[S.10] Le fumnambule [terminé]

Sujet: [S.10] Le fumnambule [terminé] Dim 7 Oct 2007 - 19:18

Deux arbres séparés par une distance de dix mètres environ, une corde tendue entre les deux à deux mètres du sol. Il est tôt, sans pour autant l'être trop. Le début de la matinée va t'on dire. Ce coin du parc est reculé et rare sont les gens qui y passent. c'est pour cela qu'Alejandro a choisi cette endroit pour s'entraîner. Vêtu de seulement un jean coupé à mi-mollet, de nombreux colliers fait de perles de bois et de dents d'animaux reposant sur son torse produisent un son mat à chacun de ses mouvements, frappant sur sa poitrine à la peau mate. Il est là, un baton tenu entre ses mains, debout sur la corde, concentré. Son visage qui normalement ne connait comme sentiment que la joie se retrouve fermé par la concentration, ces yeux noirs se font plus durs que la pierre et sa bouche ne sourit plus. A peine si on le reconnait. Ses pieds nus avancent petit à petit sur la corde.

Il n'est pas même à mi corde que le voilà qui perd son équilibre, qui rouspète jure et chute en criant. Il ne s'est pas fait mal, certes, mais il est frustré, comme à chaque fois qu'il ne réeussit pas ce qu'il entreprend. Alejandro est loin d'être velléitaire. Il est tenace l'adolescent. le voilà qui se relève et à l'aide des branches basses d'un arbre, se hisse de nouveaux sur le câble en acier, son long bâton entre les dents. Mais cette fois il n'a pas fait un pas qu'il perd de nouveau l'équilibre pour retourner embrasser le gazon. Il peste l'individu, crie sa frustation et sa rage de ne savoir se concentrer suffisamment pour arriver au bout de la corde. Car ce n'est pas la détermination qui lui manque, mais plutôt la concentration.

Luis Miguel ramène ses jambes vers lui et les entoure de ses bras comme à chaque fois qu'il ne se sent pas bien et enfouit sa tête entre ses genoux et son torse.

"Pourquoi je n'y arrive pas?"

C'est presque une plainte, sa voix partant vers les aigus en une question dont il connaît la réponse. Mais que faire quand l'on a pas la concentration suffisante pour cette exercice? L'equilibre ne vient même pas quand il se saisit d'une longe comme les débutants. Et dieu sait qu'il n'est plus débutant, voilà bientôt trois mois qu'il s'entraîne sans relache sur cet exercice. Il rit nerveusement, quelques secondes seulement, et le silence revient. Il relève la tête, se lève et bombe le torse, fixant la corde d'un air désespéré. Il n'y arrivera pas tout seul. Mais il est seul.

Sujet: Re: [S.10] Le fumnambule [terminé] Dim 7 Oct 2007 - 19:58

Alejandro n'est pas très observateur ; il n'est pas seul. A vrai dire, il est même le centre d'intérêt d'un jeune garçon au cheveux bruns clairs depuis déjà dix bonnes minutes, le Hasard ayant guidé ses pas jusqu'au parc. Monsieur Soleil est encore à moitié dissimulé par les arbres qui bordent le parc, comme s'ils gardaient jalousement pour eux la lumière de l'Astre divin. Mais ce n'est plus qu'une question de minutes pour qu'il apparaîsse entièrement aux yeux des Elémentalistes. Mais les Humains se sont lassés de ce spectacle merveilleux bien que quotidien qu'est le lever du Soleil et seul les plus sages trouveront quelques satisfactions à se délecter de cette merveille de la Nature. Mais là n'est pas le principal et l'on pourrait bien écrire plusieurs lignes à décrire ce merveilleux paysage qu'est la lumière rose se reflétant dans les parois de l'E3... Non, reconcentrons-nous sur le courageux fumnambule et le timide garçonnet, seuls touches de vie dans ce tableau enchanteur. Au pied de la corde métallique, l'Elémentaliste de la Terre semble hésiter, hésiter à tenter une nouvelle fois l'expérience, hésiter à prendre de nouveau le risque d'essuyer un cuisant échec. Et il ne se rend pas compte qu'à une dizaine de mètres plus loin, le jeune Keen semble vouloir lui crier « Vas-y ! Qu'est-ce que tu as à perdre ! ». Evidemment, cet appel, Alejandro. ne l'entend pas. Et c'est légèrement à contrecoeur que son observateur décide d'aller à sa rencontre, en traînant les pieds bruyemment pour éviter de le faire sursauter. En raison de la fraîcheur matinale, il porte un polo bleu par dessus un baggy en soie de couleur brune, recouvrant en partie ses baskets blanches aux lacets sans cesse défaits... Croisant intérieurement les doigts que le jeune fumnambule se souvienne de lui, il arrive timidement à ses pieds et, se baissant à sa hauteur, souffle doucement avec un sourire :

« Ca va ? »

Sujet: Re: [S.10] Le fumnambule [terminé] Ven 12 Oct 2007 - 0:11

Une voix surgit dans son dos et le fait sursauter. Une voix timide qu'il a déjà entendue. Ah oui, le jeune gars qui l'a reçut alors qu'il arrivait tout frais à cette école. Il se retrouve, le regard noir du fait qu'on l'ai prit dans cet instant de faiblesse absolue.

"Si ça allait, je tirerai pas cette tronche."

Une tronche de trois mètres qui respirait la noir colère à plein nez. Pas moyen d'en tirer autre chose pour l'instant. Il saisit la corde à deux mains et la secoue dans sa rage. Stupide geste qui ne fait que lui écorcher les mains. Il rumine, piaffe le jeune taureau. La corde est l'objet de sa frustration. Elle lui échappe, il n'arrive pas à lui imposer sa volonté. Est il nul au point de ne pas savoir marcher en ligne droite ? Enfin Alejandro lâche la corde, ses mains le faisant souffrir. il y a sûrement un truc pour pouvoir surmonter l'épreuve devant lui ! Mais quoi? Il soupire, résolu à demander de l'aide. Et cela tombe sur l'individu brun. Hop, volte face, rapide. Un peu trop tiens. Il se prend les pieds dans son pantalon et tombe. C'est comique. Mais pas pour lui. Luis Miguel est épuisé, usé de s'acharner ainsi.

