév 2008 - 2:27

Semaine 14 - Mardi, 1oh2o

C'est le matin, c'est l'hiver, le ciel grisonnant est lumineux et se réverbère dans les plaques de neige de la veille qui ont survécu aux attaques timides du soleil. Rin ne court plus son bâton à la main et a enfilé sa tenue d'intendante : une chemise blanche à rubans, un pull gris beige dont le col lui tombe sur les épaules par-dessus une jupe anthracite. Ses chaussures à bout rond crissent en écrasant les quelques cristaux de neige au sol alors que son écharpe écrue ne bouge pas d'un pouce sous l'absence d'à-coups de sa démarche autre que régulière. Toujours impassibles, ses pupilles azurées fixent sans expression son objectif au loin : le grand portail. Pourtant la jeune fille au manteau gris travaille aujourd'hui, en quel honneur est-elle de sortie ? Et pourquoi donc fait-elle un détour par la forêt au lieu de tracer droit via le parc ? La réponse est entre ses doigts fins : elle tient par la peau du cou un passager insolite à la robe arlequin blanc et taupe pourvu d'une petite truffe rose qu'un vétérinaire attend à Farzer. Un chaton dans le langage courant. La queue entre les postérieurs curieusement raides, il se laisse transporter sans rouspéter. Il aurait pu être bercé par le mouvement si l'Élémentaliste de Glace avait une démarche plus mélodieuse. Au centre de la galerie de bois morne, dans ce silence funeste, les deux êtres semblent être les derniers représentants de la vie. L'ex-chasseuse de minéraux voudrait ne penser à rien, que son coeur soit aussi mort que tous les arbres qui l'entourent. Mais les souvenirs récents comme les plus anciens sont là et assaillent son esprit insuffisamment occupé à autre chose. Halte. Posément elle s'agenouille et délicatement elle pose l'animal à terre. Quelques mouvements pénibles, il cherche une position confortable. Voilà, sur le flanc, c'est très bien. Faute de pouvoir faire autre chose, il s'endort instantanément. Instinctivement, Rin avance les doigts et se met à flatter le dos du félin miniature, le regard absent.



[ Merci de ne pas faire réagir le chaton pour moi dans la mesure où vous ne connaissez pas sa pathologie. ]
Revenir en haut Aller en bas
http://asiancloud.free.fr
Mendeleïev
¤ Professeur de Combat ¤
¤ Professeur de Combat ¤
Mendeleïev


Messages : 425
Citation : Un concerné n'est pas obligatoirement un imbécile encerclé.
Pouvoir : eau et thériantropiste quintuple.
Race et âge : Elfe des marais, 28 ans
Inscrit(e) le : 25/04/2007

[Semaine 14] Un souffle de cristal entre ses blanches mains [ Fini ] Empty
MessageSujet: Re: [Semaine 14] Un souffle de cristal entre ses blanches mains [ Fini ]   [Semaine 14] Un souffle de cristal entre ses blanches mains [ Fini ] Icon_minitimeMer 27 Fév 2008 - 23:37


Matin. Doux matin. Un ciel de bon augure malgré sa teinte qui est loin du ciel bleu de l’été. Un réveil doux pour l’élémentaliste de l’eau qui aujourd’hui a sa matinée de libre. Son premier cours est vers quatorze heures, pas besoin de se presser. Alors autant en profiter pour reprendre les vieilles habitudes. La Russie, pays éloigné aux mœurs bien étrange… Qui serait assez fou pour aller se rouler dans la neige fraîchement tombée, s’y ébrouer, les joues rosies par le froid ? Mendeleïev, bien sûr. Encore exténué par la semaine passée, il a toutefois recouvert à peu près toute sa motricité et pense à présent à se remettre entièrement en forme. Pas d’inquiétude, un rhume ne l’assaillira pas, l’elfe est bien trop habitué à cet exercice d’endurcissement pour se laisser avoir ainsi. Alors le voilà, à s’échauffer, puis se rouler dans la neige avant de, à l’abri des regards indiscrets, n’aimant pas qu’on l’observe lors de scènes peu cocasses comme celle-ci. Un homme, de deux mètre et quelques, se rouler dans la neige vêtu d’un simple pantalon de toile, avant de se relever pour aller barboter dans un cours d’eau avoisinant.

Dans son pays, on appelle ce genre de personne des morses. Cela leur convient très bien, d’ailleurs. Des êtres pouvant se baigner quelle que soit la température, ne regardant pas la température ou les intempéries. L’eau glacée sur son corps lui faisait du bien, chassant les pensées bouillonnantes de son esprit. Il dort peu en ce moment, et cela ne l’aide pas à récupérer. Le nouveau post va lui prendre beaucoup de temps. Donc, moins de temps pour lui, mais surtout pour Alejandro, qui ne cesse de le réclamer. C’est vrai que l’enfant a toujours été protégé, et que ce retrouver ainsi plongé dans une école sans point de repère doit le troubler. Et Rin. Un coup de tête, et tout a changé. Elle, elle semblait prête à tout lâcher… Et lui a tout gâche. Plouf, un plongeon pour chasser ces mauvaises pensées. L’eau est froide… Froide comme son regard. Belle comme ses yeux. Douce comme sa peau. L’elfe est amoureux, pas de doute, d’incertitude. Le revoilà qui refait surface, pareil a un ondin gracieux, restant un instant immobile, laissant la brise hivernale courir sur son torse trempé. Puis il serre ses bras contre lui. Non pas pour se réchauffer, mais à la pensée de la souris rousse. Que l’elfe aimerait la saisir dans ses bras. Mais il ne peut qu’enserrer le vent, car elle lui échappe sans cesse. Comme l’eau qui coule sans que l’on puisse la saisir. L’homme reste un instant prostré, avant de replonger, nageant avec une tranquillité qui n’est qu’apparente.

