[S6] Visite amicale... ou pas [PV Adarion][Fini]

[Topic se déroulant le lundi. Avant le cours de Mendeleïev.]

La porte de l’infirmerie s’ouvrit doucement sur une Irys au teint pâle. Le bras bandé, cachant ainsi son tatouage, qui remontait maintenant presque jusqu’à l’épaule, vêtue d’une jupe noire assez courte et d’un débardeur blanc, elle entra discrètement. Ses yeux violets ignorèrent les lits blancs et vides. Ils étaient fixés sur le seul occupé. On voyait les draps pâles, se soulever sous la respiration régulière de son occupant. On apercevait aussi la chevelure rouge feu qui dépassait. Adarion dormait. Elle ne savait pas s’il s’était réveillé depuis la fin de semaine passée. Depuis l’incident… Elle avait d’abord ressenti la peur qu’il ne s’en sorte pas, puis le soulagement de le savoir en vie, et maintenant c’était le remord qui la rongeait. Elle n’avait su maîtriser le jet d’eau. Elle avait touché Adarion, alors recouvert de flammes. Et elle s’en voulait beaucoup…

Discrètement, Irys s’approcha de son lit. Doucement, elle s’assit sur une chaise à côté du blessé. Tendrement, elle regarda son visage paisible. Délicatement, elle chassa une mèche qui barrait le visage d’Adarion…

Elle avait fini par s’avouer ses propres sentiments… Elle avait enfin voulu entendre le fait qu’elle puisse… qu’il se pourrait bien qu’elle soit… Comme quoi, la peur de le perdre avait fait surgir des émotions trop longtemps refoulées… Maintenant… Lui avouerait-elle ?

Alors que ses yeux vagues continuaient de regarder l’Adarion endormi, les souvenirs d’il y a à peine quelques mois revinrent. L’image de Woofer s’imposa dans son esprit… Il l’avait fait espérer… Elle avait cru comprendre que ces sentiments qui obligeaient son cœur à accélérer en sa présence, à penser à lui en son absence, à bafouiller, à douter, étaient réciproque. Woofer était partis. Les sentiments, eux, sont restés. Et plus forts que jamais. Elle avait pris sur elle, les avait ignorés. Et le temps a fait son travail, effaçant les marques de cette relation bizarre qu’elle avait vécue…

Irys sursauta. Adarion avait gémi.

Irys l’aida à se relever. Elle frissonna a son contacte. Pourquoi ? Adarion avait plutôt chaud. Bref, comme il la connaissait, elle finirait bien par s’expliquer. Adarion fini par se relever. Le dos endolori et raide n’aidait pas à la tache… Irys prit un coussin d’un autre lit. Peu importe se que dirait l’infirmière, personne occupait les autres lits. Dans les yeux d’Irys, on y voyait le doute, mais Adarion ne le vit pas. Il était encore trop fatiguer pour avoir la vue très éclairer.

« C’est… c’est… l’Autre ? Je veux dire… C’est lui qui a fait apparaître… Cette… chose ? »

Pour quoi bégayait-elle ? Oui, et alors ? Voila pourquoi ! Tout ça avait du la perturber plus qu’elle en laissait paraître.

- Oui c’est lui… et je ne sais pas ce qui lui a pris. Depuis, il se fait calme d’ailleurs.

Calme… Se n’était pas vraiment le mot, mais plutôt absent. Il prenait moins de place. Allait-il disparaître pour toujours ? Ou peut-être avait-il compris qu’il ne gagnerait pas contre la fougue d’Adarion. Bref, se qui comptait pour l’instant était de rassurer Irys. Cependant, même encore endormi, Adarion remarqua un changement d’expression dans le visage d’Irys. Il jeta un coup d’œil vers son bandage. Etait-ce vraiment un bandage, ou Irys cachait quelque chose ? C’est alors qu’il se rappela la promesse d’Irys. Elle avait dit vouloir lui expliquer. Mais lui expliquer quoi déjà ? Toujours confiant, Adarion laissa tout le temps nécessaire a Irys pour répondre. Il n’était pas pressé.

Plus calme... Encore heureux ! Cette chose avait mis en jeu la vie de plusieurs adolescents ! Quoi qu’un peu inquiète, Irys fut tout de même soulagée de savoir que, déjà, elle ne s’était pas manifestée à nouveau. Qu’elle reste calme et qu’elle disparaisse ! Qu’elle les laisse tranquille ! Qu’elle LE laisse tranquille… S’il lui arrivait quelque chose… Un mouvement de la tête fit mine de chasser ses noires pensées… Son regard violet loucha sur son propre bandage… Toutes ces malédictions… Mais pourquoi ce genre de choses existait ? Juste pour amuser ceux qui mènent la danse ? Une voix si convaincante résonna en elle… Pour donner un goût à la vie… Pour ne pas qu’elle soit monotone. Qu’elle vaille la peine d’être vécue… Lorsqu’on sait qu’on risque à tout moment de la perdre, on s’y accroche encore plus… On profite de tous les instants… Comme celui-ci, où Irys était seule avec Adarion…

Son regard devint tendres à cette pensée, sans qu’elle ne le veuille vraiment. Elle vit celui du jeune homme passer sur son bras droit… Elle lui avait promis de lui en parler, de lui expliquer son histoire, suite à son tour de passe-passe… Elle n’en avait pas encore eut l’occasion… Peut-être que c’était le bon moment. La phase sentimentale viendrait peut-être après…

Elle ne savait pas par où commencer. Elle ne pouvait pas en parler directement. Du moins elle le pensait. Après tout… elle avait pu se montrer avenante… Elle déglutit avec difficulté et, fixant ses pieds, elle se lança…Ou du moins essaya de se lancer…

Eh bien… je… j’ai… hum…

Elle jura, se maudissant de ne pas pouvoir aligner deux mots de manière intelligible. Elle prit une inspiration, et, cette fois, elle planta son regard dans celui, si beau, d’Adarion…

On m’a lancé une malédiction.