"Ris et je t'envoie dire bonjour aux anges."

Une parole dite avec tant de sérieux et d'animosité que c'est sûr, personne ne rira. Encore une fois Alejandro fait preuve de sa mauvaise humeur légendaire quand il s'agit de lui même. Car si l'adolescent aime se moquer, qu'on se moque de lui lui est insupportable. Alejandro se relève, piteux, jette un regard vers la corde et de nouveau plante son regard noir dans les yeux clairs du damoiseau en face de lui.

"T'as une idée de comment on fait?"

D'un mouvement de tête il désigne la corde, triomphante, tendue entre les deux arbres, narguant le mexicain qui, si le câble avait un cou, cela ferait longtemps qu'il l'aurait étranglé. Mais qu'importe, Alejandro en a par dessus la tête et commence à renoncer, petit à petit, à l'idée qu'un jour il y arrivera. L'adolescent est velléitaire, et c'est là sûrement sa plus grande faute, mais l'on ne se refait pas.

[trop fatigué pour me relire et étoffer, excuse n_n']

Sujet: Re: [S.10] Le fumnambule [terminé] Lun 15 Oct 2007 - 18:59

Après avoir lancé une remarque cinglante au garçonnet, Alejandro détourna le regard, ne s'aperçevant pas que, l'espace d'une seconde, les yeux de Keen se mirent à briller d'une lueur hostile. Cette brusque animosité lui avait rappelé sa brouille avec le père de l'étudiant de la Terre et un inexorable sentiment de haine avait jailli dans le coeur de l'Elémentaliste ; sentiment qui s'éteignit rapidement, un sourire se redessinant sur son visage enfantin. Alejandro, qui n'avait rien vu, lui demanda alors si il savait comment s'y prendre...

« Et bien... » commenca le garçon.

Il se leva et fit face à un des arbres qui avaient soutenu la corde. En effet, il avait bel et bien lu dans quelques livres de physique deux-trois thèses sur la gravité, la constante... enfin bref, l'équilibre, bien que ces exposés ne lui aient pas plu outres mesures... Il avait sa propre idée sur le sujet ; allez savoir si il a raison. Mais bon, tant pis, Alejandro suivra son conseil s'il le désire... Keen chercha des yeux n'importe quel objet qui aurait pu lui servir d'exemple et il jeta rapidement son dévolu sur un petit bout de bois, d'une largeur à peine plus grande que l'auriculaire, délaissé par son écorce protectrice. Il le ramassa et s'assit en face de l'étudiant qui n'avait pas bougé. Son professeur d'infortune tendit paume vers le ciel son index et son majeur et y plaça le bâton par une des extrémités, bâton qui retomba instentanément mollement au sol.

« Il est clair que si l'on ne fait rien, on ne peut pas faire tenir en équilibre ce bout de bois. Alors on fait ça. »

Il refit le même manège mais, une fois l'outil en position, fit des gestes d'avant en arrière afin de le stabiliser lorsqu'il se penchait dangereusement d'un côté. Et après plusieurs secondes de démonstration, il arrêta son mouvement, relaissant chuter le bâton. Keen se retourna vers Alejandro et résuma :

« En clair, ton problème - de mon point de vue -, c'est que lorsque tu commence à sentir que tu perds ton équilibre, tu t'arrêtes afin de te stabiliser. Bah c'est pas la meilleure solution. Je pense que tu devrais continuer à avancer tout en jouant des mains afin de ne pas tomber... voilà... »

Il se mit à rougir et laissa son regard retomber au sol, laissant libre choix à l'élève de mettre ses conseils, si cela lui chante, à éxécution.

Sujet: Re: [S.10] Le fumnambule [terminé] Ven 19 Oct 2007 - 20:16

Alejandro s'approcha du jeunot et écouta avec le plus d'attention qu'il pouvait ses eplications. Oui oui, attentivement, même si il finit par courir après un papillon et s'éloigner de l'adolescent. Toutefois, il n'avait rien perdu des explications du jeune homme et lorsque l'objet de sa distraction se fut enfuit, il remit toute son attention sur la corde.

"Donc, je dois ne pas arrêter de bouger."

Ce ne serait pas difficile. Vous l'avez déjà vu ne pas bouger, cet affreux garnement? Toujours à grimper aux rideaux, faire des pirouettes, ramper, marcher sur les mains, s'égosiller... Mais bon, sur une corde, ce sera plus difficile, certes. Alejandro claqua dans ses mains pour se donner du courage puis s'en alla escalader l'arbre pour se retrouver juché sur la corde. Un instant il se concentra, puis partit. Un pas, deux pas, trois pas. Il pousse une exclamation de joie stridente puis continue. Pour lui c'est déjà un progrès de faire trois pas... Puis il commence à vasciller vers le milieu de la corde, mais continue d'avancer comme l'a dit le jeune homme qui lui sers de professeur de fortune. Six pas de plus, mais finalement, il tombe.
Toutefois il est heureux, content de lui. Ca marche le truc de l'autre individu. Toujours allongé par terre, il brandit le V de la victoire de ses doigts, le bras en l'air.

"Yéééé ! Victoâââr..."

Il se redresse pour se retrouveren position assise dans l'herbe. L'air béat qu'il affiche en dit long sur son état d'esprit. Il se sent victorieux.

"Merci euh... c'est quoi ton prénom?"

Eh bien enfin la question. Oui, la politesse n'est pas son fort, et si il demande le prénom du jeune brun, c'est par pure curiosité. Il le croisesouvent, dans les couloirs, dehors... c'est lui qui l'avait acceuilli aussi. Alejandro avait un vague souvenir de présentation au cours de son père, mais c'était très vague. esperon cette fois qu'il fasse un effort de mémoire !