Vient la fin de la baignade, et sans ce soucier de son corps trempé, il se vêtit de son pantalon de toile noire, enfilant à la va-vite une paire de baskets alors que son torse sera couvert par un simple marcel noir. Pieds nus. La tête nue malgré l’eau qui dégouline de sa chevelure. Qu’importe, puisque dans moins de cinq minutes, il sera dans son cabanon, bien au chaud ? Alors il se dirige à travers la forêt, et comme d’habitude, n’est pas assez prudent. Hop, le voilà qui s’enfonce sous la neige, glapit sous la surprise avant de s’enfoncer jusqu’aux cuisses. En dessous de lui, quelques rongeurs s’éloignent, ayant eu encore plus peur que le géant aux cheveux d’ébène. Il y a environ une vingtaine de centimètres entre la neige et la terre, c’est intéressant. Pourquoi ne pas aller chasser quelques souris ? Hop, le voilà sous la forme d’un dragon miniature, ayant combiné sa forme d’aigle et de dragon. Alors il rampe sous neige, passant difficilement à certains endroits, mieux à d’autres moments, s’amusant des mulots effarés à sa vue. Puis hop, coincé. Il ne peut reculer, ni avancer. Autant remonter, cela lui permettra de voir où il est… Alors pouf, la neige se soulève, deux oreilles pointues en sortent avant que le géant ne se redresse, de la neige partout, et l’air ragaillardi. Bon, certes, ses bras sont encore faibles, mais il peut se transformer, c’est déjà ça. Ses pensées noires ont été chassées, et il semble être de nouveau le professeur insouciant.

Puis là, misère. Une touffe de crinière rousse droit devant. Mendeleïev n’est pas ressurgit bien loin de la demoiselle. A moitié caché par les arbres, il est tout de même visible. Pas la peine de se cacher, quand on glousse comme un sot car on se sent puissant de faire fuir des mulots, ça s’entend dans une forêt baignant dans le silence le plus complet. Cette fois ce n’est pas de l’herbe, mais de la neige qui est dans ses cheveux. Mais leur situation reste la même. Ils sont gênés. Lui la regarde, ses mots coincés dans la gorge, osant à peine s’approcher. Quelques pas, puis pouf, de nouveau il s’enfonce de quelques centimètres dans la neige. Quelle joie que d’être un lourd mastodonte. Cela lui fait perdre l’équilibre et il tombe devant l’intendante, le nez dans la neige. La forêt est un véritable champ de mine, ou alors Dieu lui en veut.


« Gouh. »

L’être se relève un peu, se frottant le nez, rouge de honte. Devant Rin une petite boule de poil semble être inanimée. La gêne de Mendeleïev fond comme neige au soleil, et il s’avance à quatre pattes vers le chaton dans la neige.

« Oh non il est mort ? »

Non nunuche, tu ne vois pas son ventre qui se soulève ? Son regard est si désespéré qu’on croirait que c’est le sien. Il s’inquiète de tout et de rien, se ronge les ongles jusqu’au sang pour toujours trois fois rien. Son différent avec l’intendante est momentanément oublié alors qu’il contemple la pauvre petite bête, n’osant pas la toucher, couinant et gémissant, presque au bord des larmes. Gamin.
Revenir en haut Aller en bas
ExNihilo Rin
Intendante
Intendante
ExNihilo Rin


Féminin
Messages : 1870
Age : 41
Citation : Le bonheur vient de l'attention aux petites choses et le malheur de la négligence des petites choses
Pouvoir : Glace et Eau
Race et âge : Humaine, 22 ans
Inscrit(e) le : 30/12/2006

[Semaine 14] Un souffle de cristal entre ses blanches mains [ Fini ] Empty
MessageSujet: Re: [Semaine 14] Un souffle de cristal entre ses blanches mains [ Fini ]   [Semaine 14] Un souffle de cristal entre ses blanches mains [ Fini ] Icon_minitimeDim 2 Mar 2008 - 0:49

Surgie d'un tas de neige, une silhouette géante s'élève à présent vers le ciel. Ces bras nus, ces oreilles pointues, ce rire ingénu, c'est le professeur nouvellement promu. Et il approche, penaud, confus, faute de pouvoir feindre qu'il ne l'avait pas vue. À peine serrera-t-elle les paupières et les épaules à la chute sourde de son collègue pataud. Puis viennent des mimiques puériles, des jérémiades... Mais est-il donc simplet ? Ne voit-il pas son ventre qui se soulève ?

"Il respire, regardez."

Pas un mot compatissant pour le maladroit. Pas une remarque désobligeante. Pas un regard non plus. L'indifférence. De part et d'autres. Elle ne compte pas pour lui, il le lui a dit devant le bureau du Directeur - ou du moins le lui a-t-il fait savoir - aussi il semble naturel qu'il ne s'intéresse qu'au chaton.


