[S 17] Une étrange rencontre [Rin] (fini)

Invité

[Jeudi – 22h]

Bruissement des feuilles,
l'odeur d'écorce mouillée.
Troupeau brun de cèpes

Il avait désormais quitté le port dans le but de visiter l’île. S’il devait le trouver il se devait de connaître les lieux dans leurs moindres recoins. Ainsi, il se dirigea vers la forêt que le crépuscule enrobait de son long manteau noir et où le vent, ruisselant dans les feuilles, se tarissait peu à peu. Il avait l’habitude des endroits luxuriants de verdure, où les arbres imposent leurs lois aux hommes, et cette forêt lui rappelait son village natal. Les arbres et les plantes n’étaient sans aucun doute différents mais dans la disposition anarchique des éléments il se sentait comme chez lui. Apparemment ici aussi des évènements avaient perturbés la nature ; des arbres semblaient morts, percés de part en part. Il se dit qu’une fois ce dont pourquoi il était venu terminé, il aurait pu venir s’occuper de l’endroit…enfin si il restait en vie.

Il s’enfonçait dans les bois, cherchant un endroit pour pouvoir passer la nuit, il ne voulait pas spécialement qu’on le trouve, c’est pourquoi il était plus adapté pour lui de dormir dans ces bois plutôt que chez un quelconque habitant ; après tout il ne savait pas encore si l’homme qu’il recherchait était connu ou apprécié dans la région et qui des habitants le préviendrait si Sanji se faisait apercevoir. Il pensait qu’ici tout le monde devait se connaître et que les rumeurs allaient et venaient de la bouche d’une personne à une autre, faisant ainsi le tour de l’île en quelques heures, voir quelques jours. Son arrivée à la tombée de la nuit lui avait permis de croiser le moins de monde possible et hormis le capitaine du bateau, personne ne savait qu’il était ici.

Au détour d’un troène il trouva l’endroit idéal pour dormir. Il y avait là un vieux chêne, certainement bicentenaire au vu de l’énorme tronc, entouré de plusieurs arbres regroupés qui ne permettaient aucun désagrément. Il était venu avec peu de chose ici mis a part sa bourse, contenant quelques pièces, ses vêtements et ses quelques « armes ».
Il s’assit aux pieds du chêne, pensant aux manches de sabres. Il savait désormais comment les utiliser sans même ne l’avoir jamais fait. Les yeux portés sur les étoiles, il se souvenait du soir où le vieil homme lui avait appris les constellations, et les nuit blanches qui s’en suivirent à les chercher.

Un bruissement de feuille le tira de ce doux rêve. Il se leva, cherchant qui ou quoi l’observait car même si la forêt était propice pour se cacher, elle l’était pour tout le monde. Soudain, il vit une masse sombre derrière un arbre, il sauta à travers buissons et autres ronces. S’en suivit une course poursuite à travers la forêt. L’homme devant lui était rapide et vif, il prenait appui sur certains troncs, se mouvant plus facilement que Sanji et pourtant peu à peu, Sanji gagnait du terrain. Il n’avait peu être pas les connaissances géographiques de l’individu mais il semblait plus performant. A quelques mètres de lui, lorsqu’il était à distance pour enfin pouvoir le saisir, ce dernier disparut, ne laissant dans l’air qu’une étrange trace de fumée avec une légère odeur d’azote.
Qui cela pouvait il être ? Désormais on savait qu’il était là, combien de temps pourrait il se cacher ? Etait on vraiment venu pour lui ?
Il n’avait aucune réponse à ces questions. Une chose était sur pour lui, il devait être plus méfiant que jamais.

Il avançait plus sûrement que jamais, reculant dans la pénombre, la main sur son katana. Si on le suivait encore, il le verrait bien. Et toujours en reculant, il sentit quelque chose le toucher; il se retournât et tomba nez à nez avec une personne dont les nuages empêchaient la lumière de la lune, de distinguer son visage.

Ceux qui gardent le Temps s'assurent de son bon écoulement. Le Sable des événements immobiles s'égrène entre leurs doigts afin que les aiguilles de la Grande Horloge retrouvent l'élan perdu. Les individus se raniment, le Fil du Temps est réparé.

La lumière lunaire fait défaut, alors le pouvoir élémental éclairera la scène et dévoilera la carrure athlétique d'Arghenzim : 1m9o de muscles, de larges épaules bien dessinées, une chevelure platine en pétard comme on en voit dans les bandes dessinées japonaises qui font fureur auprès des jeunes et des pupilles aigues oscillant entre le bleu et le gris au soleil, d'un jaune menaçant dans la pénombre sous l'influence de la flamme qui danse dans sa main. Le jeune chef de groupe chargé de l'enquête et ses 5 cinq sens plus affûtés ont repéré l'intrus sans mal et c'est à escient que le stratège en devenir a laissé l'assaillant le ratrapper. Les questions vont fuser, vous connaissez le tempérament bouillant de Pyreon. L'attitude suspecte de l'étranger qui cherche manifestement à se cacher ne font qu'attiser son impatience. Un bon quart d'heure de malentendu et d'accusations plus tard, le surveillant ramènera à l'E3 le drôle de type par la force...

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