[Ouf ma concordance des temps en ce moment est pi-to-yable.]

Sujet: Re: [S.10] Le fumnambule [terminé] Sam 20 Oct 2007 - 20:39

Alejandro conclut les explications de son professeur et se remit en position. Un pas, deux pas, trois pas, il vacille mais continue, quatre pas, cinq pas, chute. Mais pourtant ce dénouement décevant n'a pas ce goût amer qu'auparavant ; non, il a même en lui un parfum de victoire, victoire qui se lit sur le visage de l'élève qui sourit joyeusement, fier de ses prouesses. Il se tourne alors vers le garçon et, toujours avec un sourire béhat figé sur ses lèvres, le remercie avant de lui demander son prénom. Normal, ils ne s'étaient parlés qu'une fois il y a quelques semaines... et pourtant... cet oubli vexe légèrement le garçon qui sourit toujours, de bonne grâce, en soufflant un mensonge :

« William. Je m'appelle William. »

Simple curiosité, juste pour voir jusqu'où ira la nonchalence de l'élève. Un masque souriant par-dessus une expression figée, des yeux vifs et rieurs par-dessus des sourcils froncés... Oui, Keen cache bien son jeu. Enfin bref, le menteur détourne le sujet en posant une nouvelle question :

« Tu t'entraînes depuis lontemps ? »

Sujet: Re: [S.10] Le fumnambule [terminé] Sam 20 Oct 2007 - 23:11

Toujours assis dans l'herbe, avec un air de bienséance débile, Alejandro écouta sans sourciller. William... Keen aurait mieux fait de choisir un autre prénom.

" Ca sonne comme dans "Sauvez Willy". "

Wah la culture. Cela se voit que l'adolescent ne pousse pas loin. Toutefois un doute persiste. Il pensait que son prénom était plus court... Une seule syllabe. Mais le doute n'encombra pas bien vite son esprit, et le voilà partit avec l'adolescent sur un autre sujet. rien que d'en parler, cela le fatiguait. Il fit mine d'être mort, la langue pendante et les yeux blancs avant de répondre, de sa voix rauque et eraillée.

"Si pour toi vingt minutes c'est beaucoup, alors oui..."

Pour Alejandro, c'était déjà beaucoup. Car malgré le fait qu'il possède des muscles d'acier, il ne s'entrainait guère souvent, préférant de loin la paresse et l'oisiveté. Surement le fait de bouger tout le temps qui lui permettait de garder une si belle silhouette, élancée et fine. Incapable de tenir en place, l'adolescent saute sur ses pieds, fait quelques cercles avec ses bras regardant à droite et à guauche, sans se soucier trop du dénommé William qui lui faisait face...

"Mais de toute je sais pas m'entraîner tout seul, donc ca sers à rien ce que je fais."

Oui, à ces yeux cela ne servait strictement à rien. Si au moins cela avait été un exercice d'équilibre au bord d'un toit, peut être que cela lui aurait plus plut, mais ce n'était pas le cas. Luis Miguel fit craquer sa nuque et essuya son front avec son bras. La conversation sonnait creux, donc il essaya de la meubler.

"Normalement je m'entraine avec mon papa, mais il est trop occuppé."

"Papa". A vce mot son visage s'illumina puis devint terne juste après. Il trouvait cela injuste d'être venu jusqu'ici pour son père et que celui ci ne fasse même pas gaffe à lui. Encore avant hier, Mendeleïev lui avait sortit qu'il était à présent trop grand pour qu'il ait autant besoin de lui... Pourtant, Alejandro avait arrêté de grandir dans l'âme il y a un bon bout de temps. Mais son père adoptif ne s'était même pas apperçut que parfois, le jeune homme enfantin remuait ciel et terre quand il perdait sa peluche favorite. Et un enfant à besoin de son père, non ?

Sujet: Re: [S.10] Le fumnambule [terminé] Sam 20 Oct 2007 - 23:30

Apparemment, Alejandro ne vit que du feu au subterfuge du garçon. Il lança une boutade et avoua qu'il s'entraînait seulement depuis vingt minutes. Après cela il se leva et fit quelques gestes d'échauffements tout en avouant qu'il ne savait pas s'exercer seul. Mouais, un gros paresseux aux yeux du garçon qui commencait à porter la petite famille Alejandro-Mendeleïev de moins en moins bien dans son coeur. Et quand on parle du loup... Le Mexicain expliqua qu'il devrait normalement s'entraîner avec son père... De mauvaise langue, Keen siffla :

« Parlons-en de ton père. Je ne peux plus le voir en photo, celui-là. Il est trop passif, c'est pas un bon professeur. Il est trop sûr de lui et ne prend pas son travail au sérieux. »

Il se rendit soudain compte de son impolitesse et, légèrement gêné, quitta sa position à genoux pour s'installer en tailleur, après quoi il rattrapa son coup en soufflant d'une voix plus douce :

« Tu ne crois pas beaucoup en toi mais je suis sûr que tu as énormément plus de potentiel que lui. »

Il soupira et se bascula d'avant en arrière. Sa petite guéguére avec son professeur de stratégie datait déjà de deux semaines et bien qu'il avait avoué ne pas en vouloir à l'Elfe, il nourrissait toujours en lui un sentiment d'hostilité. Quant à l'intendante... bah, il ne l'avait pas revu depuis cette soirée-là justement. Et bien qu'elle avait versé des larmes, on ne saurait dire si elle avait vraiment accepté ses excuses... Ah là là, quelle soirée !

Le garçon cessa son geste. Rien que de penser à cet évènement l'avait passablement énervé et il désirait passer ses nerfs sur quelque chose. Son regard se posa alors sur l'Elémentaliste à la crête brune, trop occupé à s'échauffer. Autant faire d'une pierre deux coups... Keen... pardon, William se leva et toisa Alejandro en proposant :

« Ca te dit un petit duel ? Pas un vrai combat, on pourrait ménager nos coups... ça pourrait te servir d'entraînement si tu le désires... et puis je ne suis pas si nul que ça. »

Et c'était vrai ; le garçon avait beaucoup progressé pendant les vacances et savait désormais utiliser son Elément comme n'importe quel étudiant.

