[S17] Joyeux départ. [Fini]

Chuu arriva à l’aéroport dans les environs de 10h, ce jour là. Elle ne veut jamais prendre l’avion, parce qu’elle aperçoit toujours les nuages à travers le hublot, sans pouvoir en toucher un seul. Pourtant, ces nuages, ils lui font envie. Ils ont une belle forme, bien ronde, et sont aussi blancs que la neige. * Ils ressemblent à de la guimauve... * se disait-elle. Elle en salivait à l’avance. Soudain, une idée germa. * Suis-je idiote, je vais acheter de la guimauve et de la meringue ! Si les nuages me narguent, je mangerais leurs cousins * ricana-t-elle. Elle se dirigea vers un distributeur automatique, chercha du regard, mais ne trouve rien de semblable à ses douceurs. Elle, qui n’était presque jamais sortie de chez elle et qui ne connaissait rien du monde extérieur, vous pensez bien la déception de ne pas trouver de meringue dans le distributeur. Elle ne se laissa pas démonter si facilement, et alla à un bureau d’information d’un pas assuré. Elle s’accouda sur le comptoir, fronça les sourcils, et dit à l’hôtesse :

« Eh, dites, c’est quoi l’arnaque là ? Pourquoi y’a pas de guimauve ni de meringue dans votre armoire là bas ?

Et bien... ( gênée ) C’est que... Je ne sais pas.

Comment ça vous savez pas ? C’est quoi votre boulot ici ? »

Devant l’air ébahi et impuissant de l’hôtesse, Chuu poussa un long soupir et s’en alla. * Vraiment que des incapables... Nan mais j’vous jure. Si Mère était là, elle aurait fait renvoyer cette abrutie ! * Elle alla s’asseoir sur l’une des chaises d’une des longues rangées, vous savez, celle que l’ont voit souvent dans les aéroports, et chercha un petit quelque chose à grignoter dans sont sac en bandoulière. Elle dégota un paquet de pistaches et deux tablettes de chocolats, qu’elle s’empressa d’entamer. Elle prit une poignée de pistaches bien vertes et déjà décortiquées, quelques carrés de chocolat, et les enfourna d’une traite dans son gosier. Après avoir longuement mastiqué et savouré le mets, elle se décida enfin à avaler, en poussant un long soupir. Comme un soulagement.

« Ah ! Ca fait du bien de s’remplir l’estomac, ma fille ! » dit-elle en se tapotant le ventre. »

Elle s’enfonça encore un peu plus dans son siège, et ferma les yeux. Son père et sa mère n’avaient pas voulu l’accompagner, ils avaient une affaire urgente à régler. Ce n’était d’ailleurs pas plus mal, elle détestait ses parents. Elle se demanda comment allait se débrouiller Kleenex, l’écureuil qu’elle avait recueilli et élevé il y a deux ans, et dont les parents ne supportaient guère la présence. Elle espérait de tout cœur que ces derniers ne le chasseraient pas de la maison, car elle en avait pour quelques années dans cette école, et Kleenex ne s’en sortirais pas seul si elle ne le nourrirait pas.

« Le vol n°2562 en provenance de Londres à destination de Laokess est prévu à 11h 04, les derniers passagers sont priés de se rendre de se rendre auprès de leurs accompagnateurs. Le vol n°... »

La voix arracha Chuu à ses songes. A contrecœur, abandonnant ses inquiétudes, elle rangea sa nourriture, empoigna son sac et se dirigea vers le groupe de personnes se rendant sur l’île. Les gens la regardaient passer, certains riaient, d’autres poussaient de grands « Haaann ! ». Elle se demanda ce que les gens pouvaient bien regarder, puis une fille s’approcha et lui dit :

« Dis, ça t’arrive souvent de te promener avec un écureuil sur la tête ? »

Chuu porta ses mains à ses cheveux et senti une petite boule de poils qui couina au contact de sa peau. Il descendit en s’agrippant au bras de la jeune fille, se plaça sur son épaule et couina de plus belle.

« Kleenex ! Mon petit chou à la crème ! Mon éclair à la vanille des îles ! Mon mille feuille parfumé ! »

Elle sortit encore quelques noms de pâtisseries pour qualifier la petite bestiole qui se lova dans le cou de la Pyromancienne, en poussant de petits * Couiic, couiic *. Elle en oublia les gens qui la regardaient d’un air bizarre, trop contente de retrouver son petit bout de vie. Elle le fourra dans son sac, en laissant le soin de ne pas fermer complètement le zip pour qu’il puisse passer sa tête en dehors. Elle le caressa du bout des doigts, le sourire aux lèvres, et se décida enfin à s’en aller, laissant sa belle Angleterre derrière elle. Ah, l’Angleterre... Elle farfouilla un instant dans sa besace, en sorti un énorme saucisson et une canette de bière. Elle croqua à même le saucisson, but une gorgée de sa canette, et c’est parti pour une nouvelle vie !


...


« Hem, mademoiselle, il est interdit de boire d’alcool ici et...

Oh la ferme, toi ! »

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