[S12] Promenade et méditation [fini]

Après que Trysh lui ait parlé de son désir d'aller au pic, Bashar se dirigea droit vers la montagne, laissant son esprit vagabonder et sa démarche s'accélérer à son allure habituelle, qui était assez rapide pour ceux qui n'y était pas habitués.
Lorsqu'il arriva au pied de la montagne, sentant le vent froid qui lui fouettait le visage, il se sentait revivre, la lumière bleue de ses yeux brillait intensément, éclairant le sentier sur lequel il était, ce qui était un peu utile vu la lumière crépusculaire du soleil presque couché. Après quelques secondes de communion avec son élément, Bashar se réveilla brusquement, s'apercevant qu'il avait semé Trysh !
Il se retourna et vit qu'elle n'était plus autour de lui, sans doute avait-il marché trop vite.
*Bah, après tout elle sait où je suis, donc elle me retrouvera*

L'air était un peu frais, lui rappelant les coucher de soleil de son désert natal, lorsque la chaleur de la journée disparaissait au profit de la fraîcheur tombante avec la nuit. Il vit un peu plus loin un petit abri qui était dans l'ombre, et ou de nombreux rochers pouvaient offrir un siège d'un confort un peu spartiate mais tout à fait convenable pour les critères rudes dont était habitué Bashar ! Il alla s'asseoir dans l'ombre, comme à son habitude il avait pris le lieu le plus discret de tous, et son pas léger ne laissant aucune trace dans la neige, il était presque impossible de l'apercevoir si l'on ne savait pas qu'il était là. Afin de trahir sa présence, il accentua un peu la lueur de ses yeux, provoquant un étrange éclairage bleuté dans les alentours qui, s'il n'attirait pas réellement le regard, avait au moins le mérite d'être reconnaissable si l'on inspectait le coin. Le vent rafraîchissant qui tournait autour, au lieu d'avoir sa direction chaotique habituelle, sembla converger vers sa position d'une manière étrange, ne sachant si Bashar a lui-même provoqué ce phénomène où si le vent lui-même ne décidait pas de venir voir l'élémentaliste.
Afin d'aider la jeue fille qu'il avait semé, Bashar lui transmis un message télépathique lui envoyant l'image de la zone où il était depuis son point de vue, ainsi qu'une sorte de trajet approximatif pour y venir. 'autant plus approximatif qu'il l'avait fait en rêvant, mais ceci, songeait-il, devrait suffire pour qu'elle le retrouve.

Puis il reparti dans ses rêverie, écoutant le vent qui contrairement à d'habitude parvenait à faire flotter sa cape autour de lui, bien que son corps resta dissimulé, et faisant flotter ses cheveux, laissant apparaitre ses oreilles pointues. Le vent semblait lui raconter une histoire, l'histoire de ces alpinistes qui avait défié le pic, certains remportant la victoire du sommet, d'autre périssant avant, et d'autres encore, arrivé au sommet mais dont la victoire disparu avec eux lors de leur retour. Il parlait de tout ces êtres avides de conditions extrêmes, venu chercher le froid et l'air appauvri de l'altitude, capable de faire abstraction des contraintes extérieur en se promenant nu dans la neige, mais aussi de tous ces promeneurs, des simples amoureux venus admirer le romantisme du coucher de soleil, aux esprits perturbés venus chercher l'apaisement en ce lieu éloigné !
Tout cela, le vent l'avait vu, et c'est ce que l'on pouvait entendre lorsque l'on savait écouter le vent, simplement en s'asseyant et se laissant aller.

Tryna perdue dans ses pensées en se dirigeant vers le pic, n'avait pas remarqué que Bashar avait pris de la vitesse puis l'avait semée. Lorsqu'au pied du pic, elle se rendit compte que le surveillant n'était plus là, elle sourit de son inatention et s'arrêta ne sachant plus vraiment où aller. Puis elle reçut un message télépathique, elle reconnut immédiatement Bashar et suivit ses indications qu'elle coupla avec ce qu'elle avait déjà vu du pic pour retrouver l'endroit qu'elle avait vu dans le message de l'homme. Elle le retrouva sans difficulté, car arrivé près de l'endroit, elle n'eut qu'à suivre la lueur étrange des yeux du surveillant. Elle s'approcha le plus silencieusement possible du coin sombre où il était, et s'assit sur un rocher un peu à l'abri du vent près de Bashar.

Dés qu'elle fut assise, elle se reperdit dans ses pensées toujours aussi dense. Puis après quelques secondes, la question qu'elle avait posée plu tôt lui revint en tête et se décida à la reposer.