Sujet: Re: [S.10] Le fumnambule [terminé] Dim 21 Oct 2007 - 19:07

Tiens, le William commença à echauffer les oreilles d'Alejandro. Certes Alejandro était un paresseux doublé d'un morfale à temps complet, mais il était loin d'être passif et de laisser couler comme bien du monde. Non, il était d'une impulsivité rare qui faisait que ses poings allaient bien plus vite que sa langue, et que les ennuis arrivaient très vite avec lui. Un instant il continua de s'échauffer, non plus pour continuer à s'entraîner, mais pour foutre une bonne raclée au jeune homme en face de lui... Son regard noir était encore plus sombre que d'habitude, sous ses sourcils froncés, et son visage crispé lui donnait facilement plusieurs années de plus que ce qu'il n'avait vraiment.
William proposa un combat. Voilà l'opportunité qu'Alejandro voulait saisir. Si il se défendait en disant que Keen lui avait proposé un combat, les bleus qu'il risque de lui donner passeront facilement auprès des autorités. Espère t-il.

"Pas de blème !"

Il n'attendra même pas que Keen se mette en position de combat. Une poussée sur le sol et il s'élance, tel un tigre, quasiment au ras du sol. Son manque de méthode est compensé par sa rapidité fulgurante et sa puissance d'adolescent en pleine forme. Qui pourrait penser que ce jeune homme, aux muscles rachitiques et qui passe son temps à faire des crétineries pouvait se montrer aussi vivace? Mais le sujet de son père était quelque chose à ne pas toucher. certes, ce n'était pas l'amour entre les deux êtres. Tout d'abord, il prend possession de l'ombre de Keen pour qu'il ne s'échappe pas, ou ne lui porte pas de coup. Mesquin? Oui, mais dans un combat tout est permit. Et vlan, le poing d'Alejandro heurte dûrement la joue de l'autre garçon. L'emprise sur l'ombre du dénommé faussement Willima se défait au même instant, puis plus rien. Luis Miguel était parti sur un coup de sang, sans trop faire attention à ce qu'il faisait. la manipulation des ombres lui coûte beaucoup, et déjà il a du mal à respirer. Mais cela ne l'empêche pas de parler à toute allure.

"Le métier de Grichka, c'est pas professeur. Au moins, il a le bénéfice d'être nouveau en enseignement. Tu ferais peut être mieux, toi? Et qu'es t'en sais de mon potentiel, hein? Qu'es t'en sais que je suis meilleur que lui ?"

Le voilà qui s'était mit à crier. Oui, qu'est ce que l'adolescent en savait, hein? Et surtout, quand on remarquait pourquoi Mendeleïev se désinterressait de l'entraînement d'Alejandro, on comprenait bien que les paroles de William étaient fausses. Si Mendeleïev avait baissé les bras, c'est bien parce que Luis Miguel n'avait aucun talent réel dans le combat. La faiblesse qui l'avait accablé lors de sa jeunesse, empêchant ses muscles de se dévellopper correctement l'empêchait de combattre avec brio à présent. Et surtout, quel manque de concentration avait-il... Oui, c'est sûr, son physique laissait voir quelqu'un qui savait se battre et qui était endurcit, mais face à son père, l'adolescent ne tenait guère longtemps. Mais pourtant, ils s'aimaient. Et l'enfant n'acceptait pas que l'on dise du mal de son père.
L'adolescent se cacha le visage de ses mains. Mais dans quel coup foireux s'était il encore engagé? Il n'avait utilisé son pouvoir secondaire à peine une seconde, et le voilà qui n'en pouvait plus. Etait il vraiment incapable de se battre en utilisant ses pouvoirs? Encore quand il n'utilisait que les poings, s'était presque parfait, mais avec ses pouvoirs, c'était une catastrophe.

"J'ai aucun talent, moi."

Cela lui avait echappé. Complètement. Il avait parlé tout doucement, sa voix faisant un creshendo de tristesse. Mais oui, il n'en avait pas, de potentiel. En tout cas le pensait il. Alejandro donna un coup de pied dans le gazon, faisant voler une meute de terre, avant de braquer de nouveau son regard sur Keen. Il était pas content, cela se voyait nettement.

Sujet: Re: [S.10] Le fumnambule [terminé] Dim 21 Oct 2007 - 22:13

La première chose qui vint à l'esprit de Keen lorsqu'il vit la silhouette d'Alejandro disparaître devant ses yeux fut de penser que sa proposition était acceptée. La deuxième chose : aïe ! Sous l'impact, le garçon fut jeté au sol, glissant sur plusieurs mètres. Sa mâchoire avait fait un bruit sinistre sous le coup mais il s'en fichait ; comment un Elémentaliste avait fait pour se mouvoir à une telle vitesse ? Même lors du combat de Mendeleïev et de Rin, le garçon parvenait à distinguer les combattants durant la lutte. Pas Alejandro. Il semblait s'être volatilisé pour apparaître aux côtés du garçon en l'espace d'une seconde. Par quel miracle ? Alejandro prit la parole. Grichka ? Nom typique elfique. Sans doute le pseudonyme du professeur de stratégie... L'Elémentaliste de la Terre semblait désormais être la proie de la rage ; enchaînant pic sur pic, semblant vouloir frapper n'importe quoi, n'importe qui. Visiblement, Keen avait touché un point sensible... L'étudiant se releva avec difficultés. Toujours sous le coup de la surprise, il cherchait encore désespéremment quel était le fameux pouvoir du jeune punk. Et sa joue qui le fesait souffrir ! Il porta la main à sa mâchoire et articula difficilement :

« Quel enthousiasme... ! »