"Il a mal, c'est pour cela qu'il bouge peu."

En observant mieux, les postérieurs de l'animal sont anormalement raides, en hyper-extension. Bien que les maladies articulaires atteignent plus fréquemment leurs confrères canins, il arrivait que des représentants de son espèce en souffrent également. Sûrement sa mère avait-elle attrapé quelque chose durant la gestation. Ces symptômes ne sont pas totalement inconnus à la jeune fille aux épis roux. Alors que le bout de ses phalanges continue de caresser la boule de peluche, l'anneau d'argent qui pare sa main lance de furtifs éclats appartenant au passé. Sa bulle de souvenirs se reforme, elle s'y enferme, vite. La solitude affective lui pèse à présent et ce vide, elle le comble avec cet espoir mince mais existant qu'elle retrouvera celle qui occupe toutes ses pensées, l'autre espoir qu'elle avait osé nourrir ayant été brisé aussi vite qu'il avait surgi. Celle à qui elle pense ne décevra pas cette espérance qu'elle chérit tant depuis plus de deux années maintenant. Chassée la présence de l'elfe aux cheveux de geais, place à des mèches vanille et un rire mélodieux, spontané, chant de joie sincère, vibration qui la fait se sentir entière. Le petit être endormi n'est plus là, Mendeleïev n'est plus là, la neige n'est plus là. Ne reste que le contact tiède et doux, les images surannées de sa vie d'avant remplissant petit à petit ses yeux dirigés au sol et pourtant partis loin, très loin en arrière. Inconsciemment, les lèvres rosies par le froid de la demoiselle s'étirent, son visage s'ouvre, s'éclaire. S'illumine. De longues secondes passeront ainsi. Muettes.

"Nous avions un chiot."

C'est sorti tout seul. Comme ça. Naturellement. "Nous", mais qui ça "nous" ? Pour Rin, c'est l'évidence. Pour un quidam, l'allusion est parfaitement sibylline.
Revenir en haut Aller en bas
http://asiancloud.free.fr
Mendeleïev
¤ Professeur de Combat ¤
¤ Professeur de Combat ¤
Mendeleïev


Messages : 425
Citation : Un concerné n'est pas obligatoirement un imbécile encerclé.
Pouvoir : eau et thériantropiste quintuple.
Race et âge : Elfe des marais, 28 ans
Inscrit(e) le : 25/04/2007

[Semaine 14] Un souffle de cristal entre ses blanches mains [ Fini ] Empty
MessageSujet: Re: [Semaine 14] Un souffle de cristal entre ses blanches mains [ Fini ]   [Semaine 14] Un souffle de cristal entre ses blanches mains [ Fini ] Icon_minitimeMer 5 Mar 2008 - 18:04

Il respire. Et Mendeleïev lui, ne respire plus. Sinon le parfum de Rin l’envahirait, il suffoquerait et mourrait si de nouveau, cette odeur ne viendrait plus troubler son esprit. Une odeur non camouflée par divers parfums, mais si douce. D’un doigt, l’elfe effleure la toison du petit animal dans la neige. Doux comme les cheveux de Rin… Un triste sourire de sa part, car jamais il n’y repassera ses doigts. L’homme se mord la lèvre inférieure, regrettant d’être à présent si distant de la rousse. Mais voilà, peut être qu’aimer, ce n’est pas pour lui. Finalement, a-t-il déjà aimé ? Comment étais-ce, avec sa femme ? Etais-ce de la passion, ou autre chose ? peut être s’était-il berné, peut être n’avait-il jamais aimé. Voilà. Il était aveugle, croyait mais jamais n’était sûr. Et son cœur battait fort dans sa poitrine, sa peau était à présent moite, légèrement il tremblait. Mais ce n’était pas de l’amour. Non, l’envie de la prendre dans ses bras, de l’embrasser et la réconforter, ce n’est pas de l’amour. C’est autre chose. Mais pas de l’amour. Il l’avait cru, mais finalement, ce n’était pas vrai. Ou peut être qu’il n’y croyait plus, tout simplement. Ses yeux se baissent sur sa main qui s’est posée sur la tête du chaton, ne bougeant plus, reposant comme pour tenter de réchauffer de son seul contact le petit félin.

Il a mal.

Oui, c’est pour ça que son cœur bat fort, que sa peau est moite, que ses bras tremblent ! Il a mal. Mais en silence. Souffrir en silence, derrière un visage souriant, pour faire croire que tout va bien. Mendeleïev, tu te tues à petit feu, mais c’est que tu es ignorant. Tu confonds, te perds et cherche, sans jamais trouver. Ou si tu trouves, tu croit que ce n’est pas cela, alors tu lâches la réponse que tu avais saisie et repars à la recherche. Tu attends, mais quoi donc ? Si tu ne marches pas, personne ne viendra te pousser vers l’avant. Tout est confus dans sa tête, alors il sourit, désolé que le chaton soit dans unt el état. C’est si fragile, un chaton… Sa vie ne tient à rien.

Et sa bonne humeur à quelques mots, à quelques gestes.