C’était une bonne phrase d’introduction. Elle ne l’avait jamais prononcée ni même imaginée comme tel. Mais c’était tout à fait ça. A cet instant, au delà du soulagement qu’elle éprouvait à s’être confiée à Adarion, ce fut la peur qui hurlait en elle. Elle aurait perdu tout contrôle si elle n’avait pas pris appui dans le regard du jeune homme. Elle venait de faire un affront au serpent. Si, après ça, il ne la punissait pas, il y avait vraiment quelque chose de bizarre. Le cœur battant, elle attendit ce châtiment… Encore une fois… il ne vint pas.

Un sourire s’esquissa sur ses lèvres. Victoire.

A partir de là, elle ne douta plus une seconde. Elle raconta à Adarion, tout depuis le début… Le cauchemar, la vision du serpent tatoué sur son bras durant ce rêve horrible, montant jusqu’à son cou, pour finir par l’étrangler. Sa première sanction, alors qu’elle montrait sa vraie personnalité. La douleur lors de l’ascension du reptile. Puis le quotidien : des nuits sans sommeil, des recherches vaines à la bibliothèque, la peur de parler à ses amis, aux professeurs. Elle lui expliqua aussi l’épisode avec Enki Haya, au parc, le langage codé, puis les échanges versifiés… Lorsqu’elle eut fini, bien que sa voix était emplie d’émotions, aucune larme ne s’était pointée sur son visage… Elle redevenait réellement comme avant.

Et aussi… Je voulais te remercier pour la dernière fois. Je ne sais pas comment tu as fait pour qu’ils ne voient pas mon tatouage… Je pense que ça aurait pu m’être fatal… Tu es vraiment quelqu’un d’exceptionnel…

Voilà qu’elle s’aventurait sur un autre sujet… Après un instant d’hésitation, elle finit par lever la main, pour caresser la joue du jeune homme. Puis elle reprit, en murmurant…

Vraiment exceptionnel…

Mais elle en resta là. Sa main sur sa joue. Son regard tendre dans le sien.
Dans l’attente d’une réaction. Dans l’appréhension, plutôt d’une quelconque réaction…

En regardant le bras, il ne vit pas le regard d'Irys. Si l'aurait, un bon million de question lui serait venue à l'esprit. Un bref silence suivit sa réponse. Non pas un silenec pesant qui amène du suspense à une intrigue, mais plutôt un silence bienfaisant, qui relaxe les esprits.

Eh bien… je… j’ai… hum…

Adarion arqua un sourcil. De l'hésitation? Il n'eut pas le temps de ce questionner d'avantage qu'Irys reprenait la parole.

On m’a lancé une malédiction.

La surprise se vit sur son visage. Une malédiction? Pourquoi, et surtout... pourquoi elle? Pour se qu'en savait Adarion, Irys n'avait rien fait qui pouvait expliquer qu'on la maudisse, pas comme lui-même. Son petit voyage si attrayant n'était pas des meilleurs... le résultat? L'Autre. Irys arrêta de parler, comme si elle attendait que quelque chose se produise. Peu importe ce que pouvait être la raison de l'attente, ça ne vint pas. Irys parla, comme si elle reprenait confiance en elle. Suite à sourire, qui apparue sans raison apparente, Irys parla. Elle vida son coeur. Ses tourments, ses aventure, ses malheurs. Les choses qu'elle raconta était à la fois étonnante et effrayante. Le serpent surtout. C'était bien l'Irys qu'il connaissait. Elle seule pouvait supporter tout ça sans se confier. À moins que la malédiction y soit pour quelque chose. Mais Adarion en doutait. Elle lui parlait bien de tout ça non?

Et aussi… Je voulais te remercier pour la dernière fois. Je ne sais pas comment tu as fait pour qu’ils ne voient pas mon tatouage… Je pense que ça aurait pu m’être fatal… Tu es vraiment quelqu’un d’exceptionnel…

La dernière fois? Adarion chercha dans sa mémoire, et se souvint. Par un rapide tour de passe passe, Adarion avait caché le "tatouage" d'Irys. Si cela aurait pus lui être fatal? Peut-être, tant que l'on ne connais pas les condition d'une malédiction, autant ne pas jouer avec le feu. Puis, Irys posa sa main sur la joue d'Adarion. Son regard en disait long, et Adarion comprit vite. Et si la malédiction, ainsi que l'autre, n'était pas tout a fait du hasard?

Soudainement, Adarion écarquilla les yeux. Une vive douleur le frappa à la tête. Un crissement d'horreur se fit voir sur son visage. L'Autre se manifestait. Aussi brusquement que la douleur était survenue, la douleur disparut. Adarion était en sueur. Derrière Irys, il vit L'Autre.

- Ça été un plaisir! Au revoir, Adarion.

Le soulagement apparut donc sur le visage d'Adarion. L'Autre n'était plus. son regard revint sur celui d'Irys, visiblement troubler par ce qui venait d'arriver. Il lui prit la main. Son regard se plongea dans celui d'Irys. Un sourire bienheureux, qui en disait aussi long que le ragard d'Irys, apparu sur ces lèvres. Adarion tomba dans un sommeil sans rêve.

[ Tu peux reposter si tu veux, pour ma part j'ai fini ]