La partie s'annoncait corsée. Désormais, Alejandro semblait être prêt à utiliser toutes ses forces dans ce combat. Qu'à cela ne tienne. Keen n'est peut-être pas très fort, mais il risquait de mettre des bâtons dans les roues du fugueux Elémentaliste. Le garçon retira doucement sa main de sa joue. La douleur avait fui face à la magie curative du jeune étudiant. Keen banda ses muscles. Désolé Alejandro, ce n'est pas gagné d'avance. Le garçon sonda les alentours. Le parc est bien trop grand pour espérer la moindre fuite ; de plus Alejandro est dans son Elément avec les arbres et le sol... sans compter ce mystérieux pouvoir secondaire. Les seules armes de Keen sont la rosée matinale et l'humidité de l'air... il ne tiendra pas lontemps ; il doit frapper vite et fort. Mais pas maintenant. Il doit d'abord savoir quel est ce pouvoir que détient Alejandro. Et lorsqu'il aura saisit l'astuce, il pourra facilement parer son adversaire...

Rapidement, le garçon fit un large mouvement du bras, partant du sol vers le ciel, entraînant dans son sillage de nombreuses gouttes de rosées et, comme un bourreau annonçant la chute de la guillotine, ordonna aux nombreuses perles tranchantes de se ruer sur l'ennemi. Seconde offençive. Cela ne le ralentira pas lontemps mais juste assez pour permettre au garçon de se déplacer. Juste derrière ses traits acérés, Keen se rua son adversaire qui allait devoir parer à la fois la rosée devenue flèches et l'Elémentaliste... ou utiliser son pouvoir...

[ Edit > Gomen', en nous relisant je vois que je respecte presque pas tes textes... =/ ]

Sujet: Re: [S.10] Le fumnambule [terminé] Ven 26 Oct 2007 - 20:42

La réponse de William sonna comme un accord de bataille. L’on ne reconnaissait plus le timide jeune homme qu’Alejandro avait croisé à son arrivée dans l’école. L’individu présent était sur de lui et presque arrogant dans ces gestes et paroles. Mais Luis Miguel n’en avait que faire de son attitude, ce n’est pas cette attitude désinvolte à son adresse qui l’obsédait, mais le fait que son père avait été insulté, et ce combat, il ne le faisait non pas pour lui, mais bien pour son père. Il se devait de le gagner, comme réparation envers une famille à laquelle il n’appartenait pas vraiment.

William s’élança, dévoilant ainsi son élément. Alejandro eut tout juste le temps de s’écarter assez pour ne pas prendre l’attaque de plein fouet, et se mit à invoquer une parade. Il n’eut pas besoin de faire un geste, de dire quoi que ce soit qu’un rempart de terre s’éleva entre les deux adversaires comme un bouclier contre lequel les milles lances aqueuses de l’élémentaliste de l’eau s’écrasèrent sans en parvenir à bout. Juste après l’impact, le mur s’effondra laissant apparaître Alejandro qui avait reculé de quelques mètres à nouveau, pour rétablir la distance dont il avait besoin pour bien attaquer.

Patiemment, l’adolescent crêté attendit que son adversaire arrive vers lui pour refaire valoir sa stratégie, efficace mes coûteuse. Son visage était à présent neutre, son regard d’un vide mortuaire, ses gestes mécaniques. L’enchaînement semble avoir été répété maintes et maintes fois, tant il est maîtrisé jusqu’au millimètre près, en laissant rien au hasard. Il balance le poids de son corps de sorte à pencher sur le côté. Ses pieds quittent le sol, et son seul appui se trouve à présent être une main. A l’aide de sa force, il balance ses pieds en l’air, créant ainsi un arc de cercle parfait, son talon sifflant dans l’air, comme un cri d’un oiseau de proie. Un de ses pieds arrive vers la joue de William tandis que l’autre, en retrait, suit de près, pour créer un double impact sur le visage de combattant, risquant ainsi de lui briser l’arcade sourcilière. Mais ne vous inquiétez pas, le but d’Alejandro n’est pas de le défigurer à vie, aussi contrôle t-il juste assez sa force pour ne faire apparaître qu’un bleu sur la tempe du jeune homme, se contentant de l’envoyer valdinguer à quelques mètres…

Qu’il ne pense pas éviter. Alejandro de nouveau a loqué son ombre, et William est à présent pétrifié. Mais rien ne dit que, comme certains l’on déjà fait, il ne brise l’emprise de Luis Miguel et évite le coup. Ce qui serait fatal au jeune mexicain, car sans le contrôle des ombres, ses attaques sont brisées pour la plupart…

Sujet: Re: [S.10] Le fumnambule [terminé] Ven 26 Oct 2007 - 21:24

Un écran de terre se forma entre les deux combattants, brisant les attaques aquatiques de Keen qui ralentit l'allure, se doutant qu'Alejandro avait profité de cette parade afin de mettre une distance de sécurité entre eux. Pourtant, lorsque le mur s'affaissa, le garçon blêmit en se rendant compte que son adversaire était beaucoup plus proche qu'il ne l'avait imaginé. Ses yeux brillaient d'une lueur mauvaise et ce n'est qu'à ce moment précis seulement qu'il se rendit compte qu'il avait peut-être fait une erreur. Le jeune punk fit un mouvement brusque et Keen s'apprêta à reculer afin d'éviter la prochaine attaque... lorsqu'il se sentit soudain figé par une force inconnue... terrifié, il lanca de tous côtés des regards paniqués, cherchant d'où pouvait venir cette paralysie soudaine mais le pied bien placé d'Alejandro vint heurter son visage, au-dessus de son oeil. L'entité mystérieuse disparut subitement et de nouveau, le garçon fut jeté trois mètres plus loin. L'offencive de son rival avait été extrêmement bien calculée et réalisée, le coup rapide, l'impact violent. Et pourtant... pourquoi, lorsque Keen se releva, un sourire discret barrait son visage ? Son aversaire était malin, bien plus qu'il n'en avait l'air... malgré ça, il venait à nouveau d'utiliser son pouvoir secondaire... et ça ce n'était vraiment pas très futé. Laissez seulement le temps au garçon d'analyser les points forts de l'étudiant qui lui fait face et alors il pourra parer plus facilement les attaques. Et ça, Alejandro ne le sait pas, puisqu'il utilise son pouvoir sans pudeur. Keen semble en position de faiblesse mais ce n'est qu'une question de secondes avant que la situation ne change... continue Alejandro, défoule-toi, ne te retiens pas comme tu viens de le faire...