Elle sourit, dit « nous ». Pourquoi espérait-il que ce soit un « j » et non pas un « nous » ? Pourquoi voudrait-il que ce sourire soit pour lui ? Oui, il a vu se sourire, il l’a senti et a relevé la tête. Ses pupilles vrillent un instant puis se fixent sur le visage si heureux de l’intendante qu’il se maudit de ne pas savoir la faire sourire ainsi. Nous ! Ainsi, elle aime quelqu’un. Elle a un cœur, mais pas pour lui. Mais s’il ne l’aime pas, pourquoi sent-il la rage monter en lui ?

« Ne souris jamais comme ça devant moi. Je déteste ce sourire, je le hais. »

Une voix méchante, cruelle et sans douceur. Son visage s’est crispé, ses oreilles sont parties en arrière, il montre les crocs. Il semble être ombre sans lumière, si ce n’est celle de ses dents, plus blanches que la neige. Sa crinière semble doubler de volume, et il reste sur sa garde, prêt à attaquer. Oui, à mordre, à plaquer par terre. Il grogne, mais n’a pas pour but de faire peur. C’est sa façon à lui de témoigner qu’il n’aime pas, qu’il est attristé. Mais à présent faut-il le voir. Car à part ses yeux fous braqués sur le visage de Rin, rien n’exprime le fait qu’il est plus bouleversé qu’autre chose. Seul rempart entre eux deux, le chaton, qui agonise… Mendeleïev baisse les yeux, désolé, la secouant légèrement. Il s’est laissé allé… Comment va-t-elle le prendre ? Combien de fois s’est il fait traité de brute de par sa tenue parfois peu subtile ?

« Désolé. »

Des remords, mais seulement en apparence. Il a été méchant, et en est fier. S’il ne peut être heureux, alors qu’elle ne le soit pas !

« Il faudrait peut être l’emmener chez un vétérinaire… Non ? »

[C'est un peu maladroit mon texte... u_u"]
Revenir en haut Aller en bas
ExNihilo Rin
Intendante
Intendante
ExNihilo Rin


Féminin
Messages : 1870
Age : 41
Citation : Le bonheur vient de l'attention aux petites choses et le malheur de la négligence des petites choses
Pouvoir : Glace et Eau
Race et âge : Humaine, 22 ans
Inscrit(e) le : 30/12/2006

[Semaine 14] Un souffle de cristal entre ses blanches mains [ Fini ] Empty
MessageSujet: Re: [Semaine 14] Un souffle de cristal entre ses blanches mains [ Fini ]   [Semaine 14] Un souffle de cristal entre ses blanches mains [ Fini ] Icon_minitimeJeu 6 Mar 2008 - 4:18

[ Boh ça va n_n Par contre, tu devais avoir sacrément mal aux dents, y'a de ces fautes... >___> *papouille de consolation* ]


Outre le ton, le tutoiement en supplément est pour Rin une véritable agression. Il aurait porté la main sur elle, ç'aurait eu le même effet : un choc à couper le souffle. Elle ne peut que le fixer de ses grands yeux turquoises, complètement pantoise. Ramenée beaucoup trop brutalement à la réalité par l'invective de l'elfe, aucun mot ne lui vient à l'esprit. Puis lentement se décante la stupeur, sa mâchoire se décrispe, les réflexions reviennent. Deux fois. Lors du thé, c'était l'anneau. Aujourd'hui, le sourire. Ce n'est plus une impression, ça devient certitude : il en veut à sa douce ménestrelle, c'est elle qui le met dans un état pareil. Cette violence qu'il rend, c'est celle qu'il encaisse. Une bête. Sans plus aucune conscience. L'instinct. À l'état pur. Tel un animal blessé, il maugrée de colère. De douleur.
Bien que ses esprits lui soient revenus, de repentance il n'y a que les mots, pas l'intention qui ne sonne que reproches et fiel haineux derrière la civilité vacillante. Cela suffit pour qu'instantanément la carapace de glace reprenne sa place. Avec grâce, la petite intendante soulève le chaton bicolore, époussette délicatement les flocons de neige de son pelage et se remet debout elle aussi.


"J'y m'y rendais." indique-t-elle à la manière d'une maîtresse d'école à qui on ne fait pas la leçon.

"Je vous ai déjà demandé de cesser de me tutoyer." ajoute-elle, presque contrariée. "J'avais de l'avance, maintenant peut-être serai-je en retard au rendez-vous. Bonne journée Monsieur."

L'intonation est quasiment aussi neutre et sèche qu'au premier jour, un véritable retour en arrière, vers cette époque où ils se faisaient presque la guerre pour un point flou de mesure sécuritaire. Habituelle courbette et tourne les talons. Fin de l'acte VI. Ou pas. Quelques enjambées mesurées à peine qu'à son tour la jeune fille en gris succombe au piège hivernal et, malgré son poids plume, s'enfonce dans la neige creuse. Son pied droit prisonnier, l'équilibre parfait se rompt, elle s'effondre, pivotant sur le flanc pour protéger l'arlequin d'une mauvaise chute. Une seconde, deux secondes, trois secondes, puis quatre, puis cinq. Rin desserre les paupières : apparemment le petit malade contre son coeur n'a rien, elle prend appui sur les coudes. Le félin n'a pas pipé mot : la fatigue ? la lassitude ? le tempérament ? un peu de tout cela à la fois peut-être ? Qui sait ? Quelle importance ?... Ses pupilles innocentes scrutent la demoiselle à la chevelure flamboyante qui ne peut s'empêcher de penser à sa chère Mûoï. La musicienne amateur s'était attachée à ce chiot qui couinait au moindre pas qu'il faisait et elle avait attendu la dernière limite pour se décider. Personne n'avait voulu le soigner et il souffrait bien trop. C'est donc la chasseuse de minéraux elle-même qui a écourté son agonie. Et elle ? N'y a-t-il personne pour abréger ses souffrances à elle ?! Alors qu'elle avait si bien tenu le coup les minutes qui précèdent, son fardeau devient soudainement trop lourd. Pourquoi se sent-elle si rejetée maintenant ? Elle se sent vide, tellement vide ! Où est-elle ?! Cette bague et ce sourire, c'est tout ce qui lui reste d'elle ! C'est maigre, si maigre... Toujours dans la neige, les larmes perlent librement sur ses joues d'opale. Si seulement tout pouvait s'arrêter... Tout de suite...
Revenir en haut Aller en bas
http://asiancloud.free.fr
Keen
Elève à l'E3
Elève à l'E3
Keen


