[Semaine 18, Lundi, 8h00]
Ozéus courait toujours aussi vite et invisible, sans vraiment savoir si la piste que lui avait donné son ami était exacte. Il serrait toujours sa montre à gousset dans sa main droite, qu’il n’avait toujours pas ouverte. Le garçon se trouvait en plein milieu de la campagne, à des centaines de kilomètres de chez lui. Il avait couru toute la nuit sans s’arrêter, et sans se remettre à l’état visible. La fatigue commençait à se faire sentir, et le jour commençait à se lever avec un soleil orange aux horizons, sous une petite brise chaude d’été, aux côtés des champs et arbres. Finalement ses yeux commençaient aussi à fatiguer, avec ses jambes, et il s’effondra au sol, inerte de fatigue, visible. Il se réveilla quelques heures plus tard, à cause du bruit énorme de l’atterrissage d’un gigantesque avion. Il ne s’était même pas aperçu qu’il s’était endormi à quelques mètres de l’aéroport. Revenant vite à la réalité, il ouvrit enfin sa montre à gousset, révélant d’une part qu’il était 8 heures du matin, mais aussi une photo sur laquelle on pouvait voir Ozéus, sa sœur, et Gilbert, tout trois souriant de toutes leurs dents et regardant l’objectif. Emu, il laissa échapper une larme qui vint mouiller le cadran. Il venait aussi de s’apercevoir qu’une musique nostalgique s’échappait de la montre. Il ferma sa montre en la claquant, se secoua la tête, et se remit à courir, de nouveau invisible. Il arriva aux portes coulissantes de l’aéroport qui s’activèrent semblait-il tout seul, étant donné qu’Ozéus était invisible. Ne sachant pas s’il fallait payer un ticket et n’ayant pas de bagages, il resta invisible et courut à toute vitesse vers la porte d’embarquement. Il sonna à la douane, mais n’y prêta pas attention en raison de son invisibilité et continua de courir, jusqu’à ce qu’il entre dans l’avion, et s’assois sur un fauteuil à côté de la fenêtre. Pouvant enfin se poser, il ferma les yeux un moment mais préféra rester invisible pour ne pas surprendre les passagers. L’avion se remplissait au fur et à mesure, et il finit par rouvrir les yeux, ne voulant pas rater le décollage. Quelqu’un s’approcha finalement de lui, qui était sois disant passant toujours seul sur les trois places qu’il avait dans sa rangée, et voulut s’asseoir sur lui, ne le voyant pas. Au moment ou les fesses de l’inconnu allaient se poser sur lui, il dit simplement, avant de se mettre visible :
« C’est occupé… »