Une deuxième fois, Keen se précipita sur le jeune homme. Cette fois-çi, il devra jouer plus fin car son adversaire ne semble pas si faible... Hop ! Arrivé à un mètre, il fit un bond de côté en laissant à la place où il était une silhouette aqueuse qui brandit son poing pourtant bien solide vers l'assaillant. Quant au vrai Elémentaliste, il s'accroupit sur une jambe et de l'autre, fit un large geste circulaire, destiné à faire tomber Alejandro... Seconde offencive.

Sujet: Re: [S.10] Le fumnambule [terminé] Mer 31 Oct 2007 - 13:36

William vole, comme avait prévu Alejandro, mais se remet plus vite sur pied que le mexicain ne l’aurait cru. Comme si avec l’assurance qu’il a gagné, il a aussi gagné de la force… Mais l’étonnement n’ira pas jusqu’à déstabiliser Alejandro qui se remet sur ses deux pieds et attends l’élémentaliste de l’eau, qui fonce droit sur lui. Si droit que Luis Miguel en louche, mais la situation ne permet pas d’en rire. Voilà, l’adversaire n’est plus qu’à environ deux mètres. Alejandro se prépare, attends l’attaque pour pouvoir la parer et y répondre. Mais le voilà qui dévie, laissant derrière lui un clone aqueux…

L’eau qui ne devrait adopter aucune forme en adopte une sous le pouvoir du mage d’eau. La situation dérape pour l’enfant de la terre, mais sa mère le protège. Il n’a pas besoin de dire quoi que ce soit, de faire ne serais ce qu’un geste qu’un mur de terre se dresse entre lui et le clone, englobe le clone, l’enserre et le fait redevenir eau, puis la terre s’écroule, devenue boue avec le contact du liquide. Mais il reste toujours l’autre antagoniste qui, par l’arrière, lui coupe les jambes. Un cri étouffé sous la surprise et le mal qu’il subit, puis, ses réflexes inhumains rentrent en jeux, toujours quand il se sent en danger. Une souplesse arrière, il retombe sur ses mains et s’éloigne ainsi, retombe sur ses quatre pattes.

La terre s’élève autour de lui, formant une boite qui l’enferme, puis le tout s’écroule, sans bruit. Pourtant la silhouette d’Alejandro ne réaparait pas entre les irrégularités du sol. Plus rien ne bouge, il n’y a plus de bruit. Puis deux mains terreuses surgissent derrière William, sans bruit, se saisissent de ses chevilles et li tirent dans la terre, devenue meule. En dessous de la terre se trouve une galerie, dans laquelle règnent la chaleur et la nuit. Le monde chtonien. Pas une lumière ne filtre dans cette galerie, qui a à peine à un mètre sous le sol atteint une température considérable. Les mains lâchent les chevilles de William, puis le plafond s’écroule. Seule l’adolescent châtain sera prit au piège.

La terre se dégage d’autour Alejandro le laissant apparaître à la lumière alors que la terre continue d’écraser l’élémentaliste de l’eau. Luis Miguel tousse, cela lui a aussi coûté, crache par terre et reprend son souffle, tout en restant aux aguets. Si William reste sous terre pendant un moment, sans en sortir, il a gagné. Sinon, ne vous inquiétez pas, le mexicain n’est pas stupide, il ira le rechercher, sa haine ne va pas jusqu’à vouloir exterminer l’autre attaquant. Mais pour l’instant il ne peut qu’attendre, cherchant dans le silence le moindre bruit qui signalerait que son concurrent arrive à s’extirper du tombeau qu’il lui a si gentiment offert.

Sujet: Re: [S.10] Le fumnambule [terminé] Mer 31 Oct 2007 - 16:31

La silhouette aqueuse vola en éclat face à la force élémentale d'Alejandro qui ne put esquiver la seconde attaque de son assaillant. Malgré ça, il se remit rapidement sur pied grâce à quelques pirouettes et projeta un nouvel écran terrestre qui s'effondra quelques secondes après sur un néant total ; il avait disparu. Keen se rendit soudain compte qu'Alejandro n'était plus que Terre. Paniqué, il tenta de faire un geste en avant mais une main sortie du sol aggripa violemment ses chevilles ; à peine eut-il poussé un petit cri de surprise qu'une force phénoménale l'attira vers le sol qui devint meuble l'espace d'un seconde, une seule seconde qui suffit à Alejandro d'entraîner sa proie dans les entrailles de la Terre. Le prédateur lâcha la cheville puis sembla disparaître, laissant quelques secondes de répit au garçon qui lui permit de constater qu'il avait été traîné dans une galerie - il n'y avait pas de lumière mais la consistance du sol et du mur l'aidèrent à arriver à cette conclusion. Aucun son, aucune luminosité n'arrivait jusqu'ici et Keen commenca alors à paniquer. Et ce n'était que le début. Sous l'influence mentale d'Alejandro, la galerie s'effondra dans un vacarme assourdissant, chutant sous forme d'une boue mortelle et Keen fut rapidement entravé sous le poids du terrible liquide. Désormais, le moindre mouvement lui coûtait terriblement d'efforts et il se résigna à rester immobile. Aussi aveugle qu'une taupe, il dut seulement se fier à son ouïe et malheureusement, il n'entendit rien. Il était à un mètre en dessous du niveau zéro, son pouvoir lui était complètement inutile, il ne pouvait pas crier car la boue lui rentrer dans la bouche à chaque fois qu'il l'ouvrait. Il était à la merci de son adversaire. Viendrait-il l'aider ? Ou toujours vexé par les durs mots du garçon sur père, allait-il le laisser rendre son dernier souffle ici ? il était dans une bien mauvaise situation, sa vie ne tenant qu'à un fil - quelle ironie pour quelqu'un qui vient d'apprendre à son adversaire comment tenir sur un câble. Les larmes montent aux yeux du garçon, furieux contre Alejandro, furieux contre sa propre faiblesse. Oui, il était faible, et extrèmement arrogant. Il avait été victime de son arrogance, une fois de plus. Et il en payait les conséquences. C'est fou ce qui peut nous venir à l'esprit lorsqu'on est sous-terre. Des tas de choses, bien étranges. Par exemple, qui viendra nous chercher ? S'apercevra-t'on même de notre présence ? Nous pleurera-t'on ? On pense aussi à tous ceux qu'on aime. Sa famille, ses amis... toutes les choses qu'on a vu ou qu'on aimerait revoir.