Masculin
Messages : 763
Age : 32
Citation : « La foudre et l'amour laissent les vêtements intacts et le coeur en cendres. »
Pouvoir : Aquamancien, pouvoirs curatifs
Race et âge : Humain, 18
Inscrit(e) le : 03/05/2007

[Semaine 14] Un souffle de cristal entre ses blanches mains [ Fini ] Empty
MessageSujet: Re: [Semaine 14] Un souffle de cristal entre ses blanches mains [ Fini ]   [Semaine 14] Un souffle de cristal entre ses blanches mains [ Fini ] Icon_minitimeDim 9 Mar 2008 - 12:30

Tout s'arrêter. Juste ça. Et si la requête ne peut être exaucée, alors faire une pause, tout lâcher ne serait-ce qu'une seconde, laisser tomber le fardeau du Quotidien et oublier, tout, sa vie, ses études, son pouvoir. Ses professeurs, ses amis. Sa petite amie. Oh qu'elle avait manqué à Keen, sa louve au pelage d'albâtre. Oh qu'il avait pleuré de ce misérable temps perdu, loin de son petit monde, de son île, de son école, de son cabanon. Des heures de cours perdues, des évaluations dans le vent. Il avait manqué bien des choses, le jeune Elémentaliste de l'Eau dont le rhume de mi-Décembre avait pris des conséquences alarmantes. L'infirmier de l'E3, dont les pouvoirs restaient quand même assez limités, fut contraint de rapatrier le jeune homme à Farzer, dans le plus prestigieux hôpital du Pacifique, où il resta cloué au lit pendant deux bonnes semaines. Deux grandes, longues, interminables et douloureuses semaines, où personne ne vint le voir en raison des cours, où on ne pouvait faire rien d'autre que de dormir, manger, lire, puis lire, dormir, manger, et enfin manger, lire, dormir. Et même lorsque son rhume commença à perdre sa terrible influence sur la respiration du jeune homme, on le força à rester encore quelques jours, tant la température extérieure se faisait glaciale. Et puis, lorsque le Zéphyr se fit plus clément, on le fit sortir. Les premiers pas furent difficiles car Keen en avait presque perdu la faculté de marcher mais il refusa catégoriquement qu'on le raccompagna jusqu'à l'E3 tant son amertume était grande.

Et le voilà, vivant et plus ou moins en bonne santé, largement emmitouflé dans un large pull-over, son cou fin ceinturé d'une épaisse écharpe brune, marchant d'un pas lourd dans la neige. Il connaissait le chemin pour l'avoir maintes fois emprunter mais les flocons hivernaux avaient la faculté d'occulter les repères du paysage, entraînant sans arrêt le garçon sur une fausse route pour finalement se rendre compte qu'il s'était trompé. Ses jambes plongeaient dans l'épais manteau de Janvier jusqu'aux genoux, puis s'en extirpaient difficilement. Floc, floc. Que c'est dur ! Que c'est long ! Tant de pensées sombres occupaient la tête de Keen : pourquoi n'ai-je pas été plus fort ? Pourquoi ai-je refusé l'aide des médecins ? Pourquoi n'ai-je pas fait plus attention ? Pourquoi ai-je tourné à gauche à partir du pin plié ?

Et puis pouf. Pouf ? Oui, là, juste devant ses pieds. Une masse vient de s'écrouler, comme ça, comme une branche qui tombe, plongeant dans l'épaisse neige pour y laisser sa silhouette. Mais là, ça n'avait rien d'une branche. Blanche. Une peau blanche, une peau d'ivoire que Keen ne connaissait que trop bien. Et puis, une chevelure mandarine, un regard vif mais las, une bouche aux lèvres carnation. Il ne verra pas les larmes aux reflets irisés glisser sur les fines joues de l'intendante mais un éclair fauve, une créature au pelage humide. Keen resta d'abord interdit avant de se baisser précipitamment aux côtés de la fragile femme tout en s'exclamant :


« V-vous allez bien ? »

Une brève hésitation, résultante de la peur contrebalancée aux nombreuses questions qui fusèrent dans l'esprit du jeune homme. Pour un retour à sa vie normale, il ne faisait pas dans la dentelle. Ses yeux ne sont pas encore tombé sur le professeur de stratégie ; ils restent fixés sur la demoiselle à la crinière rousse sans parvenir à la voir, sans percer la mélancolie de la lionne.
Revenir en haut Aller en bas
Mendeleïev
¤ Professeur de Combat ¤
¤ Professeur de Combat ¤
Mendeleïev