- Vous n'avez pas répondu à ma question de tout à l'heure, mais je souhaite quand même vous la reposer. Ce matin, j'étais sur le pic pour m'entraîner. Est-ce qu'en ouvrant son esprit, on peut capter des pensées ou plutôt des sentiments "lointains", enfin appartenant à des personnes que l'on ne connaît pas et qui ne sont pas à proximité ? De quelle don cela fait partie, de la télépathie ou le vent m'a simplement amené quelquechose qu'il a vu ?

En attendant sa réponse, elle se perdit dans la contemplation des alentours. Le soleil presque couché ne laissait passer plus que quelques faibles rayons, il faisait sombre. La neige les entourait, ce blanc pur semblait les éclairer d'une façon étrange, les entourant d'une blancheur spectrale. Mais ce qui paraissait le plus bizarre dans cet environnement vierge, était les yeux de Bashar qui luisait d'un bleu plutôt clair dans cette soirée déjà bien avancée. Trysh se sentait bien dans cet environnement entouré par le vent frais, ces petits courants la réveillait elle et son esprit. Elle avait l'impression que tout était plus clair à présent... Elle se tourna vers le surveillant en lui souriant, elle attendait toujours sa réponse mais ce n'était plus aussi important qu'auparavant, car elle pensait maintenant à tout ce qu'il lui avait dit et avait même l'impression de trouver des réponse à toutes les questions qu'elle se posait. Elle attendrait pour donner ses réponses, préférant les structurer un peu avant de se perdre dans une incohérance totale.

Bashar était perdu dans ses pensées et bien que son sixième sens lui permit de détecter la présence de Trysh avant même qu'elle n'arrive, il resta immobile à écouter le vent.
Puis lorsqu'elle reposa la question, il laissa un silence planer afin qu'elle aussi puisse entendre le chant du blizzard et ses nombreuses histoires.
Puis il répondit calmement de sa voie totalement inexpressive
"Le vent apporte de nombreuses choses lorsqu'on sait l'écouter ! Et la télépathie n'a guère de limites lorsqu'on la laisse naviguer.
Toutes les magies sont liées, et ce n'est sans doute ni la télépathie ni le vent qui apporte les sentiments des autres lointains, mais bien le mélange des deux !
Le vent, malgré sa grande sagesse et son immense connaissance, ne peut percevoir les pensées . La télépathie, si elle le peut nécessite un télépathe pour la manier et la guider à travers les différents lieux et les nombreux chemin de la vie ! Le télépathe de l'air, s'il sait utiliser le vent, et lui transmettre son don, pourra même percevoir des pensées lointaines ! Mais cela reste difficile, d'autant plus que tout comme l'air n'est pas en nous, la télépathie n'est pas en l'air et arriver à garder vraiment le contrôle de son pouvoir n'est pas aisé. Voila pourquoi bien souvent, on ne perçoit que des pensées vagabondes, des sentiments pris au hasard et autre pensées fortes, sans contrôler réellement où elles sont prises et à qui elles appartiennent !

Mais il est vrai qu'un élémentaliste de l'air, télépathe de surcroît, n'est jamais réellement seul, où qu'il soit !"

Bashar reparti dans son mutisme précédant, écoutant paisiblement le vent. Maintenant que Trysh était arriver, il atténua la lumière de son regard à son aspect bleu sombre "normal", un peu effrayant faisant voir davantage des ombres autour d'eux qu'éclairant réellement. Le soleil presque couché, allait clairement les laissé dans une obscurité profonde et la faible lueur de se regard ne serait d'aucun secours !

Basahr se tourna ensuite vers Trysh et la fixa droit dans les yeux. Son regard était profond, rempli des pensée qu'il transmettait habituellement par télépathie, et bien loin de l'inexpressivité de sa voix qui ajoutait
"J'espère avoir été assez clair et avoir répondu à la question !

Les alentours s'assombrissaient de minutes en minutes, suivant la progression du soleil couchant, on n'y verrait bientôt plus rien, ou presque. Elle s'assit le plus confortablement qu'elle le pouvait, elle se mit en tailleur en gardant un œil sur son voisin mais laissant son esprit vagabonder où bon lui semblait. Elle écouta d'une oreille attentive la réponse de son nouveau "professeur" et acquiesca silencieusement. Le mutisme de Bashar, loin de la mettre mal à l'aise, la soulageait et l'apaisait de manière étrange, elle ne souhaitait pas vraiment parler sans arrêt comme elle en avait l'habitude. Ce soir, elle avait envie d'apprécier le silence les environnant et la caresse du vent sur son visage. Elle sourit en entendant la question, elle ne s'attendait pas vraiment à ce qu'il parle sans questions auxquelles il devait répondre.