Résigné, Keen se roula lentement en boule, ne savant même pas si son assaillant l'aiderait.

Sujet: Re: [S.10] Le fumnambule [terminé] Jeu 1 Nov 2007 - 22:48

Les secondes s’écoulent, longues et terrifiantes. Alejandro les compte, une par une. Elles lui paraissent sans fin, éternelles et désespérantes. Il perd patience alors que pas même une minute ne s’est écoulée. Alejandro réclame donc que la terre rende William à la lumière de la surface, ce qu’elle fait, obéissant à son maître. Des monticules de terre montent et descendent pour faire remonter l’élémentaliste de l’eau. Le visage de la lettre pyrique apparaît enfin, maculé de boue, aussi sale qu’Alejandro ne l’est. Couvert de boue, des pieds à la tête.

Luis Miguel s’en approche, trébuchant du fait de sa faiblesse physique et alors que son adversaire est revenu tout entier à la surface, il s’asseoit sur lui, empêchant au jeune homme de bouger les bras ou de même se lever, attendant que l’autre ouvre ses yeux pour le regarder droit dans le blanc de son regard. Puis se visage rendu livide par l’asphyxie que le monde souterrain avait provoqué chez cet être humain lui rappela quelque chose. Un nom, monosyllabique.

« Keen. » Une pause dû à son souffle, de plus en plus court. « Apprends à ne jamais critiquer ceux que tu ne connais pas. »

Le sourire d’Alejandro se fait narquois. Il a gagné sur toute la ligne. Ou du moins est-ce son avis. Pourtant le mexicain tire une bien triste figure. Ses traits sont tirés, ses yeux ne cessent de cligner pour tenter de rester ouverts, son souffle se fait de plus en plus court. Il tousse, suffoque, s’agite douloureusement sous sa toux inopportune. Son sourire s’efface pour laisser place à un froncement de sourcil contrarié. Puis arrive ce que redoutait Alejandro. Le noir total. Une absence. L’adolescent à la peau basanée tombe sur le côté, à demi inconscient. Alejandro a encore trop forcé sur son physique et le voilà donc à terre. Chaque chose à un prix, et chez lui, le prix de la manipulation des ombres est exorbitant.

Sujet: Re: [S.10] Le fumnambule [terminé] Ven 2 Nov 2007 - 13:18

Après quelques secondes atroces qui semblèrent durer plusieurs heures pour le jeune Keen, le garçon se sentit lentement soulevé, comme lorsqu'on lève un chat par la peau du cou. Il quitta sa position en boule pour laisser ses mains pendrent le long de la remontée. La lumière se fit violente lorsqu'il arriva à la surface et il ferma les yeux en constatant que le jour s'était enfin levé. Ses vêtements, sa peau avaient pris une teinte ocre. Il tentait de respirer à grandes gorgées afin de reprendre ses esprits lorsqu'il sentit un poids s'étaler sur lui, bloquant bras et jambes au passage. Lentement, ses paupières s'ouvrent. Il ne pleure pas mes ses yeux sont rouges, son teint, lui, blafard. Encore une fois, il est en position de faiblesse mais la présence de son adversaire le rassure outre mesure. Sa victoire ne semble pas l'enthousiasmer et il peine à rester debout. Pourtant, il semble lâcher, presque dans un râle, le véritable prénom de William. Keen en a le souffle coupé. Pas parce que son adversaire est assis sur lui mais parce qu'il s'en ait souvenu. L'hostilité dans le regard de l'Elémentaliste de l'Eau semble se radoucir. Lorsqu'Alejandro chuta lentement, comme une feuille morte. Paniqué, le garçon pousse difficilement son adversaire afin de mieux se redresser. Il se mit à genoux et tira l'adolescent sur le dos. Son teint normalement mat semble plutôt pâle mais ses yeux restent ouverts. Jouait-il la comédie afin de se moquer du garçon ou était-il vraiment mal en point ? Keen ne savait plus trop quoi faire ; son excursion dans les profondeurs terrestres l'avait vidé de son énergie et il n'avait ni la force d'utiliser son pouvoir curatif, ni de le traîner vers l'E3 où quelqu'un l'aiderait sans doute. Toute sa colère s'était muée en une peur incontrôlable. Il n'éprouvait plus pour l'étudiant une rage à toute épreuve mais une grande panique. Il ne savait pas même si il était simplement tombé dans les pommes ou s'il mourrait lentement. Il s'entendit souffler d'une voix chevrottante :

Je m'excuse, je suis désolé, je n'aurais pas dû vous juger ! S'il-te-plaît, réponds-moi !

Même une baffe lui aurait fait plaisir. Mais pourtant, Alejandro ne semblait même pas avoir la force de se payer ce luxe. Alors, il se résigna à utiliser son pouvoir. Il saisit le bras inerte de l'inconscient et le serra presque violemment. Puis, fermant les yeux afin de mieux se concentrer, il tenta de puiser dans ses réserves d'énergie, énergie qu'il modela en soins. Pas grand-chose, à peine de quoi refermer une plaie. Mais chez Alejandro, la blessure venait de l'intérieur. Rapidement, le garçon sentit la fatigue l'envahir mais il ne lâcha pas le bras de l'étudiant, il le serra plus même. Comme si ce simple geste parviendrait à le réveiller. Mais il n'y a qu'une infime chance pour qu'il revienne sur terre, du moins, grâce au pouvoir de son rival...