Messages : 425
Citation : Un concerné n'est pas obligatoirement un imbécile encerclé.
Pouvoir : eau et thériantropiste quintuple.
Race et âge : Elfe des marais, 28 ans
Inscrit(e) le : 25/04/2007

[Semaine 14] Un souffle de cristal entre ses blanches mains [ Fini ] Empty
MessageSujet: Re: [Semaine 14] Un souffle de cristal entre ses blanches mains [ Fini ]   [Semaine 14] Un souffle de cristal entre ses blanches mains [ Fini ] Icon_minitimeMer 19 Mar 2008 - 23:22

La voilà debout, contre lui, se mesurant à lui, l’intimidant sans le vouloir. Le contrariant par ses paroles, qui comme toujours, donneront l’effet d’un coup à l’elfe des marais. Qui ne se privera pas de lui lancer un regard froid, méchant, sans une once de beauté, aussi chaud que la neige qui les entoure, bien plus froid que la brise qui caresse doucement leurs corps. Ses oreilles s’abaissent, sa tête se redresse, ses pupilles deviennent petites. Les paroles de Rin l’ont achevé. En ce moment il n’est pas bien. Pas beau. Pas fier. Pas heureux. Et il ne comprends pas pourquoi. Alors l’elfe devient violent, nerveux, antipathique. Pourtant lever la main sur Rin lui est impossible ! Son doux flocon… oui, « son ». Mais son doux flocon est aujourd’hui aussi dur qu’un grêlon. En retard à cause de lui ? N’est ce pas elle qui s’est arrêtée ?

Qu’est ce qui l’envahit ?
Du désespoir ?
Et cette envie de disparaître ?
De dormir, de ne plus jamais se réveiller ?

Pourtant il ne se laissera pas aller aux larmes comme il l’a fait bien trop souvent. Non, il préfère grogner, montrer son irritation, et en aucun cas s’apitoyer. Plus de gentillesse. La gentillesse ne lui a apporté que des problèmes. Et puis, en étant avili, il l’écartera, et peut être, se sentira-t-il mieux… Plus léger sans cette présence qui toujours le rabaisse, semble y prendre un malin plaisir ! Ah; ce qu’il désire la frapper, rien qu’une fois… Cela le soulagera… Peut être. Peut être pas. L’intendante s’éloigne dans la neige, et lui reste sur place, bouillant d’amertume, de colère. Elle semble tomber, mais lui ne la voit pas. Il fixe le ciel, semble l’interroger. Mais le ciel ne lui répondra pas, et les nuages s’enfuient face à cet homme au regard si plein de haine, si enragé… Il grimace, et ne sourit plus. L’elfe perds le contrôle, la neige fond autour de lui, alors qu’il a froid, si froid… Sa colère ne lui tient pas même chaud !

Un son. Un bruit. Des pas ? Pas ceux de Rin. Keen. Qui tombe mal. Encore une fois, l’enfant sera outré par le professeur. Pourquoi doit il voir cette image détestable de Mendeleïev, sans arrêt ? Cette brute épaisse qui crie et gueule à en perdre haleine, retrousse ses babines et montre les crocs. Lui semble compatir au sort de l’intendante emprisonnée dans la neige. Il l’a approché ! Seul l’homme aux cheveux de jais a le droit de dépose sur elle un regard si… Si compatissant, si doux ! Et il lâche tout.

Pas même un pas, pas même une seconde, et Mendeleïev est sur Keen.

Une claque, puissante, à en décrocher la mâchoire. Mais elle n’est pas centrée, elle est juste futile, et brutale.


« P’tit con ! »

Un cri violent, des oiseaux qui s’envolent, les bruits de la forêt qui s’éteignent. Il souffle comme un taureau le brave homme. Puis c’est le regard de Keen qu’il croisera. Et qui le choquera. Ses yeux d’adolescent qu’il a si souvent contemplés… Elle lui tourne la tête. Bien trop. Il en perd toute retenue. C’est Keen qu’il a frappé ! Cet adolescent qu’il adore, chérit ! Ses mains e joignent devant sa bouche, ses yeux s’écarquillent sous la surprise. Mais qu’est ce qu’il fout ?

Puis il disparaît.
Une fine brume qui se dissipe.
S’évanoui.

Seules quelques traces de pas restent
Et des blessures rouvertes
Visibles, comme la joue rouge de Keen
Comme les larmes de Rin
Le cri de Mendeleïev

Et d’autres qui ne se voient pas


[La reprise est dure u_u' très dure.]
Revenir en haut Aller en bas
ExNihilo Rin
Intendante
Intendante
ExNihilo Rin


Féminin
Messages : 1870
Age : 41
Citation : Le bonheur vient de l'attention aux petites choses et le malheur de la négligence des petites choses
Pouvoir : Glace et Eau
Race et âge : Humaine, 22 ans
Inscrit(e) le : 30/12/2006

[Semaine 14] Un souffle de cristal entre ses blanches mains [ Fini ] Empty
MessageSujet: Re: [Semaine 14] Un souffle de cristal entre ses blanches mains [ Fini ]   [Semaine 14] Un souffle de cristal entre ses blanches mains [ Fini ] Icon_minitimeSam 22 Mar 2008 - 3:09