- Oui, votre réponse me convient tout à fait. C'était assez l'idée que je m'étais faite en fait. Ca m'avait paru bizarre sur le coup, car c'était la première fois que j'arrivais aussi loin grâce au vent et à la télépathie, c'était la première fois que j'arrivais à associer les deux...

Elle se rendait lentement compte de l'heure tardive qu'il était et se dit qu'elle ferait peut-être mieux d'aller se reposer un peu.. Elle tourna la tête vers Bashar et hésita quelques instants avant de prendre à nouveau la parole à voix basse afin de tenter de ne pas briser ce moment qu'elle trouvait si précieux..

- Je pense qu'il vaudrait mieux que je rentre. Il faut que je me repose un peu pour pouvoir réfléchir à tête reposée demain matin... Vous m'avez offert une assez grande matière à méditer...

Elle lui sourit et se leva lentement, aussi silencieusement qu'elle le pouvait. Elle fit quelques pas, s'arrêta puis se retourna vers le surveillant.

- Vous souhaitez rentrer en même temps que moi ?

Bashar, surpris par la question répondit par télépathie
*Rentrer ? Pourquoi faire ?*
Malgré la brièveté du message il était encore empli de sentiment mélange de surprise et d'humour

Puis il réfléchit un peu et répondit de sa voix toujours aussi froide
J'oubliais que l'on a des cabanon mis à notre disposition et que d'ordinaire les gens aiment se cacher pour dormir ! J'avoue que ce genre de chose ne m'est pas vraiment familière, j'aime à sentir le vent autour de moi lorsqu je dors, et je fait d'être dehors est associé à une idée de liberté davantage que vraiment une contrainte !
Je vais rester ici un peu pour méditer, si cela ne te dérange pas. Je rejoindrai peut-être les cabanon plus tard, si le coeur m'en dit, ou je resterai dan cet abri"
Le terme d'abri était largement exagéré puisqu'il s'agissait d'une simple renflement dans la montagne, face au vent, donc n'offrant aucun atténuation a l'air et très peu étroit pour abriter des intempéries. Mais pourtant Bashar ne semblait pas plaisanter, et resta assis pendant que Trysh s'éloignait, ayant vraiment l'intention de rester quelque temps. L'obscurité semblait s'emparer de lui et la lueur bleuté de ses yeux diminuait semblant se lié à la nuit.
Il regarda Trysh s'éloigner et continua d'écouter le vent et ses histoires passionnantes.

Après sa réponse, elle se retourna et se dirigea vers les cabanons. La jeune fille se réjouissait de retrouver un bon lit chaud et douillet. Elle sourit lorsque Bashar parla, mais ne dit mot. Elle lui fit parvenir un message télépathique lorsqu'elle fut un peu plus loin.

**Merci d'accepter de m'aider !**

C'était un message très bref mais qui suffisait selon elle, car il était empli de ses sentiments profonds qui seraient plus parlants que n'importe quel mot : un sentiment de bohneur d'avoir rencontrer quelqu'un comme elle, de la reconnaissance de lui apprendre des choses et de la faire réfléchir aux conséquences de ce que l'on peut accomplir, de la curiosité et pleins d'autres, plus discret certes mais tout de même présent dans son message. Elle se rendait encore plus compte maintenant de la richesse que la télépathie pouvait apporter dans une conversation...
Elle s'éloignait rapidement, elle pressait le pas, elle avait si hâte de retrouver son cabanon. En quelques secondes, grâce ou peut-être à cause de l'obscurité, elle fut hors de vue du surveillant.

La nuit était déjà bien avancée lorsque Bashar décida de se rediriger vers les cabanon. Après tout, il est sensé être quelqu'un de respectable, et il préférait éviter d'être trouvé à dormir dehors comme cela !
Il se dirigea alors lentement dans la nuit, laissant le vent guider ses pas pour rentrer. Il n'était pas pressé, et le sommeil ne l'atteignait guère et le fait que le vent ne lui fit pas prendre le chemin le plus court ne le dérangea pas du tout.
Seul la lueur de la lune lui permettait de ne pas s'enfoncer dans la foret et de rester sur ce qui semblait être un sentier. Les flocons de neige glissaient sur lui sans s'accrocher à sa cape, évitant ainsi d'amplifier le froid sur le corps de Bashar.
Il arriva dans les cabanons sans que personne ne l'ai remarqué et, non sans avoir éteint toute forme de chauffage et ouvert grand les fenêtre, Bashar s'allongea sur un lit et fini par s'endormir paisiblement, le courant d'air s'engouffrant par la fenêtre semblant veiller sur lui pendant le restant de la nuit !

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