Sujet: Re: [S.10] Le fumnambule [terminé] Lun 5 Nov 2007 - 14:36

Alejandro n'entendait presque rien, ne voyait rien. Pourtant il se sentait bien. Il sombrait, doucement, et n'essayait pas de se rattrapper. c'était tellement agréable. Il n'avait aucune emprise sur son corps, sur sa vitalité qui s'écoulait. Il laissait faire la fatigue, il laissait ses muscles se détendre et ses sens se dérober. Il laissait le froid l'engourdir, un froid pourtant chaud. Mais on le rappella. On s'agrippa à lui, on le souleva, l'appella. Alors Alejandro dû bien revenir, voir ce qu'on lui voulait. La remontée fut difficile, c'était tellement bon, de se laisser aller... D'un coup il se redressa, son bras quitta ceux de Keen. Le mexicain roula sur le côté, toussant violemment comme s'il s'était noyé. Ses yeux s'ouvrent, mais ne voient que des formes floues. Son dos est couvert de sueur froide, pourtant il a horriblement chaud. Qu'importe, il fait un effort pour ne pas paraître aussi mal en point qu'il en a l'air. Allongé là ou il est retombé, sur le flanc et tournant le dos à l'élémentaliste qui l'accompagne, la lettre tellurique lève son bras en signe que tout va bien.

"Je suis fatigué, c'est tout. Laisse moi."

Fatigué. oui, c'est cela, la lassitude extrême qui l'accable, l'empêche de bien tenir ses yeux ouverts, de se relever. Son bras retombe comme un poids mort, alors que Luis Miguel laisse échapper un râle de désespoir. L'adolescent aurait bien voulu attendre que Keen s'en aille pour pouvoir fermer les yeux, se laisser aller à la fatigue qui l'opresse, être seul à connaître sa faiblesse du moment. Mais voilà que la paresse l'écrase, l'obligeant à se rendre à elle de suite. Alors il laisse Morphée caresser ses cheveux, se saisir de sa conscience et laisse son inconscient se réveiller. Il dors, un sommeil sans rêve. un sommeil réparateur qu'il maudit d'avoir survenu si tôt, devant Keen. Il est faible, et refuse de l'avouer. Son visage paraît plus doux sans ses yeux noirs, et l'enfant respire le sérénité. Sa colère du moment d'avant est complètement oubliée, et bientôt son corps ne s'en souviendra plus.

Sujet: Re: [S.10] Le fumnambule [terminé] Lun 5 Nov 2007 - 20:03

Le coeur du jeune garçon ralentit en entendant la voix éraillée du jeune punk. Comme s'il venait d'être tiré d'un long sommeil. Il sembla se tourner à grandes difficultés tout en balbutiant quelques excuses prétentieuses. Comme s'il désirait que sa victoire soit complète. Vraiment complète. Lentement, le garçon quitta sa position à genoux pour s'asseoir en tailleur. Puis, comme un métronome, il se balançea d'avant en arrière comme avant leur combat, doucement d'abord, un peu plus rapidement ensuite. Il était fatigué. Et las. Pas uniquement pour avoir utilisé ses pouvoirs curatifs. Pas uniquement pour avoir perdu contre l'étudiant de la Terre. Pour l'avoir combattu surtout. Il n'est pas bien belliqueux, Keen. Il parle surtout plus vite qu'il ne réfléchit mais il ne veut de tort à personne. Et il venait de faire un duel. Le deuxième depuis son arrivée sur Laokess et tout comme le premier, ça s'est soldé par un échec. Ce n'était pas la défaite qui le gênait le plus mais le fait d'être méprisé. Par le père comme le fils. De se sentir détesté. De détester aussi. Car il ne tenait pas à refaire ami-ami avec son professeur. Quant à Alejandro... ses plus plates excuses ne parviendront sans doute jamais à taire la colère du fils de la Terre. Tant pis, qu'à celà ne tienne. Le garçon n'a pas que cela à faire. Il cessa son balancement puis se pencha doucement vers son adversaire à qui il chuchotta, se doutant qu'il devait probablement déjà dormir :

« La prochaine fois, je choisirai le lieu et l'heure. »

Puis il se leva. Ses lèvres tremblantes s'étaient muées en un fin sourire et ses yeux rouges brillaient d'une lueur presque joyeuse. Oui, car quel pouvoir, sinon celui de l'ombre, peut consommer autant d'énergie en si peu de temps ?

Il est un sentiment encore plus sinistre que la colère. Il porte le nom de faiblesse. C'est cette faiblesse qui nous pousse à tenter quelque chose qui ne servira à rien d'autre qu'à nous humilier. Cette même faiblesse qui nous souffle à l'oreille d'aider celui en qui on n'éprouve que de la méfiance. Cette faiblesse qui nous somme de dire du mal des autres, par hypocrisie, par orgueil ou par jalousie. Cette faiblesse qui nous hurle de protester, de nous battre pour quelques raisons futiles. Cette faiblesse qui fait lutter deux jeunes hommes qui n'ont rien à gagner et ont tout à perdre. La même faiblesse qui, au plus fort de notre victoire, nous pousse à sauver son adversaire, simplement par pitié. Toujours cette faiblesse qui nous pousse à jouer avec le feu jusqu'à nous brûler les doigts. Tout le monde a une faiblesse. C'est universel, c'est ce qui nous fait pleurer ou nous force à nous battre. Une petite lutte intérieure avec la vertu qui abandonnera rapidement. Oui, il suffit d'un rien pour déclencher cette faiblesse.

Car tout ne tient qu'à un fil.

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