[ Bâclé, pardon u_u" ]


Au-dessus de sa tête, une petite voix, chevrotante, inquiète. Familière. Une bouille puérile soulignée d'une étole chocolat. L'élève Corail. Toujours lui. Toujours le témoin involontaire de leurs rixes. Toujours. Cette fois-ci n'échappe pas à la règle et cette fois encore il se fera acteur dans la lutte interminable qui oppose les deux Élémentalistes de l'Eau. Gardant l'animal à son contact, son autre main va chercher appui sur l'avant-bras que Keen lui propose. Par faiblesse, elle a accepté l'aide qu'on lui offrait. Debout tous les deux, Rin époussette ses cuisses enneigées. Puis ça arrive. D'un coup. Une rafale emporte ses mèches rousses. Un son cinglant. Un cri. Puis le silence. Le silence. Le silence.

Le silence.

Emmitoufflant. Etouffant. Oppressant. Entrecoupé par le souffle de l'elfe. Qu'est-ce qui vient de se passer ? La jeune fille n'a pas saisi que déjà une fumée noire s'évapore sous ses yeux ahuris encore brillants. Un moment la statue de glace restera figée, c'était trop soudain. Et complètement inattendu. Pourquoi Keen ? N'est-ce pas elle qui avait été blessante ? Elle a beau retourner la question dans tous les sens, chercher des indices ici et là, essayer de se souvenir ce qui aurait pu causer un tel assaut, aucune réponse ni même un début d'explication ne fait son apparition, ne serait-ce que furtivement.




"Mîîîîîîîî !" appelle l'animal.

Retour à la réalité en sursaut. Alors l'intendante rassure le miauleur d'une caresse. Par contre, le jeune homme devant elle n'a pas bougé. L'incompréhension doit être bien plus grande pour lui : cet adulte dont il était redevenu si proche vient de l'agresser pour une raison plus qu'obscure. Les larmes ont tari, mais les joues sont toujours humides. Ça l'agresse en dedans, l'irrite, la démange, la ronge atrocement. Elle a mal, et veut réchauffer son coeur comme elle le peut. Désespérément. Stopper ce mouvement suffocant. De son bras libre, avec délicatesse, elle entoure une épaule du garçon, sans écraser le chaton, et mêle ses cheveux aux siens. Cette accolade, ce n'est pas de la pitié : c'est de la compassion. Elle partage sa douleur, elle entend ses hurlements, elle la comprend.


"Pardon pour tout ce qu'il se passe."
lui murmure-t-elle à l'oreille, la voix brouillée d'émotions.

Comme si elle savait que Mendeleïev était désolé, elle semble présenter ses excuses pour lui. Ils n'ont pourtant jamais été autant en froid que maintenant. Être près de Keen pour se sentir plus proche de son collègue ? Tous les deux, l'un près de l'autre, l'un dans l'autre, pour tenter de reformer un trio bancal sans le troisème ?


"Mîîîîîîîî !" rappelle l'animal.

Oui, promis. Alors lentement Rin déserre son étreinte, puis chasse les larmes de ses joues du bout du pouce avant de se saisir de la peau du cou de la boule de poils miniature. La petite intendante ne peut pas faire comme si elle n'avait rien vu et laisser l'élève là, en plan. Mais on l'attend, ça devient urgent.


"Keen." essaie-t-elle.

"Keen." insiste-elle. "Je ne peux pas vous raccompagner, je suis attendue à Farzer. Arriverez-vous à retrouver le chemin des cabanons ? A moins que vous ne souhaitiez assister à la consultation ?"

Abandonner quelqu'un ainsi, impossible. Cependant, est-ce vraiment le devoir qui parle cette fois-ci ? Son ton se fait fragile, blessé. Il suffit qu'il reprenne ses esprits et elle pourra repartir, non pas sans regret, quoiqu'elle ne peut pas le forcer.
Revenir en haut Aller en bas
http://asiancloud.free.fr
Keen
Elève à l'E3
Elève à l'E3
Keen


Masculin
Messages : 763
Age : 32
Citation : « La foudre et l'amour laissent les vêtements intacts et le coeur en cendres. »
Pouvoir : Aquamancien, pouvoirs curatifs
Race et âge : Humain, 18
Inscrit(e) le : 03/05/2007

[Semaine 14] Un souffle de cristal entre ses blanches mains [ Fini ] Empty
MessageSujet: Re: [Semaine 14] Un souffle de cristal entre ses blanches mains [ Fini ]   [Semaine 14] Un souffle de cristal entre ses blanches mains [ Fini ] Icon_minitimeMar 25 Mar 2008 - 19:29

