Début de roman....

_____Un coin sombre dans un grenier rempli de toiles d'araignée. Un grognement sourd, des yeux rouges et des crocs blancs tranchants comme des lames de rasoirs transpercent l'endroit plongé dans les ténèbres. Seule une petite fenêtre ronde laissait entrer un rayon lunaire qui apparaissait sur le plancher. Les grincements sous les pas de la créature démoniaque qui régnait sur les lieux : voilà tout ce qu'on entendait.

_____Mais plus loin, derrière des boîtes, un coffre de bois et une vieille armoire, une respiration saccadée, presque imperceptible à l'oreille humaine, se faisait entendre. La fillette, les yeux submergés de larmes et assaillit par la peur, jeta un bref coup d'oeil à partir de sa cachette. La créature, laissait sur le plancher des tâches luisantes et visqueuses. Étrangement, elle s'était arrêté et attendait.

_____D'autres pas se firent entendre, plus rapides, légers et étrangement rythmés. Ils résonnaient dans la cage d'escalier menant au comble de l'immense manoir datant d'une certaine époque. C'était une enfant. Ses cheveux bouclés et blonds retombaient, en bondissant, sur ses frêles épaules. Un sourire malfaisant s'était dessiné sur les lèvres rosées de la gamine qui pourtant, semblait si douce et innocente, surtout avec sa petite poupée de chiffon qu'elle tenait par la main.

_____Le rire cristallin de la fillette, remplit du plus grand des sadismes, retentit dans le grenier et puis, elle murmura. Un râlement caverneux s'en suivit, ainsi que le bruit des quelques mots qu'elle lui susurra à l'oreille velu et attentive de la bête. Cette dernière raclait le plancher de bois vieilli de ses griffes tordues.

_____Un cris strident résonna à travers tout le bâtiment, puis, plus rien.

_____Derrière les boîtes, le coffre en bois et l'étagère, on ne voyait qu'une délicate et petite main ensanglantée dépassée de son dernier refuge. Les pupilles dilatées de la créature rougeoyaient de plaisir, tandis que sa gueule laissait glisser, vers le plancher, une coulisse de bave rougit par le sang de sa énième victime.

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______Voilà ce qui c’est passé il y a deux jours, en plein milieu d’après-midi. Les adultes n’ont rien fait. Et ça arrive assez fréquemment ce genre de choses. Ici, les adultes n'ont aucun pouvoir, aucune supériorité. La loi ici, n’est pas la même que dans mon ancienne vie. La règle qu’on m’a appris quand j’ai atterri ici, c’est obéit ou péri. Plus directement, la vie ou la mort. Pour moi le choix a été simple. La vie...

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_____Une vie se bâti au fil du temps. La mienne a été détruite en une fraction de seconde. Et pourtant j'ai recommencé à vivre. Comme si le « bon Dieu » m'avait donné une seconde chance. Il a peut-être eu pitié de moi, qui sait ? Mais... Dois-je le remercier ou le maudire? Je n'en ai pas encore la réponse, mais je sais qu'elle viendra bien assez tôt. Comme le proverbe de Clément Marot le dit si bien « Tout vient à point à qui sait attendre »... J'aimerais ne pas avoir à attendre l'éternité pour avoir cette réponse.

_____Enfin, une chose est certaine, c'est que je dois apprendre à vivre ma nouvelle vie. Peut-être en aurais-je neuf comme les chats ? Dans mon cas, il ne m'en resterait seulement que huit puisque je suis en plein dans ma deuxième. Toutefois, si j'avais neuf vies comme nos félins domestiques, je ne crois pas que j'y survivrais. La vie est bien assez dure comme cela une première fois, alors imaginez une seconde fois. Et prenez compte que vous ne pouvez pas revivre un événement à deux reprises. Donc les beaux moments passés sont définitivement du passé et les mauvais aussi le sont, fort heureusement.

_____L’existence est une chose unique qui ne se reproduit jamais de la même façon, mais ce qui doit arriver, arrive et rien ni personne ne peut le changer. C’est ce qui s’appelle le destin. Et voici ce qui a été ma providence, deux semaines avant que je me retrouve ici, dans ce monde étrange qui a totalement bouleversé ma petite existence..