A peine l'intendante sur pieds qu'une silhouette de carbone surgit entre les deux protagonistes aussi lestement qu'un chat tandis que son bras se lève, avec la grâce d'une hache qu'on dresserait au-dessus du billot. Et puis, chute libre, la dextre tombe sur le visage de Keen dans un bruit mat qui raisonna brièvement aux alentours. Déstabilisé par la douleur et la surprise, l'enfant tituba tout en portant la main à sa joue endolorie. Son regard se fixe une seconde sur le professeur puis redescend à terre avant de se troubler. Ses dents se sont entrechoquées dans l'escarmouche, lui tourmentant la mâchoire. Après quelques secondes de silence durant lesquelles Keen tentait de remettre ses idées en place, l'Elémentaliste se redresse mais n'ose pas poser le regard sur le stratège ; ses yeux resteront sur le manteau blanc de la terre tandis que sa dextre droite quittera sa joue rougie pour venir saisir son bras gauche au niveau du coude. Tentant de rester le plus droit possible, tentant de ravaler les larmes qui lui montent aux yeux, tentant de faire bonne figure devant l'intendante. Les mots s'échappent fuient, font profil bas, bref, ne parviennent pas à sortir de sa bouche. Alors il reste là, idiot, à attendre quelque chose. Une nouvelle pique ou des propos qui lui auraient fait comprendre la raison pour laquelle il a été frappé par cet ami ; rien. Puis, sans un bruit, la silhouette de Mendeleïev se fond dans un brouillard épais avant de disparaître, laissant comme trace de son passage deux grandes empruntes de chaussures. S'ensuivit ensuite un long silence, de nouveau, que seul vint troubler le miaulement de la petite créature au pelage de soie. Enfin, ramené sur Terre par cet appel, l'intendante s'approche de son pas élégant du jeune homme et, passant une main sur son épaule, penche la tête pour venir toucher celle de Keen. Ce contact fait frissonner l'Elémentaliste de l'Eau qui ne se souvenait pas d'avoir touché cette femme pleine de superbe. La voir ainsi s'abandonner à ses sentiments -enfin, s'abandonner est un bien grand mot mais quand on la connaît, on se rend compte à quel point cet élan de bonté lui demande des efforts- touche l'enfant qui laisse enfin deux larmes couler sur ses joues, l'une pâle, l'autre incarnat. Il aimerait bien la remercie, mieux : la serrer, lui montrer que sa compassion n'est pas vaine mais il n'y parvient pas et même ses gestes ne peuvent exprimer le fond de sa pensée, comme avec la Tâche, lors du thé d'il y a quelques semaines. Puis, lorsque la délicate lionne se détache, l'enfant s'empresse d'essuyer ses larmes de crocodiles et affiche cette fois un sourire, un peu forcé mais reconnaissant. Elle tente de l'apostropher, échoue, re-essaie et parvient à lui proposer de l'accompagner à Farzer ou de retourner seul à l'E3. Keen répond doucement :

« Je vais me débrouiller, merci de votre aide. »

De par sa voix, on ne pourrait savoir s'il était triste ou serein ; il s'inclina alors pour souligner sa reconnaissance puis se redressa et après avoir brièvement caresser le chaton, reprend la route. Le pas délicat de Rin ne tarde pas à en faire de même, mais dans la direction opposé. Keen n'y prête pas attention, plongé dans ses pensées. A vrai dire, ce n'est pas le geste de Mendeleïev qui tourment son esprit actuellement ; non, il y a autre chose qui le turlupine. En effet, depuis le début de l'année, c'est quand même la troisième fois que la lionne semble s'évader de la sorte. Lors de son combat contre son collègue où elle s'était évanouie brusquement. Lors de leur après-midi chez elle où elle ne dût son retour à la réalité que grâce à l'appel de la chaleur. Et enfin cette fois, où elle venait de tomber à ses pieds... Non décidément, il avait quelque chose qui n'allait pas chez cette femme. Et Keen compte bien savoir ce qui peut ainsi tourmenter ses gestes...

Merrouing. Il y aura bien quelque chose à tirer de cette histoire, vous ne trouvez pas ? Ne vous fiez pas à mon apparence puérile, je n'ai perdu aucune miette de ce spectacle. Sur cette histoire, personne n'est à plaindre, tout le monde est à blâmer. Croyez-vous que cela se serait passé de la sorte si cette dame aux cheveux mandarine aurait été moins distante avec cette homme aux yeux azurés ? Miaw. Ce même homme qui, incapable de contrôler ses émotions, s'est précipité sur plus faible que sois, pour lui transmettre sa colère et sa souffrance. Oui, ce plus faible dont la naïveté affligeante lui masque la réalité telle qu'elle est, dure et violente : il n'est pas le bienvenu. Comme l'a dit un grand écrivain, "il y a des mots abominables nécessaires, comme des fers rouges". Non, décidément, s'il serait plus malin, il se rendrait compte que sa présence est involontairement néfaste au bonheur de ces Etres que tout semble séparer... S'en rendra-t-il compte et laissera-t-il ces deux Elémentalistes en paix ? Ou peut-être fuira-t-il cette alternative et tentera de s'immiscer dans ce couple ?

J'ai hâte de savoir la suite. Miah.
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé





[Semaine 14] Un souffle de cristal entre ses blanches mains [ Fini ] Empty
MessageSujet: Re: [Semaine 14] Un souffle de cristal entre ses blanches mains [ Fini ]   [Semaine 14] Un souffle de cristal entre ses blanches mains [ Fini ] Icon_minitime

Revenir en haut Aller en bas
 
[Semaine 14] Un souffle de cristal entre ses blanches mains [ Fini ]
Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» [Semaine 4] Les mains moites et la peur au ventre... [fini]
» [S9] Entre lui et son âme... [Fini]
» [ S10 ]Rencontre entre amoureux ( fini )
» [S14] j'entre mais y a persOnne euh...^^ [fini]
» [S17] le fauve entre ne scène [Fini]

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Barbec' :: .: Temps Libre :. :: .: La Forêt :.-
Sauter vers: